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Le livre des Juges
Sondez les Écritures - 2e année

Juges 21

L’état moral du peuple

6. La corruption morale en Israël. Les fruits de la discipline

Le livre des Juges se termine sur le relèvement du peuple après l’affaire de Guibha, et la réintégration de la tribu de Benjamin, par les efforts actifs de la grâce.

Israël à Mitspa et à Béthel : versets 1-4

Le premier fruit de la discipline est le refus de toute alliance avec le mal ; aucun mariage n’était plus possible avec Benjamin.

Mais la sévérité à l’égard du mal n’empêche pas les affections du cœur pour tout le peuple de Dieu. Montant à Béthel pour la troisième fois, Israël se tient devant l’Éternel, et pleure longuement et amèrement le deuil d’une tribu. Dans la pensée de Dieu, l’unité de son peuple était toujours la même, symbolisée par les douze pains sur la table, et les douze pierres sur le pectoral du souverain sacrificateur. Mais, pour la première fois depuis le début de cette terrible affaire, Israël prend enfin conscience d’avoir déshonoré Dieu en portant atteinte à l’intégrité de son peuple.

Lorsque le peuple a perdu son unité extérieure (heureusement de façon momentanée) par sa propre faute, il la désire ardemment dans son cœur ; les conditions morales sont alors remplies pour qu’Israël bâtisse un autel à l’Éternel pour lui présenter des holocaustes et des sacrifices de prospérités (verset 4). Les voies de Dieu sont un paradoxe pour l’esprit humain. Au matin de ce jour, le peuple est donc à nouveau occupé au service de l’adoration, comme avant le combat contre Benjamin.

Le jugement de Jabès de Galaad et le pardon pour Benjamin : versets 5-14

Les habitants de Jabès de Galaad n’étaient pas montés vers l’Éternel à Mitspa avec leurs frères. C’était un mépris coupable des intérêts du peuple de Dieu. On notera combien l’amour du monde (Jabès de Galaad était au-delà du Jourdain, en dehors de l’héritage de Dieu) émousse l’intelligence spirituelle et l’énergie pour les intérêts de Jésus Christ.

Le juste jugement de Jabès devient l’occasion de manifester la miséricorde à l’égard de Benjamin. Quatre cents jeunes filles épargnées du jugement deviennent les épouses des réchappés du rocher de Rimmon (versets 13, 14).

L’amour en activité à Silo

L’amour suggère un moyen de poursuivre l’aide au résidu de Benjamin, sans renier les engagements pris devant Dieu. A l’occasion d’une fête à l’Éternel à Silo, le peuple accepte de se laisser ravir des femmes pour rebâtir les maisons de leur frère Benjamin. Le peuple tout entier s’identifie avec lui maintenant : “Usez de grâce envers nous…” (verset 22). Quelle immense différence avec son attitude avant la discipline : “Quel est ce mal qui est arrivé au milieu de vous ?” (20. 12). C’était une leçon durement apprise que celle de l’unité pratique du peuple de Dieu, dans ses bénédictions comme dans ses responsabilités, en conséquence de sa conduite.

Toutes les tribus retournent alors dans leurs possessions (verset 24)

Conclusion : verset 25

Cette longue parenthèse (chapitre 19-21) qui dévoile l’état moral du peuple se termine par la même déclaration que celle qui l’a introduite : “En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux” (verset 25).

Cette période de la vie d’Israël est donc l’histoire du désastre moral intérieur d’un peuple qui a abandonné Dieu pour suivre ses propres pensées. Dieu se sert des ennemis du dedans (à l’intérieur du pays) et même du peuple lui-même pour le châtier et le relever. Pourtant, Dieu n’a pas encore abandonné son peuple, ni sa demeure au milieu de lui. Plus tard, dans l’histoire de la royauté, Israël sera livré aux ennemis du dehors, puis finalement déporté à Babylone.

