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Le livre des Juges
Sondez les Écritures - 2e année

Juges 19

L’état moral du peuple

4. La corruption morale en Israël. Le péché de Guibha

“Du dedans du cœur des hommes, sortent les mauvaises pensées, les adultères, les fornications, les meurtres, les vols” Marc 7. 21. La scène de l’immoralité de Guibha, décrite dans ces chapitres, reflète bien le cœur de tout homme. Nous la considérons avec un sentiment d’horreur du mal, et de profonde humiliation.

Le Lévite et sa concubine à Bethléem : versets 1-10

Un autre Lévite de la montagne d’Éphraïm apparaît sur la scène. L’exemple du premier Lévite (17. 7) engagé par Michée comme sacrificateur avait mis en évidence l’état religieux du peuple. Maintenant, cet autre Lévite révèle son état moral.

Sa concubine, infidèle, l’abandonne pour retourner à la maison de son père à Bethléem. Pour tenter de parler à son cœur (et non pas à sa conscience), il court après elle, et reçoit un accueil chaleureux de son beau-père, qui voit l’occasion de réhabiliter ainsi sa fille. La présence même du Lévite dans cette maison n’était-elle pas une sanction de la souillure, aggravée par le caractère sacré du service du Lévite ? Inconscient de sa fausse position, il se laisse aller aux joies de la vie pendant quatre jours, mangeant et buvant avec son beau-père (versets 4-7).

Le cinquième jour, repoussant les insistances de celui-ci, le Lévite s’en va avec sa concubine : c’était déjà le soir. En vérité, c’était un triste soir pour elle, la terrible fin d’une triste vie. Tous deux allaient goûter les fruits amers de leurs égarements.

L’arrêt à Guibha de Benjamin : versets 11-21

Au temps du soir, ils arrivent à Jébus, c’est-à-dire Jérusalem. Mais, à cause de l’infidélité de Benjamin, cette ville royale était restée aux mains des ennemis (1. 21) : c’était “une ville des étrangers” pour le Lévite (verset 12). Les scrupules de conscience de son orgueil national semblent avoir plus d’importance pour lui que l’état moral de sa famille et le bien du peuple de Dieu.

Alors, ils poursuivent jusqu’à Guibha, pour leur malheur. Là, contrairement aux ordonnances de la loiDeutéronome 12. 19, personne ne leur offre l’hospitalité, sauf un vieillard éphraïmite, qui rentrait des champs après son travail (versets 16-21). L’invitation affectueuse de cet étranger de Guibha au Lévite : “ne passe pas la nuit sur la place” (verset 20), rappelle la scène des anges et de Lot à Sodome : “Non, mais nous passerons la nuit sur la place” Genèse 19. 2, 3. La suite de chacune de ces deux scènes confirme leur analogie.

Le meurtre de la concubine : versets 22-30

En effet, les honteuses pratiques de Sodome s’étaient infiltrées au milieu d’Israël (verset 22). C’est ainsi que les déclarations faites au sujet des nations païennesRomains 1. 21-32 s’adressent maintenant au monde chrétien, qui ose excuser et pratiquer de telles choses. Il faut déclarer que l’homosexualité reste un péché d’une extrême gravité aux yeux de DieuLévitique 18. 22, 29, 30. Des choses qu’il est honteux même de dire ou de nommer parmi les saintsÉphésiens 5. 3, 12, sont déclarées ici dans la Parole inspirée de Dieu, pour un solennel avertissement.

Le Lévite livre sa femme à l’opprobre de ces hommes sans cœur et sans scrupules. N’y avait-il pas d’autre moyen pour éviter cette infamie ? Dieu avait bien délivré le juste Lot en frappant de cécité les méchants hommes de Sodome.

La pauvre femme meurt des suites de ce qui avait été pour elle autrefois un objet de convoitise (versets 26-28). Son mari le fait savoir aux tribus d’Israël par un message qui égale en horreur le crime lui-même (verset 29). En étalant la honte, ce Lévite démontre sa propre stupiditéProverbes 12. 16.

