La joie est une des caractéristiques de cette épître. S’adressant à tous les frères et sœurs de Philippes, l’apôtre leur répète ce qu’il a déjà dit : “Réjouissez-vous”. Mais il ajoute “toujours”, en toutes circonstances. Cette joie, un des caractères du fruit de l’Esprit, est une qualité d’un vrai serviteur de Dieu, même dans des circonstances difficiles2 Corinthiens 6. 10. En temps d’épreuve, le croyant de l’A.T. s’écrie quand même : “Mais moi, je me réjouirai en l’Éternel” Habakuk 3. 17-19. Cette joie produit la louange et l’adoration : “Quelqu’un est-il joyeux, qu’il chante des cantiques” Jacques 5. 13. Parfois une dispute arrête un service pour le Seigneur, mais dans tous les cas, elle éteint la joie.
“Dans le Seigneur”, nous sommes invités à tenir ferme (verset 1), avoir une même pensée (verset 2), nous réjouir toujours (verset 4). Si nous sommes attachés au Seigneur, nos joies sont sanctifiées par lui et nos peines adoucies, parce que nous les vivons avec lui. La paix du cœur est préservée et la joie demeure. Si nous avons une même pensée, celle du Seigneur, sans rechercher ce qui nous plaît, nous sommes gardés dans un accord vrai et durable.
La douceur, la débonnaireté, est un des caractères du Seigneur Jésus2 Corinthiens 10. 1 et de la sagesse d’en hautJacques 3. 17 : ne pas insister sur ses droits, se taire devant les accusations, ne pas répondre à l’outrage par l’outrage1 Pierre 2. 23. C’est une qualité appréciée par Dieu et reconnue de tous. Douceur n’est pas synonyme de faiblesse : Moïse était reconnu comme quelqu’un de très douxNombres 12. 3 et pourtant quelle énergie !
D’une part, si on lie ce verset à la fin du chapitre 3, on peut comprendre : le Seigneur vient nous délivrer, nous chercher. Prenons donc patience et soyons pleins de courage, car sa venue est procheJacques 5. 8.
D’autre part, comme il l’a promis Matthieu 28. 20, il est tout près de nous, avec nousHébreux 13. 5. Dans son service et dans toute sa vie, jusqu’à la fin, Paul a éprouvé sa présenceActes 18. 9 ; 2 Timothée 4. 17. S’il est à côté, pourquoi se faire du souci ?
Au psaume 23, la brebis soignée par le bon Berger dit : “Je ne manquerai de rien”. A la question de Jésus : “Avez-vous manqué de quelque chose ?”, les disciples répondent : “de rien” Luc 22. 36. Pierre invite à rejeter notre souci sur le Seigneur, car il a soin de nous1 Pierre 5. 7. Dans le sermon sur la montagne, Jésus répète trois fois : “Ne soyez pas en souci” Matthieu 6. 25, 31, 34.
N’y a-t-il pas des soucis légitimes ? Et ne serions-nous pas responsables d’être inquiets ? Non, car le Seigneur veut s’en charger. Et se faire du souci est finalement un manque de confiance envers le Seigneur, c’est un péché à confesser et à abandonner. Quand les ennuis nous accaparent, nous oublions la proximité du Seigneur pour ne penser qu’à nos problèmes. Avec ces pensées qui troublent et obsèdent, nous perdons la joie et la paix. Et nous ne pouvons pas nous dévouer au Seigneur, si nous nous agitons en tous sens. Marthe était en souci et se tourmentait de beaucoup de choses ; en conséquence, elle critiquait sa sœurLuc 10. 40, 41.
Quel est le remède à cet état d’esprit ? C’est se tourner vers Dieu et lui parler en toute occasion, de tous les détails de nos vies. Y aurait-il des sujets tabous qui ne l’intéressent pas ? Non, il veut vivre avec nous tout ce qui nous concerne. Il connaît nos besoins mieux que nous-mêmes ; Il aime que nous venions vers lui, avec confiance, lui témoignant ainsi notre attachement et notre dépendance. Pour lui, il n’y a pas de différence entre une petite ou une grande chose.
La prière a plusieurs facettes :
Ailleurs, il est dit de prier sans cesse1 Thessaloniciens 5. 17, de vivre dans une atmosphère de prière. C’est le dernier message du Seigneur Jésus à ses disciples avant la croix : nous approcher, chaque jour, librement, d’un Père qui nous aimeJean 16. 23-27, pour le connaître mieux et prendre plus conscience de son amour.
Si nous savons accompagner notre prière d’actions de grâces, nous saurons réellement déposer notre fardeau. Pourquoi dire merci alors que nous n’avons pas encore obtenu la réponse ? Souvent nous attendons l’exaucement, la réponse favorable. Mais ce qu’Il a promis, c’est de nous écouter ; et nous pouvons l’en remercier1 Jean 5. 14, à l’exemple du Seigneur rendant grâces à son Père au tombeau de LazareJean 11. 41. Rendre grâces dans l’assurance que sa volonté s’accomplit toujours pour notre bien1 Thessaloniciens 5. 17, 18. Rendre grâces de tout son cœur. Ce n’est pas une formule, c’est se relever de sa prière, comme Anne, avec un visage transformé1 Samuel 1. 18.
Dieu ne nous a pas garanti l’exaucement de toutes nos requêtes. Nous avons prié et nos circonstances n’ont pas changé, pourtant nous lui avons dit merci parce qu’il a écouté, montrant ainsi notre soumission à sa volonté et notre confiance, alors notre appréciation de la situation a changé. Nous étions tourmentés, préoccupés, obsédés par nos soucis, maintenant nous pouvons jouir en paix de la communion du Seigneur, le cœur et les pensées fixés sur lui.
La paix de Dieu est plus que la paix avec Dieu. Un homme encore dans ses péchés a besoin d’avoir la paix avec Dieu, la conscience purifiée, d’être rendu juste par l’œuvre de Christ à la croixRomains 5. 1, par la foiActes 13. 39. Après avoir été ainsi justifié, le croyant a besoin de connaître la paix de Dieu dans la vie quotidienne, en lui remettant tout ce qui le concerne.
En quittant ses disciples, Jésus leur a laissé sa paixJean 14. 27. Rencontrant, jour après jour, l’opposition et la haine, Il jouissait de la paix du cœur, car il vivait dans la soumission à son Père et dans sa communion. Le chrétien, qui se laisse remplir de l’Esprit et vit sous son contrôle, goûtera la paix de Christ, car c’est une paix qu’il veut partager avec nous. Elle dépasse tout ce que nous pouvons en comprendre ; elle est comme une sentinelle qui garde nos cœurs et nos pensées, qui règne dans nos cœurs, en a le contrôleColossiens 3. 15.
Nos pensées dirigées, nos corps gardés par la puissance de Dieu, à travers les épreuves, nous atteindrons le moment de la délivrance1 Pierre 1. 5. En attendant, apprenons à remettre nos peines à Dieu, au lieu de nous laisser submerger par elles.