Ce qui était longtemps resté une énigme pour le résidu fidèle, labouré par tant d’adversités, s’éclaire maintenant pour lui : “L’Éternel m’a sévèrement châtié” (verset 18). C’est l’autre face des choses, comme pour Job. Dieu n’avait pas oublié l’outrage fait à son Fils, rejeté par Israël ; c’est pourquoi, derrière la coalition des adversaires, il y avait la main de Dieu pesant en châtiment sur son peuple coupable de la mort de son Messie. Mais la peine était restée mesurée (verset 18). Maintenant, le résidu d’Israël peut chanter et exalter “la droite de l’Éternel qui agit puissamment”. Dans son épreuve, il a acquis une meilleure connaissance de deux choses :
À travers cette expérience, nous découvrons aussi que, lorsque le
Que dire de ce qui se passa pour Jésus ? Il avait déclaré, si peu de temps avant sa condamnation : “Le chef de ce monde vient, et il n’a rien en moi” Jean 14. 30. Pourtant Satan réussit à dresser toutes les couches sociales des hommes contre l’innocent. Le divin crucifié “livré à la mort” a tout enduré, sans une plainte.
Soudain, se présente un événement tout nouveau ; il est le résultat de l’épreuve qui a précédé :
Les épreuves qui se sont prolongées pendant de longs siècles, ont transformé Israël ; la pierre rejetée devient pour lui la “maîtresse pierre du coin” 1 du sanctuaire divin (ou encore “la pierre du faîte”) Zacharie 4. 7. Tout Israël reconnaît maintenant que cela est juste ; la glorification de son Messie, à laquelle il participe, est “une chose merveilleuse devant nos yeux”. “Ceci a été de par l’Éternel”, s’écrie-t-il d’une seule voix. Il savait que son Messie viendrait régner ; maintenant il le voit de ses propres yeux. Mais le psaume passe sous silence ce que nous révélera le prophète en parlant de l’esprit contrit d’un peuple qui interroge : “Quelles sont ces blessures à tes mains ? … Celles dont j’ai été blessé dans la maison de mes amis” Zacharie 13. 6.
Quand Jésus avait pris congé des chefs religieux juifs, qui allaient demander sa mort, il leur avait dit solennellement : “Voici, votre maison est laissée déserte, car je vous dis : Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” Matthieu 23. 38, 39 ; Luc 13. 35. Cette prophétie se réalise désormais ; le peuple réuni sur le parvis contemple, dans la lumière de ce jour de gloire, son Messie sorti d’auprès de Dieu et venant à lui. Dans un élan de ferveur, il l’adore.
Pendant que les cantiques de louanges se succèdent, les sacrifices d’actions de grâces fument sur l’autel, en reconnaissance à l’Éternel qui a délivré et béni “car sa bonté demeure à toujours” Jérémie 33. 11.
Les vicissitudes sans nombre que le peuple d’Israël a traversées, l’ont mûri et lui ont donné une belle intelligence des pensées et des voies de Dieu envers lui et envers son Messie.
Ce psaume marque le point final du rétablissement d’Israël et son entrée dans la joie du règne millénaire.
Soulignons encore que Jésus a probablement chanté ce psaume avant de se rendre à GethsémanéMatthieu 26. 30 ; Marc 14. 26. Ce qu’il exprima alors (verset 27) nous touche profondément : “Dieu… nous a donné la lumière”. Il était, lui, “la lumière… venue dans le monde… les hommes ont mieux aimé les ténèbres… car leurs œuvres étaient mauvaises” Jean 3. 19 ; 8. 12. Quand, victime expiatoire, à l’heure de l’abandon de Dieu, il fut “amené dans les ténèbres et non dans la lumière” Lamentations de Jérémie 3. 2, quelle force le maintint “lié” à la croix, comme le sacrifice lié aux cornes de l’autel ? Ce fut la puissance des cordeaux de son amour pour son Père et pour nous, pécheurs. Oui, véritablement, “la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent, mais à nous qui obtenons le salut elle est la puissance de Dieu” 1 Corinthiens 1. 18.
“La maîtresse pierre du coin” : verset cité en Matthieu 21. 42 ; Marc 12. 10, 11 ; Luc 20. 17 ; 1 Pierre 2. 7.
Cette pierre est déterminante pour la stabilité et l’orientation de la maison à construire. Aujourd’hui, Christ, encore rejeté par son peuple terrestre, est devenu le fondement d’un édifice céleste (Éphésiens 2. 19-22). L’Église, dont la vocation est céleste, constitue cette “maison spirituelle” dont Christ est la pierre d’angle (1 Pierre 2. 5, 7).