Le péché de Guibha et le peuple d’Israël : verset 30

Toute la nation d’Israël est dans un état de choc moral, devant cette infamie. “Jamais chose pareille n’a eu lieu ni ne s’est vue” (verset 30). Effectivement, c’était le constat du mal. Comment allait-on le juger et s’en purifier ? La suite du récit le montre.

Ce péché manifestait, en fait, l’état du peuple tout entier. Commis par un ou quelques-uns, le péché était l’affaire de tous. La même leçon importante était apparue à l’occasion de l’affaire d’Acan : “Israël a péché” Josué 7. 11. Acan avait entraîné le peuple dans la souillure, mais lui seul (avec sa famille) avait porté le jugement répondant à sa culpabilité.

Maintenant, les hommes de Guibha entraînent le peuple dans la souillure ; mais l’état moral est si bas que tout Israël va participer au châtiment. Plutôt que de faire peser la culpabilité du mal sur leurs seuls auteurs, il fallait en porter l’humiliation collective. Il en est ainsi dans l’assemblée chrétienne. Il n’est aucun péché commis par l’un, qui ne soit à la honte de tout le corps de Christ, qui en porte donc collectivement les conséquences. En cherchant à ôter le mal par la violence, le peuple ne s’en est pas vraiment purifié.

Six cents ans plus tard, Osée dira : “Dès les jours de Guibha, tu as péché, Israël” Osée 10. 9. Le péché de quelques hommes au milieu de la plus petite tribu d’Israël est encore imputé au peuple entier.

Juges 19

1Et il arriva en ces jours-là, quand il n’y avait point de roi en Israël, qu’un Lévite qui séjournait au fond de la montagne d’Éphraïm, prit une concubine de Bethléhem de Juda. 2Et sa concubine lui étant infidèle se prostitua, et s’en alla d’avec lui à la maison de son père, à Bethléhem de Juda ; et elle fut là quelque temps, quatre moisa. 3Et son mari se leva, et alla après elle pour parler à son cœur, afin de la ramener, et il avait avec lui son jeune homme et une paire d’ânes. Et elle le fit entrer dans la maison de son père ; et quand le père de la jeune femme le vit, il se réjouit de le rencontrer. 4Et son beau-père, le père de la jeune femme, le retint ; et il demeura avec lui trois jours ; et ils mangèrent et burent, et ils passèrent la nuit là. 5Et il arriva, le quatrième jour, qu’ils se levèrent de bonne heure le matin ; et, comme il se levait pour s’en aller, le père de la jeune femme dit à son gendre : Fortifie ton cœur avec une bouchée de pain, et après, vous vous en irez. 6Et ils s’assirent, et mangèrent et burent, eux deux ensemble ; et le père de la jeune femme dit à l’homme : Consens, je te prie, et passe [ici] la nuit, et que ton cœur se réjouisse. 7Et l’homme se leva pour s’en aller, mais son beau-père le pressa, et il revint et passa [encore] la nuit là. 8Et le cinquième jour, il se leva de bonne heure le matin pour s’en aller ; mais le père de la jeune femme dit : Je te prie, fortifie ton cœur. Et ils s’attardèrent jusqu’à ce que le jour baissab, et ils mangèrent eux deux. 9Et l’homme se leva pour s’en aller, lui et sa concubine, et son serviteurc. Et son beau-père, le père de la jeune femme, lui dit : Tu vois que le jour faiblit, le soir approche ; je vous prie, passez la nuit ; voici, le jour tombe, passe ici la nuit, et que ton cœur se réjouisse ; et demain vous vous lèverez de bonne heure pour [aller] votre chemin, et tu t’en iras à ta tente. 10Mais l’homme ne voulut point passer la nuit, et il se leva, et s’en alla ; et il vint jusque vis-à-vis de Jébus qui est Jérusalem, et, avec lui, la paire d’ânes bâtés, et sa concubine avec lui.

