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Épître aux Philippiens
Sondez les Écritures - 3e année

Philippiens 4

Les obstacles au dévouement et leurs remèdes

4. Les circonstances : versets 10-13

Paul avait écrit cette lettre aux Philippiens pour les remercier du don qu’ils lui avaient envoyé par Épaphrodite. Si nous avions eu à rédiger cette lettre, peut-être aurions-nous commencé par remercier de cet envoi qui, semble-t-il, arrivait à point nommé et fut un encouragement particulier pour le prisonnier. Mais ses besoins personnels passaient après le bien de ses frères.

Je me suis réjoui dans le Seigneur : verset 10

La libéralité, réalisée dans la dépendance de Dieu et reçue de Sa main, produira toujours de la joie et de la reconnaissance envers Dieu2 Corinthiens 9. 11, qui s’exprimeront par des actions de grâces.

Il semble que Paul recevait rarement de l’aide des assemblées. Il n’avait rien accepté des Corinthiens à cause de leur mauvais état spirituel1 Corinthiens 9. 12 ; 2 Corinthiens 7. 2. A Thessalonique, il avait travaillé, nuit et jour, pour n’être à charge à personne, tout en annonçant l’Évangile1 Thessaloniciens 2. 9. Ses relations avec les Philippiens étaient simples et cordiales, aussi leur dit-il : votre intérêt pour moi a “enfin” pu refleurir. L’avaient-ils oublié, alors qu’il était dans le besoin ? Quand, leur affection réveillée, ils envoient Épaphrodite avec le don préparé, témoignage concret d’amour pour le prisonnier de Jésus Christ, quelle joie pour l’apôtre ! Il adoucit ce que le mot “enfin” aurait pu suggérer de reproche, en disant “l’occasion vous a manqué”.

“J’ai appris” : verset 11

Être content en toutes circonstances est vraiment un apprentissage. Que de leçons difficiles à l’école de Dieu dans la vie de Paul ! Une vie d’exception pour un serviteur hors du commun2 Corinthiens 11. 23-33 ! Le secret du contentement est dans sa relation intime avec le Seigneur et dans une confiance absolue en son Père. “Toutes choses (même les plus difficiles) travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu” Romains 8. 28 avait-il écrit, dans l’expression d’une entière soumission à sa volonté.

Parfois nous sommes dominés par les circonstances, au gré des jours, heureux quand tout va bien, quand il fait beau, dépressifs et mécontents quand nous avons des déceptions, des contrariétésPsaume 107. 26. Jacob, écrasé de tristesse, s’était écrié : “Toutes ces choses sont contre moi !” Genèse 42. 36 Pourtant, sur son lit de mort, ayant enfin appris le but de Dieu dans sa vie, il a reconnu que Dieu avait toujours été son berger et l’avait délivré de tout malGenèse 48. 15.

Ces deux mots-clés, “apprendre” et “se contenter”, sont tout le programme d’une vie chrétienne heureuse. Ce n’est ni naturel ni facile. Déjà, du temps d’Élisée, la femme du pays de Sunem répondit à la question du prophète : “Qu’y a-t-il à faire pour toi ?” – “J’habite au milieu de mon peuple” ; elle se contentait de ce qu’elle avait, même si elle souffrait de ne pas avoir d’enfant2 Rois 4. 13. Nous vivons dans une civilisation de convoitises, dans un monde insatisfait qui murmure et revendique, se tourmentant pour avoir toujours plus. Au milieu d’une telle génération, en étant tout simplement contents de ce que nous avons, nous serons les témoins de Jésus Christ. “La piété avec le contentement est un grand gain” 1 Timothée 6. 6.