7. L’arche à Béthel et l’autel à Silo

La pensée de Dieu à l’égard de son peuple Israël était d’en constituer une nation de sacrificateurs et d’adorateurs : “J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange” Ésaïe 43. 21. Ainsi, le peuple, appelé hors d’Égypte pour servir DieuExode 4. 23, était planté dans la terre d’Emmanuel pour lui rendre culte. A la montagne d’Ébal, Josué en avait rendu témoignageJosué 8. 30, 33.

Dieu habitait au milieu de son peuple dans le tabernacle et l’arche de l’alliance (dans le lieu très-saint) était le siège de son autorité. Le service divinRomains 9. 4 y était rendu à l’autel. Le tabernacle est aussi le symbole de l’assemblée chrétienne sur la terre, et l’arche le plus beau type de Christ et de son œuvre ; l’autel est le lieu de l’adoration.

Or, qu’était-il arrivé ?

Le premier péché du peuple, qui entraîne tous les autres, était en rapport avec ces “choses qui concernent Dieu” Hébreux 5. 1.

Lors de la conquête du pays, la tente d’assignation (le tabernacle, lieu de rencontre avec Dieu) avait été transportée de Guilgal à Silo (au nord de Béthel), par Josué, en présence d’ÉléazarJosué 18. 1 ; 19. 51. Là était le centre de rassemblement du peuple.

Silo (ou Shilo, qui signifie la paix) est un nom appliqué prophétiquement à ChristGenèse 49. 10, le “Seigneur de paix” 2 Thessaloniciens 3. 16. Pour les chrétiens, ce lieu figure le repos et l’adoration dans la présence de Christ après les combats. Silo a été la demeure de Dieu au milieu de son peuplePsaume 78. 60, pendant tout le temps des Juges, jusqu’à la royauté en Israël. Alors, le tabernacle a été dressé à Gabaon1 Chroniques 21. 29, puis transporté à Jérusalem2 Chroniques 5. 5, selon la pensée de DieuExode 15. 17 ; Psaume 132. 13, 14. Là, il sera ensuite remplacé par le temple.

Dans l’intervalle, l’arche semble bien être restée seule à Béthel (20. 27). Elle ne retrouve momentanément sa place dans le tabernacle à Silo qu’au début de la vie de Samuel1 Samuel 3. 3 ; 4. 3, 4, avant d’être prise par les Philistins.

Comment le peuple pouvait-il espérer prospérer, dès lors que le tabernacle et l’arche étaient ainsi séparés ? Cette grave lacune est révélée au moment même où l’Esprit dévoile l’état moral du peuple. N’est-ce pas la cause profonde de tout le mal ?

Bien plus tard, Jérémie en reparlera au peuple de la part de Dieu : “Car allez à mon lieu qui était à Silo, où j’ai fait demeurer mon nom au commencement, et regardez ce que je lui ai fait, à cause de l’iniquité de mon peuple Israël” Jérémie 7. 12 ; 26. 6.

Combien de fois ressemblons-nous au peuple d’Israël qui “mettait sa confiance en des paroles de mensonge en disant : C’est ici le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel, le temple de l’Éternel” Jérémie 7. 4.

C’est la présence de Christ que nous devons rechercher à tout prix et en toute circonstance. Gardons cette pensée sur nos cœurs, comme conclusion de ce livre si triste, mais si instructif.