11Ils étaient tout près de Jébus, et le jour avait beaucoup baissé ; et le serviteur dit à son maître : Allons, je te prie, et détournons-nous vers cette ville des Jébusiens, et passons-y la nuit. 12Et son maître lui dit : Nous ne nous détournerons point vers une ville des étrangers, qui n’est pas des fils d’Israël ; mais nous passerons jusqu’à Guibha. 13Et il dit à son serviteur : Viens, et approchons-nous d’un de ces endroits, et passons la nuit à Guibha ou à Rama. 14Et ils passèrent plus avant, et marchèrent, et le soleil se coucha, comme ils étaient près de Guibha, qui est à Benjamin. 15Et ils se détournèrent pour entrer [et] pour passer la nuit à Guibha. Et il entra, et s’assit sur la place de la ville, et il n’y eut personne qui les reçoive dans sa maison pour passer la nuit.

16Et voici, sur le soir, un vieillard venait des champs, de son travail ; et l’homme était de la montagne d’Éphraïm, et séjournait à Guibha ; et les hommes du lieu étaient Benjaminites. 17Et il leva ses yeux, et vit le voyageur sur la place de la ville ; et le vieillard [lui] dit : Où vas-tu, et d’où viens-tu ? 18Et il lui dit : Nous passons de Bethléhem de Juda vers le fond de la montagne d’Éphraïm ; je suis de là, et je suis allé à Bethléhem de Juda, et j’ai à faire avecd la maison de l’Éternel ; et il n’y a personne qui me reçoive dans sa maison. 19Et pourtant j’ai de la paille et du fourrage pour nos ânes, et j’ai aussi du pain et du vin pour moi et pour ta servante, et pour le jeune homme qui est avec tes serviteurs ; rien ne nous manque. 20Et le vieillard lui dit : Paix te soit ! Seulement, que tous tes besoins soient à ma charge ; mais ne passe pas la nuit sur la place. 21Et il le fit entrer dans sa maison, et donna le fourrage aux ânes ; et ils lavèrent leurs pieds, et mangèrent et burent.

22Comme ils faisaient bonne chère, voici, les hommes de la ville, des hommes, fils de Béliale, entourèrent la maison, frappant à la porte ; et ils parlèrent au vieillard, maître de la maison, disant : Fais sortir l’homme qui est entré dans ta maison, afin que nous le connaissions. 23Et le maître de la maison sortit vers eux, et leur dit : Non, mes frères, ne faites pas [ce] mal, je vous prie ; après que cet homme est entré dans ma maison, ne faites pas cette infamie. 24Voici ma fille qui est vierge, et sa concubine : laissez-moi les faire sortir, et vous les humilierez, et vous leur ferez ce qu’il vous plairaf ; mais à cet homme ne faites pas cette chose infâme. 25Mais ces gens ne voulurent pas l’écouter ; et l’homme saisit sa concubine et la leur amena dehors ; et ils la connurent et abusèrent d’elle toute la nuit jusqu’au matin ; et ils la renvoyèrent comme l’aurore se levait. 26Et comme le matin arrivait, la femme vint et tomba à l’entrée de la maison de l’homme chez qui était son seigneur, [et y resta] jusqu’au jour. 27Et son seigneur se leva le matin, et ouvrit la porte de la maison, et sortit pour aller son chemin ; et voici, la femme, sa concubine, était tombée à l’entrée de la maison, ses mains sur le seuil. 28Et il lui dit : Lève-toi, et allons-nous-en. Mais personne ne répondit. Et l’homme la prit sur son âne, et se leva et s’en alla en son lieu. 29Et il entra dans sa maison, et prit le couteau, et saisit sa concubine, et la partagea selon ses os en douze morceaux, et l’envoya dans tous les confins d’Israël. 30Et il arriva que tous ceux qui virent cela, dirent : Jamais chose pareille n’a eu lieu ni ne s’est vue, depuis le jour où les fils d’Israël sont montés du pays d’Égypte jusqu’à ce jour. Pensez à cela, prenez conseil, et parlez.

Notes

aou : un an [et] quatre mois.
bc.-à-d. : eut passé midi.
clitt. : jeune homme, ici et v. 11, 13.
dlitt. : je marche avec.
eou : d’iniquité.
flitt. : ce qui sera bon à vos yeux.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)