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Épître aux Philippiens
Sondez les Écritures - 3e année

Philippiens 3

Le secret et la puissance du dévouement

1. La vraie circoncision : versets 1-3

Réjouissez-vous dans le Seigneur : verset 1

Malgré les circonstances pénibles, l’apôtre manifeste sa joie en Christ. C’est avec joie qu’il prie pour les Philippiens (1. 4), avec joie qu’il voit l’évangile annoncé (1. 18). Il envisage avec confiance sa libération prochaine et la poursuite de son service pour leurs progrès spirituels et leur joie (1. 25). L’amour fraternel et la communion partagée est aussi une joie pour lui (2. 2). Même ses souffrances pour Christ sont une source de joie (2. 17, 18), ainsi que le voyage attendu d’Épaphrodite (2. 29). Mais il est une joie infiniment plus profonde, au-dessus de toutes, sur laquelle il insiste plus loin dans l’épître (4. 4), c’est la joie dans le Seigneur.

Se réjouir dans le Seigneur est un des secrets du dévouement pour Christ. C’est ce qui permettait à Paul et Silas de chanter en prison et d’annoncer l’évangile au geôlierActes 16. 25-34, de ne pas être découragé par les adversaires, de stimuler et d’encourager les frères.

Comment une telle joie peut-elle être produite et entretenue en nous ? Par le Seigneur lui-même. La nuit où il fut livré, il a encouragé les siens par ses paroles, leur donnant sa paixJean 14. 27, les invitant à demeurer en lui pour porter du fruit et à demeurer dans son amour, c’est à dire dans une intime communion avec lui. Cette proximité est maintenue et fortifiée par l’obéissance à sa Parole et par la dépendance manifestée dans la prière. C’est ainsi que la joie du Seigneur est en eux, une joie complèteJean 15. 4-11 ; 16. 24-26.

Nous devons au Seigneur de manifester cette joie. Des pensées sombres, des sentiments d’incrédulité engendrent crainte, doute, mécontentement et désir des choses du monde. Quand le peuple d’Israël ne chante plus les louanges de Dieu, il commence à murmurer et à se décourager à la première difficultéExode 15. 1, 22-24 ; il devient vulnérable aux attaques de l’ennemi. Quand les Juifs, sous l’impulsion de Néhémie, reconstruisent la muraille de Jérusalem, face aux ennemis, ils peuvent se réjouir en écoutant la parole de Dieu, car la joie de l’Éternel est leur forceNéhémie 8. 10. La joie dans le Seigneur est une sauvegarde contre les pièges du diable ; elle va de pair avec une vraie connaissance du Seigneur et de sa grâce. Nous ne pourrons être gardés de tout égarement, de tout danger, que dans la mesure où nous chercherons force et joie en lui seul.

Prenez garde : verset 2

Depuis que l’Évangile est annoncé, l’ennemi a toujours essayé d’en empêcher la réception ou d’en dénaturer le message. Ainsi, peu de temps après sa formation, Antioche, la première assemblée des nations, est l’objet d’une de ses attaques : des Juifs, se disant chrétiens, enseignent qu’on est sauvé, non seulement par la foi au Seigneur Jésus mais aussi en suivant la loi de Moïse, et en particulier en respectant la circoncision. Ce qui revient à dire qu’un païen doit respecter les coutumes juives pour devenir chrétien. Plus qu’un retour au judaïsme, cette doctrine est un mélange pernicieux entre la grâce et la loi ; elle dénature le message de la grâce divine et sous-entend que l’œuvre de Christ n’est pas pleinement suffisante pour le salut de l’âme. A cette occasion, Paul et Barnabas se sont élevés vigoureusement contre cette fausse pensée à la conférence de JérusalemActes 15. 1-21. Même si la question est résolue, l’ennemi ne désarme pas, et la même doctrine resurgit bientôt. S’attachant aux pas des apôtres, les mauvais ouvriers, tels des chiens, essaient d’introduire leur faux enseignement auprès des jeunes convertis. C’est un terrible danger, dans lequel étaient tombées les assemblées de la Galatie. L’histoire de l’Église nous apprend que cette fausse doctrine refait surface continuellement.

Aujourd’hui encore, on cherche parfois à “ajouter” à l’œuvre de Christ en disant : “il faut croire que Christ est mort pour nos péchés, mais il est nécessaire aussi d’être fidèle jusqu’au bout pour être sauvé”. Certes, il est tout à fait souhaitable d’être attaché au Seigneur et de ne pas profiter de sa grâce pour vivre dans le péchéJude 4. Mais, par ces paroles, sous une apparente piété, on rétablit, en réalité, une religion humaine, une sorte de salut par les œuvres, et on perd le bénéfice de l’œuvre parfaite de Christ à la croixGalates 5. 4.