Je sais… Je suis enseigné… : verset 12

Abondance ou disette, l’apôtre était passé par diverses périodes. Peut-être avait-il connu une certaine aisance dans sa jeunesse, mais, à sa conversion, il avait tout laissé pour servir le Seigneur et ne l’avait jamais regretté. Être dans le dénuement peut conduire à murmurer et à se plaindre, être dans l’abondance peut faire oublier la dépendance de Dieu ; c’est pourquoi, Agur avait prié l’Éternel de ne lui donner ni pauvreté ni richesseProverbes 30. 8, 9. Bien mieux, les circonstances de Paul n’ont pas d’influence sur son état intérieur. On peut toutefois se demander en quoi consistait l’abondance d’un homme qui était devenu “comme les balayures du monde” 1 Corinthiens 4. 13 et qui marchait sur les traces de celui qui n’avait pas un lieu où reposer sa têteLuc 9. 58 ? Par contre, il connaissait certainement les privations, la faim, le froid, même s’il était satisfait de ce que le Seigneur lui donnait, “ayant amplement de tout”, “rassasié”, “comblé”. Ces versets ne sont pas un développement abstrait, mais une peinture de sa vie quotidienne.

Il est enseigné (ou “initié”) : ce verbe passif marque une action permanente, accomplie par le travail d’un autre. Chaque croyant est à l’école de Dieu et apprend, plus ou moins vite, ses leçons.

Je puis tout en Celui qui me fortifie : verset 13

La vie de Paul est marquée par un dévouement complet à Christ, par une très grande dépendance, par une soumission confiante et par de la droiture. Aussi expérimente-t-il toute la fidélité de Christ à son égard. Il est fortifié ou “dynamisé” par celui qui a la toute-puissanceMatthieu 28. 18. Il est pourtant en prison et ignore s’il vivra le lendemain. Cette force qui est à sa disposition ne va pas être utilisée pour tuer ses gardiens ou l’empereur Néron et pour sortir de prison ; mais, jour après jour, elle va lui donner le pouvoir de se soumettre à la volonté de Dieu, à être heureux dans ses difficultés, en transcendant les circonstances. N’est-ce pas la plus grande force morale ? Est-ce possible à un simple mortel ? Non, mais “toutes choses sont possibles pour Dieu” Marc 10. 27.

Ainsi l’attitude de contentement de Paul n’est pas le résultat d’une bonne humeur congénitale ni le fruit d’une force de caractère exceptionnelle due à une discipline personnelle ; elle ne découle pas non plus d’une philosophie stoïcienne. C’est une leçon longuement apprise, le résultat d’une expérience personnelle avec le Seigneur.

Philippiens 4

1Ainsi donc, mes frères bien-aimés et ardemment désirés, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés. 2Je supplie Évodie, et je supplie Syntyche, d’avoir une même pensée dans le Seigneur. 3Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide celles qui ont combattu avec moi dans l’évangile avec Clément aussi et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.

4Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; encore une fois, je vous le dirai : réjouissez-vous. 5Que votre douceura soit connue de tous les hommes ; le Seigneur est proche ; 6ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieub par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; 7et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus.

8Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, – s’il y a quelque vertu et quelque louange, – que ces choses occupent vos pensées : 9ce que vous avez et appris, et reçu, et entendu, et vu en moi, – faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous.

10Or je me suis grandement réjoui dans le Seigneur de ce que maintenant enfin vous avez fait revivre votre pensée pour moi, quoique vous y ayez bien aussi pensé, mais l’occasion vous manquait ; 11non que je parle ayant égard à des privations, car, moi, j’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. 12Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards, je suis enseignéc aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. 13Je puis toutes choses en celui qui me fortifie. 14Néanmoins vous avez bien fait de prendre part à mon affliction.

15Or vous aussi, Philippiens, vous savez qu’au commencement de l’évangile, quand je quittaid la Macédoine, aucune assemblée ne me communiqua [rien], pour ce qui est de donner et de recevoir, excepté vous seuls ; 16car, même à Thessalonique, une fois et même deux fois, vous m’avez fait un envoi pour mes besoins ; 17non que je recherche un don, mais je recherche du fruit qui abonde pour votre compte. 18Or j’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, ayant reçu d’Épaphrodite ce qui [m’a été envoyé] de votre part…, un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu : 19mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le christ Jésus. 20Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen.

21Saluez chaque saint dans le christ Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. 22Tous les saints vous saluent, et principalement ceux qui sont de la maison de César. 23Que la grâce du seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit ! Amene.

Notes

ale caractère d’un homme qui n’insiste pas sur ses droits.
bou : devant, envers Dieu.
clitt. : initié.
dou : quand j’avais quitté.
eqqs. omettent : Amen.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)