Ce chapitre parle d’amour (verset 1), de joie (verset 4), de paix (versets 7, 9), de se supporter mutuellement (verset 2 : longanimité) ; mais aussi de bienveillance (verset 3), de bonté (verset 16, en particulier dans les soins des Philippiens vis-à-vis de Paul), de fidélité (verset 1 dans la persévérance), de douceur (verset 5) et de maîtrise de soi (versets 11, 12), autant de caractères du fruit de l’EspritGalates 5. 22. C’est par une libre action de l’Esprit de Dieu en nous que nous resterons attachés au Seigneur.
L’amour de Paul pour ses frères brille dans la manière dont il leur parle : “Mes frères bien-aimés… ma joie et ma couronne”, vous qui me rendez si heureux et si fier ! Leur communion de pensées, leur zèle, leur dévouement, leur amour pour lui et pour le Seigneur sont autant de sujets de joie. Leur fidélité, comme celle des Thessaloniciens1 Thessaloniciens 2. 19, 20, est, pour le présent, une source de satisfaction et sera, au retour de Christ, un sujet de gloire, le fruit de son travail.
Demeurer ferme dans le Seigneur, c’est faire de la résistance active, face aux faux docteurs qui veulent détourner du pur évangile, face au diable qui veut faire perdre de vue l’identité en Christ et le but céleste. C’est être lié à Christ, comme le sarment au cepJean 15. 3, lié à celui qui a le pouvoir de s’assujettir toutes choses (3. 21). Demeurer ferme dans le Seigneur, c’est être vainqueur en lui.
C’est aussi demeurer ferme :
Dans ce combat permanent, il faut avoir revêtu l’armure complète de Dieu pour tenir ferme, après avoir tout surmontéÉphésiens 6. 13.
Après avoir été utiles dans le service du Seigneur, ces deux sœurs se trompaient de combat. Elles étaient animées, non par l’Esprit mais par la chair qui produit querelles, jalousies, colères, intrigues, divisionsGalates 5. 20. Ce qui opposait Évodie et Syntyche n’était peut-être qu’une difficulté mineure, qui serait passée inaperçue à Corinthe où les problèmes abondaient. Mais ne pas veiller sur les petits commencements produit d’immenses conséquencesProverbes 17. 14. Et il est bien plus facile de régler une querelle à son début.
Paul s’adresse à chacune des deux sœurs séparément, sans prendre parti pour l’une contre l’autre, sans menacer, sans faire la morale, avec une douce autorité : “je supplie”. Il dirige leurs pensées vers le Seigneur et non vers leur travail, même si leur désaccord s’est peut-être manifesté en l’accomplissant. Car si nous sommes ensemble occupés du Seigneur, nous verrons nos divergences différemment, non par rapport à nous-mêmes, mais par rapport à lui. Alors nous pourrons revenir humblement l’un vers l’autre. D’ailleurs toute dispute a pour cause l’orgueilProverbes 13. 10. Faut-il encore rappeler que le combat chrétien n’est jamais contre nos frères, même si parfois nous devons, par amour, reprendre ou être reprisLévitique 19. 17. A Antioche, Paul s’est opposé à Pierre avec force, mais ce n’était pas un différend personnel. Pierre était en train de se laisser entraîner, et d’autres avec lui, sur un terrain de légalisme, en opposition à l’Évangile. C’est par amour pour Pierre et pour le Seigneur que Paul doit réagir si fortementProverbes 27. 5-6 !
Ce n’est que dans l’humilité et la proximité du Seigneur que nous serons gardés des querelles personnelles et nous pourrons être à la fois fermes quant à Christ et doux quant à nos droits.
Le service si utile d’Évodie et de Syntyche était rendu stérile. Mais Paul ne se pose pas en juge, ne se place pas au-dessus de ses frères et sœurs, ne rapporte pas aux autres assemblées ce différend, il sollicite seulement, avec tact et douceur, l’aide d’un de ses compagnons, de quelqu’un qui est sous le même joug, soumis au même service. Qui est-il ? Serait-ce Épaphrodite, venu à Philippes avec cette lettre (2. 28) ? Quel qu’il soit, ce frère s’est certainement reconnu. Sa mission est claire, mais pas facile, car “un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais” Proverbes 18. 19.
Paul souligne l’estime qu’il a pour Évodie et Syntyche, celles qui avaient “combattu pour l’Évangile”. Il n’est pas dit qu’elles ont prêché l’évangile publiquement, mais on peut “faire l’œuvre d’un évangéliste” de plusieurs manières, par des visites, par l’hospitalité, par de l’aide aux uns et aux autres. Malgré les difficultés présentes, leur fidélité n’a pas été oubliée, comme celle de Clément et des autres collaborateurs de Paul. Leur nom est écrit dans le livre de vie. Elles ont réellement la vie de Dieu et leur problème actuel n’a pas d’incidence sur le salut de leur âme. Quand Moïse plaide pour le peuple après le péché du veau d’or, il dit : “Efface-moi de ton livre”. “Celui qui aura péché contre moi, celui-là sera effacé”, répond l’Éternel. Et il montre à Moïse un moyen pour épargner le peupleExode 32. 32. En Luc 10, quand les soixante-dix reviennent de leur mission, pleins de joie, le Seigneur leur dit : “Réjouissez-vous parce que vos noms sont écrits dans les cieux” Luc 10. 20. Tout véritable enfant de Dieu fait partie de “l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux” Hébreux 12. 23. Le nom du vainqueur de l’église de Sardes ne sera pas effacé du livre de vieApocalypse 3. 5. Un nom peut-il donc en être effacé ? Non, quand il y est réellement inscrit, c’est pour l’éternité. Ceux de Sardes avaient “le nom de vivre”, la réputation d’être chrétiens, peut-être même leur nom était-il écrit sur un registre de paroisse, mais en réalité ils étaient morts, leur nom n’était pas écrit dans le livre de vie. Plus tard, il est dit de ceux qui auront rendu hommage à l’Antichrist, que “leur nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie” Apocalypse 13. 8 ; 17. 8. Puis, lors du jugement des morts devant le grand trône blanc, ceux qui auront rejeté Christ, dont le nom est introuvable dans le livre de vie, seront jetés dans l’étang de feu, perdus à jamaisApocalypse 20. 15 ; 21. 27. Par contre, dans la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, n’entreront que ceux qui sont inscrits dans le livre. Votre nom y est-il écrit ?