Rempli du désir d’annoncer l’évangile à Rome (versets 11, 15), l’apôtre expose, dans les versets 16 et 17, toute la majesté du message qu’il va développer dans l’épître aux Romains : la puissance même de Dieu agit pour sauver tout homme qui croit et le revêtir de la justice de Dieu qui ne peut être reçue que par la foi. Seulement, il doit commencer par déclarer que la colère de Dieu est prête à s’abattre en jugement sur tous les hommes (1. 18 à 3. 20). Ce n’est pas le sujet même de l’évangile de la grâce, mais un avertissement indispensable. Tout homme doit être convaincu de péché pour reconnaître qu’il a besoin du Sauveur.
Paul proclame le message malgré le mépris, l’opposition et la haine que sa prédication fidèle peut provoquer contre lui. Il dira aussi à Timothée : “Prends part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu… je souffre ces choses ; mais je n’ai pas de honte, car je sais qui j’ai cru” 2 Timothée 1. 8, 12. Aujourd’hui aussi, croire en Jésus et le dire, suscite des réactions désagréables, parfois de réelles persécutions. Nous laisserions-nous arrêter par cette crainte, alors que la puissance de Dieu est avec nous ?
Cet évangile n’est pas une nouvelle doctrine philosophique qui s’ajouterait à celles qui abondaient à l’époque comme aujourd’hui encore. Ce n’est pas davantage une nouvelle règle de conduite qui remplacerait la loi de Moïse et permettrait aux hommes de faire des efforts pour s’améliorer. N’attendant rien des œuvres de l’homme, l’évangile lui apporte le salut, la délivrance. C’est l’œuvre de Dieu seul. La puissance du Dieu qui a tout créé agit maintenant pour délivrer. Cette puissance de Dieu pour sauver s’est manifestée en Christ dans l’œuvre de la croix accomplie une fois pour toutes. Cet évangile est annoncé à tous, “à toutes les nations, en commençant par Jérusalem” Luc 24. 47, au Juif d’abord selon l’ordre divin et au Grec1 (non-Juif) ensuite. L’un et l’autre sont pris dans le même état de pécheur sans ressource.
Le
L’évangile révèle aussi comment Dieu est et demeure juste ; il ne déroge pas à ses caractères essentiels et reste conforme à lui-même, en ayant avec l’homme d’autres rapports que ceux d’un juge : au lieu de condamner, il déclare juste celui qui croit, il lui donne sa
Déjà les prophètes l’avaient annoncé : “Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre… J’ai fait approcher ma justice ; elle ne sera pas éloignée et mon salut ne tardera pas” Ésaïe 45. 22 ; 46. 13.
L’homme ne peut absolument pas se tenir devant Dieu avec sa propre justice, quels que soient ses efforts. Il faut qu’il soit revêtu de la justice de Dieu en croyant à l’évangile. Il ne peut l’être que “sur le principe de la foi” (ou à partir de la foi). Si l’évangile s’adresse à tous sans distinction, la justice de Dieu est “pour la foi”, donc pour tous ceux qui croient en Christ le Sauveur, mais seulement pour ceux-là.
La justice de Dieu revêt celui qui croit ; il est appelé juste et il “vivra de foi” 2 ; il reçoit la vie, la vie éternelle.
Le verset du prophète Habakuk cité ici : “Or le juste vivra de foi” est repris trois fois dans le N.T. On peut y voir divers aspects du lien entre vie et foi, soulignés :