Ce psaume présente les profondes épreuves de cœur du résidu pendant la grande tribulation. Ces fidèles sont maintenant délivrés des “cordeaux de la mort” ; ils sont rassemblés dans la “terre des vivants” et adorent dans les parvis de la maison de l’Éternel, à Jérusalem, en présence de tout le peuple.
Le psalmiste parle à la première personne, au nom du résidu d’Israël. Nous apprenons dans ces premiers versets que, dans leur terrible épreuve, les fidèles ont crié à l’Éternel et qu’il a merveilleusement répondu. C’est pourquoi leur cœur est rempli d’amour et de confiance envers Dieu.
Cordeaux de la mort, détresse du shéol, chagrin, autant d’expressions qui soulignent le poids de l’angoisse quand la mort est là, toute proche, incontournable ; elle garde son amertume, parce qu’elle est la conséquence du péché, même pour le fidèle. L’âme se sent bien fragile et bien seule dans un tel momentPsaume 18. 5-7. L’apôtre Pierre, faisant allusion à la mort et à la résurrection de Jésus, emploie une expression très forte : “lequel Dieu a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort” Actes 2. 24. Jésus fut “délié” de ces “cordeaux” mais, pour lui, ce fut à travers la mort car il fallait qu’il “goûtât la mort pour tout” Hébreux 2. 9, même s’il “n’était pas possible qu’il fût retenu par elle” Actes 2. 24.
Ici, dans son désarroi, le fidèle a crié au secours avec simplicité de cœur et en toute humilité (versets 5, 6). L’Éternel a apprécié cette attitude et sa réponse a été grâce et miséricorde.
Telle avait été l’expérience d’ÉzéchiasÉsaïe 38 : arrivé “aux portes du shéol” (verset 10), il avait crié à Dieu dans l’accablement de son cœur. Il avait été secouru et voulait désormais célébrer cette délivrance dans la maison de l’Éternel. Même situation et mêmes expressions dans ce récit et dans le Psaume 116.
Quand l’apôtre Paul cite le verset 10 : “J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé” 2 Corinthiens 4. 13, il le fait dans l’esprit de foi du psalmiste ; malgré la mort qu’il risque à chaque pas de son combat, il est pressé d’annoncer à tous l’évangile du salut auquel il a cru. Et pourtant, il a lui aussi conscience qu’on ne peut faire aucune confiance à l’homme ; mais Dieu reste son ferme appui : “Que Dieu soit vrai et tout homme menteur” Romains 3. 4. L’expérience de la fidélité de l’Éternel pousse le psalmiste à l’aimer (verset 1).
L’homme pieux a hâte maintenant de s’acquitter envers l’Éternel des vœux qu’il avait formulés au jour de sa détresse. Il prendra la coupe du salut1 (allusion probable à la libation versée sur le sacrifice qu’il va offrir ; verset 17) et invoquera le nom de l’Éternel qui l’a délivré.
Montrons-nous le même zèle à rendre à Dieu notre louange et à témoigner publiquement notre reconnaissance pour le sacrifice de Christ ?
L’heure des “sacrifices d’actions de grâces” et de la louange est arrivée. Et pourtant, le fidèle ne peut donner libre cours à sa joie avant d’avoir ouvert son cœur à son Dieu : “Je te prie, ô Éternel…” On pourrait traduire ainsi les sentiments exprimés : prête l’oreille à ton serviteur, car si je me tiens devant toi, libéré des liens de la mort, c’est comme fils d’une mère pieuse, ta servante, qui m’a enseigné ton nom. Cette humilité interpelle chacun de nous.
Telle est l’attitude du résidu d’Israël revenant à Dieu comme un esclave repenti, après une profonde épreuve ; les prophètes fidèles qui s’étaient succédé pour l’avertir, au prix de tant de souffrances et de persécutions, n’avaient-ils pas été pour eux comme ces mères d’Israël, humbles servantes de l’Éternel ?
Après cette confession, le feu de l’autel peut consumer les sacrifices d’actions de grâces et la louange de l’adorateur s’exprimer publiquement devant tout le peuple réuni dans les parvis de la maison de l’Éternel, au milieu de la ville du grand roi.