Juges 21

1Et les hommes d’Israël jurèrent à Mitspa, disant : Nul de nous ne donnera sa fille pour femme à Benjamin. 2Et le peuple vint à Béthel, et ils demeurèrent là jusqu’au soir devant Dieu ; et ils élevèrent leur voix et pleurèrent amèrement, 3et dirent : Éternel, Dieu d’Israël, pourquoi ceci est-il arrivé en Israël, qu’il manque aujourd’hui à Israël une tribu ? 4Et le lendemain, il arriva que le peuple se leva de bonne heure et bâtit là un autel ; et ils offrirenta des holocaustes et des sacrifices de prospérités. 5Et les fils d’Israël dirent : Qui est celui qui n’est pas monté vers l’Éternel, dans la congrégation, d’entre toutes les tribus d’Israël ? Car unb grand serment avait été [fait] contre celui qui ne monterait pas vers l’Éternel, à Mitspa, disant : Il sera certainement mis à mort. 6Et les fils d’Israël se repentirent à l’égard de Benjamin, leur frère, et ils dirent : Une tribu a été aujourd’hui retranchée d’Israël. 7Que ferons-nous pour ceux qui restent, pour qu’ils aient des femmes, vu que nous avons juré par l’Éternel de ne pas leur donner de nos filles pour femmes ? 8Et ils dirent : Y a-t-il quelqu’un d’entre les tribus d’Israël qui ne soit pas monté vers l’Éternel à Mitspa ? Or voici, aucun homme de Jabès de Galaad n’était venu au camp, à la congrégation. 9Et le peuple fut dénombré : et voici, il n’y avait là aucun homme des habitants de Jabès de Galaad. 10Et l’assemblée y envoya 12 000 d’entre les vaillants hommes, et on leur commanda, disant : Allez, et frappez les habitants de Jabès de Galaad par le tranchant de l’épée, et les femmes et les enfants. 11Et voici ce que vous ferez : vous exterminerez tout mâle, ainsi que toute femme qui aura eu compagnie d’homme. 12Et ils trouvèrent parmi les habitants de Jabès de Galaad 400 jeunes filles vierges qui n’avaient point connu d’homme en couchant avec lui ; et ils les amenèrent dans le camp, à Silo, qui est dans le pays de Canaan. 13Et toute l’assemblée envoya parler aux fils de Benjamin, qui étaient au rocher de Rimmon, et leur annonça la paix. 14Et, en ce temps-là, Benjamin revint, et on leur donna les femmes qu’on avait laissé vivre d’entre les femmes de Jabès de Galaad ; mais ainsi ils n’en trouvèrent pas assez pour eux.

15Et le peuple se repentait au sujet de Benjamin, parce que l’Éternel avait fait une brèche dans les tribus d’Israël. 16Et les anciens de l’assemblée dirent : Que ferons-nous pour ceux qui restent, pour qu’ils aient des femmes, car les femmes ont été détruites en Benjamin ? 17Et ils dirent : Il faut une possession pour ceux de Benjamin qui sont réchappés, afin qu’une tribu ne soit pas effacée d’Israël. 18Et nous, nous ne pouvons pas leur donner des femmes d’entre nos filles ; car les fils d’Israël ont juré, disant : Maudit celui qui donne une femme à Benjamin ! 19Et ils dirent : Voici, il y a tous les ans une fête à l’Éternel à Silo, qui est au nord de Béthel, au soleil levant de la route qui monte de Béthel à Sichem, et au midi de Lebona. 20Et ils commandèrent aux fils de Benjamin, disant : Allez, et mettez-vous en embuscade dans les vignes. 21Et vous regarderez, et voici, quand les filles de Silo sortiront en chœurs pour danser, alors vous sortirez des vignes et vous ravirez pour vous, chacun sa femme d’entre les filles de Silo, et vous vous en irez dans le pays de Benjamin. 22Et s’il arrive que leurs pères ou leurs frères viennent nous quereller, nous leur dirons : Usez de grâce envers nous à leur sujet, car nous n’avons pas reçu chacun sa femme par la guerre ; car ce n’est pas vous qui les leur avez données, de sorte que vous soyez coupables maintenant. 23Et les fils de Benjamin firent ainsi, et enlevèrent des femmes selon leur nombre, d’entre les danseuses dont ils s’emparèrent ; et ils s’en allèrent et retournèrent dans leur héritage, et rebâtirent les villes et y habitèrent. 24Et les fils d’Israël s’en allèrent de là, en ce temps-là, chacun dans sa tribu et dans sa famille ; et ils partirent de là chacun pour son héritage.

25En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bonc à ses yeux.

Notes

aoffrir, ici : offrir en holocauste ; voir Lévitique 14. 20.
blitt. : le.
cici, litt. : droit.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)