Le temps est venu pour Jésus d’entrer dans son ministère public. Il vient de Galilée où il a vécu jusqu’à ce jour. Il y retournera pour commencer dans cette contrée, selon la prophétie, son service de prédication de l’évangile. Auparavant, il se rend au Jourdain pour être baptisé par Jean. Celui-ci a conscience de la dignité de celui qui vient à lui ; il en avait parlé en s’effaçant lui-même (verset 11), mais le signe de la divinité de Jésus n’était pas encore apparuJean 1. 32-34. Cependant Jean prend déjà sa vraie place devant lui en tant qu’homme : celle d’un pécheur, comme ces repentants qu’il baptise (verset 14).
Jésus dévoile alors dans une réponse admirable le sens symbolique de son baptême : révéler la justice de Dieu. Que devenait celle des hommes, celle de ce peuple placé sous la loi ? Elle conduisait à la condamnation ; les pharisiens en particulier, ces propres justes, se plaçaient sous la sentence de jugement, et Jean les avait avertis.
Jésus montre ce jour-là que la justice de Dieu ne peut se déployer en justification que dans le chemin de la repentance et de la confession des péchés. Il se joint en grâce à ceux qui faisaient leurs premiers pas dans cette voie : elle conduisait au royaume qui devait paraître. Il se place sous le baptême de la repentance sans n’avoir rien à confesser pour lui-même, et demande à Jean de le laisser faire. Jésus vient encourager ce résidu qui s’engageait dans le chemin de la restauration et de la bénédiction. Dans une grâce touchante, il associe Jean à ce geste miséricordieux : “il nous est convenable”.
Jésus baptisé remonte aussitôt de l’eau ; il n’a point de péché à confesser (verset 6). Mais le Fils de Dieu, “Dieu manifesté en chair”, vient de suivre un chemin d’abaissement profond ; il va être maintenant “justifié en Esprit” 1 Timothée 3. 16. Deux témoignages divins, celui du Saint Esprit et celui du Père, vont affirmer la perfection et la divinité de cet homme abaissé.
Une voix vient des cieux : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir”. Cet homme qui s’abaisse en prenant place au milieu des pécheurs ne doit pas être confondu avec eux, il en est séparéHébreux 7. 26 : il est le Fils de Dieu. C’est la pierre de touche de la foi.
Cette proclamation est d’une insondable portée :
Les hommes le mépriseront ; ils n’auront pour lui aucune estimeÉsaïe 53. 3. Ils ne voudront pas entendre la voix qui rend témoignage. Ils outrageront Dieu en insultant son Fils bien-aimé crucifié entre deux malfaiteurs : “Il se confie à l’Éternel : qu’il le fasse échapper, qu’il le délivre, car il prend son plaisir en lui” Psaume 22. 9. Nous connaissons la réponse divine : l’exaltation, la couronne d’or fin, mais aussi la destruction de ses ennemis qui l’ont outragéPsaume 21. 4, 9.
Dans le temps présent, l’amour de Dieu s’étend à toute sa famille, à ceux qui sont en Christ, aimés comme luiJean 17. 23 ; Éphésiens 5. 1. Introduits par grâce dans la sphère céleste et intime du royaumeColossiens 1. 13, ils apprennent à connaître Christ non seulement dans ce qu’il est pour eux, mais aussi dans ce qu’il est pour Dieu son Père. Cette connaissance conduit à la plus élevée des louanges.
Les cieux ouverts :