Le Fils de Dieu né dans ce monde vient de recevoir l’hommage des représentants des nations, mais il est déjà l’objet de la haine des hommes conduits par Satan. Hérode, en particulier, trame un complot contre l’enfant, mais il ne sait pas qu’au-dessus de lui se trouve celui qui “connaît les pensées des hommes” Psaume 94. 11 ; 139. 1-4. Dieu prend soin de son Fils ; il va le soustraire à la méchanceté de ce roi, non point en le protégeant dans le pays, comme il aurait pu le faire, mais en donnant l’ordre de fuir en Égypte afin que soit accomplie la prophétie d’Osée (verset 15).
Joseph reçoit une nouvelle fois l’instruction divine dans un songe (on en trouve plusieurs exemples avant la descente du Saint Esprit) Job 33. 15, 16. Il obéit promptement la nuit même, dans une remarquable soumission à la volonté de Dieu. Il devait lui en coûter de quitter la terre de ses pères, et de traverser le désert pour retourner dans ce pays d’Égypte qui avait asservi sa nation dans le passé. Mais tel était le moyen choisi par Dieu pour que Joseph échappe à l’ennemi1.
Le Fils de Dieu connaît l’exil en Égypte, puis en sort par appel divin (verset 15), comme le peuple d’Israël autrefois. Il condescend en grâce à suivre ce même chemin, pour être l’objet des soins du même Dieu. Mais il prend aussi à ce moment-là la place d’un peuple infidèle qui n’a pas répondu à l’attente de son DieuPsaume 80. 9. Il est également le vrai serviteur prenant la place d’Israël défaillant, pour glorifier Dieu et ramener à lui son peupleÉsaïe 49. 1-7.
Hérode, tyran cruel, n’hésite pas à ordonner ce crime abominable, le massacre de petits enfants : tous les garçons du territoire de Bethléem âgés de moins de deux ans sont exterminés. Ce criminel pense ainsi s’être débarrassé du “roi des Juifs”.
De fait, Satan est derrière la scène : il cherche à détruire la descendance de la femme qui doit lui briser la têteGenèse 3. 15. Il en connaît la lignée :
Ces petits enfants sont les premiers martyrs pour Christ ; on
Selon sa promesse (verset 13), Dieu avertit Joseph de la mort d’Hérode et de ceux qui cherchaient la vie du petit enfant. Le moment est venu “d’appeler son fils hors d’Égypte”. Il le ramène dans la “terre d’Israël” (versets 20, 21) : la terre promise, le lieu de son héritage confié à son peuple élu. Les rois étrangers peuvent y régner l’un après l’autre, toujours aussi méchants (verset 22), mais les yeux et le cœur de Dieu sont toujours sur cette terre qu’il purifiera et délivrera en son jour.
Joseph revient donc d’Égypte avec le petit enfant et sa mère (l’enfant est toujours mentionné en premier ; c’est de lui et non de sa mère que Dieu veut nous entretenir). Dieu ouvre la porte afin que puisse entrer celui qui sera le berger d’IsraëlJean 10. 2, 3. Joseph obéit sans discussion ; il est pour nous un bel exemple de soumission à la parole de Dieu et de prompte obéissance.
Cependant il a peur d’Archélaüs, mais Dieu, dans un quatrième songe, vient au-devant de son appréhension. Il est beau de le voir descendre au niveau de cet homme craintif pour lui apporter son soutien miséricordieux et ses directions. Il use de la même condescendance envers nous, et des mêmes égards vis-à-vis de notre faiblesse.
Joseph ne retournera donc pas en Judée. C’était aussi la pensée de Dieu qu’il en soit ainsi, car Jésus devait grandir à Nazareth, la ville où Joseph et Marie avaient précédemment habité. Notre Seigneur devait être considéré comme un habitant de cette ville, il devait être appelé “Nazaréen”. Aucun prophète ne l’avait littéralement appelé de ce nom, mais toute l’Écriture parlait, en figure ou en réalité, de la consécration à Dieu de celui qui devait venir, ainsi que du mépris et de l’opprobre dont il serait l’objet. Ce nom de nazaréen contient en effet une triple signification :
Le titre de Jésus le nazaréen fut inscrit par dérision sur la croixJean 19. 19, mais revendiqué plus tard dans la prédication des apôtres, et par Jésus lui-même du haut de la gloireActes 22. 8.