La gravité de cette erreur explique la dureté de l’avertissement de Paul, qui dénonce les faux docteurs par trois termes :

  • chiens : c’est par ce mot que les Juifs désignaient ceux des nations. Mais Paul nomme ainsi les judaïsants, hommes impurs qui rejetaient la grâce et rôdaient sans relâche pour détourner les enfants de Dieu de la saine doctrine.
  • mauvais ouvriers : Le Seigneur met en garde contre ces faux prophètes, qui, sous la douce apparence de la brebis, sont en réalité des loups férocesMatthieu 7. 15. Paul renouvelle l’avertissement aux anciens d’EphèseActes 20. 29. Il leur dit de se méfier des faux apôtres, des ouvriers trompeurs2 Corinthiens 11. 13, 14. Leur but est d’attirer des disciples après eux au lieu de les attacher au Seigneur. Cette caractéristique constante nous aidera à les démasquer.
  • la concision (ou coupure) : il est impossible en français de rendre ce jeu de mots. Il ne s’agit pas du sens habituel désignant la qualité d’une phrase brève et condensée, mais du caractère d’une fausse circoncision (katatomè est un terme méprisant), destructrice et inefficaceGalates 5. 2, 6. Peut-être est-il fait allusion aux incisions ou mutilations interdites par la loiLévitique 21. 5 ?

Les caractères du vrai christianisme : verset 3

  • Nous sommes la circoncision : La première mention de la circoncision est faite quand l’Éternel fait alliance avec Abraham, le mettant à part de ses contemporainsGenèse 17. 10-14. Abraham avait cru Dieu et avait été justifié par sa foiGenèse 15. 6. La circoncision est la marque extérieure, inscrite dans le corps, de l’appartenance à Dieu et de la séparation qui en découle. Réservée à la descendance d’Abraham, elle s’étendra à tous les Juifs. Au cours des siècles, les Juifs perdront le sens profond de la circoncision pour en faire une raison d’orgueil national, qu’Étienne dénoncera : “Incirconcis de cœur et d’oreille, vous résistez toujours à l’Esprit Saint” Actes 7. 51. La vraie circoncisionColossiens 2. 11-15 est celle qui vient du Christ, quand, par la foi, nous sommes identifiés à sa mort et à sa résurrection.
  • Nous rendons culte par l’Esprit de Dieu : le culte juif consistait en offrandes matérielles et sacrifices d’animaux. Le Seigneur enseigne que le Père cherche des adorateurs qui l’adorent en esprit et en vérité, car Dieu est espritJean 4. 23, 24. C’est l’adoration d’hommes nés de l’Esprit par la nouvelle naissanceJean 3. 5 et dirigés par l’Esprit Saint.
  • Nous nous glorifions dans le Christ Jésus : Les hommes en général se glorifient de ce qu’ils font, de ce qu’ils ont ou de ce qu’ils sont. Le chrétien n’a pas de raison de se glorifier lui-même : il est sauvé par la grâce de Dieu et tout ce qu’il a vient de DieuÉphésiens 2. 9 ; 1 Corinthiens 4. 7. Paul disait n’avoir comme sujet de gloire que la croix de ChristGalates 6. 14-16, lieu qui met un terme à la prétention de l’homme et où se déploie librement la grâce de DieuJérémie 9. 23, 24 ; 1 Corinthiens 1. 31.
  • Nous n’avons pas confiance en la chair : ne pas s’appuyer sur ses forces, ses privilèges ou ses expériences est une leçon longue et difficile à apprendre. Pierre, sûr de lui, pensait être seul capable de suivre le SeigneurMarc 14. 29. Quelle amère conséquence ! Savoir qu’en ma chair il n’habite point de bien est la première étapeRomains 7. 18, le réaliser vraiment et laisser l’Esprit de Dieu agir en moi en est la deuxième. C’est faire confiance au Seigneur en toutes circonstances. L’apôtre va nous y aider en parlant de sa propre expérience et des différentes étapes de sa vie : de son passé dont il fait le bilan et dont il tire les conséquences, du présent qui est une course qu’il veut gagner et de l’avenir dans l’espérance de la venue de Christ.

Philippiens 3

1Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur : vous écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté. 2Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde à la concisiona ; 3car nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le christ Jésus, et qui n’avons pas confiance en la chair : 4bien que moi, j’aie [de quoi avoir] confiance même dans la chair. Si quelque autre s’imagine [pouvoir] se confier en la chair, moi davantage : 5 [moi] circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu des Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; 6quant au zèle, persécutant l’assemblée ; quant à la justice qui est par [la] loi, étant sans reproche. 7Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. 8Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, 9et que je sois trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de [la] loi, mais celle qui est par [la] foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi ; 10pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, 11si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. 12Non que j’aie déjà reçu [le prix] ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ. 13Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi ; mais [je fais] uneb chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, 14je cours droit au but pour le prix de l’appel célestec de Dieu dans le christ Jésus. 15Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera ; 16cependant, dans les choses auxquelles nous sommes parvenus, marchons dans le même [sentier].

17Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, et portez vos regards sur ceux qui marchent ainsi suivant le modèle que vous avez en nous. 18Car plusieurs marchent, dont je vous ai dit souvent et dont maintenant je le dis même en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix du Christ, 19dont la fin est la perdition, dont le dieu est le ventre et dont la gloire est dans leur honte, qui ont leurs pensées aux choses terrestres. 20Car notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ [comme] Sauveur, 21qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a de s’assujettir même toutes choses.

Notes

aou : coupure. Le terme s’oppose à la vraie circoncision (v. 3), avec une intention méprisante.
bune, une seule.
clitt. : en haut.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)