La ville de Philippes, située au nord-est de la province de Macédoine, fut construite sur une position militaire stratégique, pour tenir en échec les Thraces, par Philippe le Grand de Macédoine qui lui donna son nom. Plus tard Octave, devenu César Auguste, en fit une colonie romaine, à la mémoire de sa victoire sur Brutus et Cassius. Cette ville, peu importante, était peuplée essentiellement de vétérans de son armée, qui avaient donc la nationalité romaine et tous les privilèges des Romains. Elle présente l’intérêt particulier d’avoir été la première ville d’Europe à entendre l’évangile.
Lors de son deuxième voyageActes 16. 6-40, l’apôtre Paul fut empêché deux fois par l’Esprit de continuer sa route vers l’Asie et la Bithynie. Une nuit, il eut la vision d’un homme macédonien qui le priait : “Passe en Macédoine et aide-nous”. C’est ce qu’il fit, avec ses compagnons, Silas, Timothée et Luc. Le jour du sabbat, ils se joignirent à ceux qui priaient au bord du fleuve et parlèrent aux femmes assemblées là. Lydie, la marchande de pourpre, se convertit la première et l’assemblée naissante se réunit dans sa maison. En exorcisant une servante démoniaque, Paul s’attira la persécution et l’emprisonnement. Par ce moyen, l’évangile put être annoncé au geôlier et aux gens de sa maison. A la suite de ces événements, les autorités chassèrent de la ville les fidèles témoins du Seigneur. Paul y retournera deux fois lors de son troisième voyageActes 20. 1, 6.
Les liens entre l’apôtre et les croyants de Philippes sont très forts. Paul n’a pas besoin de défendre auprès d’eux son apostolat ni son autorité. Les Philippiens ne sont pas influencés par les faux docteurs judaïsants comme les assemblées en Galatie et à Corinthe. Bien que très pauvres, ils sont généreux pour les besoins des autres assemblées2 Corinthiens 8. 1, 2. Ils ont à cœur d’aider Paul dès qu’il les a quittés (4. 15, 16). Neuf ou dix ans plus tard, ils apprennent que l’apôtre est en prison à Rome et ils décident de l’aider de nouveau et de lui manifester leur amour, par l’intermédiaire d’Épaphrodite.
Paul l’écrit de Rome, à la fin de son premier emprisonnement, pour remercier ses bien-aimés frères de leur don. Il n’est plus en résidence surveillée dans l’appartement loué pendant deux ansActes 28. 30, mais dans le prétoire, qui est la caserne de la garde prétorienne, près du palais de l’empereur Néron (1. 12, 13). Cette lettre semble avoir été écrite peu après celles aux Éphésiens, Colossiens et à Philémon, vers l’an 62-63.
Cette épître n’expose pas un enseignement particulier. Elle décrit la vie de quelqu’un qui a compris sa position en Christ et qui marche dans la puissance de l’Esprit de Dieu. C’est donc l’épître de l’expérience chrétienne. Située entre celle aux Éphésiens qui présente les conseils éternels de Dieu concernant Christ et l’Église et celle aux Colossiens qui révèle les gloires de Christ, chef de l’Église, cette lettre montre l’importance d’une vraie vie personnelle avec Lui.
C’est l’épître de la joie. Les mots “joie” et “se réjouir” se retrouvent plus de quinze fois. Cette joie peut être enlevée par les circonstances, les personnes, les choses ou les soucis. Paul décrit quatre états d’esprit, pour résister aux “voleurs de joie” :
Dans cette épître, Christ nous est présenté comme :
Un autre fil conducteur est celui de la communion :
Cette lettre peut aussi être lue sous l’angle du dévouement chrétien (dans le sens d’attachement ou de consécration au Seigneur, selon Actes 11. 23). C’est ainsi que nous la considérerons, en soulignant le verset clé de chaque chapitre.
“Pour moi, vivre c’est Christ” (verset 21)
“Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus” (verset 5)
“Je fais une chose… je cours droit au but” (verset 14)
“Je puis toutes choses en celui qui me fortifie” (verset 13)