Ce chapitre aborde l’essentiel de l’enseignement de l’épître. La partie précédente (chapitres 1 et 2) concernait l’origine divine de l’évangile de Paul ainsi que son appel comme apôtre. Il en vient maintenant au contenu de cet évangile.
Quand Paul pense aux Galates, le sentiment de douleur et d’étonnement éprouvé en début de lettre (1. 6) s’empare à nouveau de lui. C’est pourquoi il n’interpelle pas ici ses correspondants par le terme de “frères” (comp. 1. 11 ; 3. 15 ; 4. 12 ; 5. 11-13 ; 6. 18), mais il les appelle par leur nom, pour montrer que ses paroles s’adressent bien à eux, pour lesquels il se fait tant de souci. Il les traite “d’insensés” (versets 1 et 3) car ils s’étaient laissés “ensorceler” comme des simples d’esprit ; ils s’étaient détournés du chemin de la foi, qu’ils avaient suivi un temps, pour se tourner vers les œuvres de loi. Pourtant, Paul leur avait annoncé l’évangile de façon si vivante qu’en se souvenant de cela, il pouvait leur dire que Jésus Christ “avait été dépeint, crucifié” comme si la crucifixion avait eu lieu devant leurs yeux. En leur annonçant ainsi l’évangile, Paul avait accompli son service. L’œuvre de Christ à la croix nous montre la perdition de l’homme, la sainteté, mais aussi l’amour de Dieu, et la propitiation parfaite pour les péchés.
Un tel rappel de ce que Christ a souffert, me laisserait-il froid… ou tiède ?
La deuxième question de l’apôtre est assez ironique. Après avoir entendu et cru l’évangile, ils avaient reçu l’Esprit Saint2 Corinthiens 1. 22 ; Éphésiens 1. 13. A ce moment-là, ils ne connaissaient probablement rien du tout de la loi, eux, les gens des nations. La question de savoir s’ils avaient reçu l’Esprit sur le principe des œuvres de loi ne se posait donc même pas !
C’est la première fois, dans cette lettre, que le Saint Esprit est mentionné. Il vint sur la terre, après que le Seigneur Jésus fut monté au ciel, pour habiter en chaque croyant : ceci caractérise l’époque chrétienne. Le Seigneur lui-même l’avait annoncéJean 14. 26 ; 15. 26 ; 16. 7, 13, 14. Sa promesse se réalisa à la PentecôteActes 2 et dès ce moment, l’envoi de l’Esprit faisait partie intégrante de l’évangile annoncé par les apôtresActes 2. 38 ; 9. 17. Aujourd’hui, si quelqu’un croit à l’évangile du salut, il reçoit le Saint Esprit, qui est le sceau de Dieu sur chaque croyant. La preuve que nous avons reçu l’Esprit, c’est que nous sommes conscients d’être enfants de Dieu ! “L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu” Romains 8. 16. Il habite en chaque croyant comme dans un temple1 Corinthiens 6. 19. Il veut le guider dans toutes les étapes de sa vie (5. 18) Jean 16. 13 ; Romains 8. 14 et le maintenir dans une communion vraie et profonde avec Dieu. De même, il habite au milieu des chrétiens qui forment le temple de Dieu, “édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit” 1 Corinthiens 3. 16 ; Éphésiens 2. 22. Par lui, tous les croyants sont baptisés en un seul corps, depuis la Pentecôte, et c’est par sa puissance que tous peuvent exercer les dons que le Christ, élevé dans la gloire, leur a donnés1 Corinthiens 12 ; Éphésiens 4.
Les Galates avaient donc reçu le Saint Esprit après avoir cru à l’évangile (verset 2) et avaient bien commencé leur vie chrétienne en recherchant en lui la force et la direction nécessaires (verset 3). Mais ils étaient maintenant sur le point de continuer cette vie de manière charnelle, en se soumettant à la loi. En effet, si leur vie s’appuyait sur un principe de loi, comme c’est le cas pour beaucoup de chrétiens encore aujourd’hui, la force qui les animait n’était plus le Saint Esprit, mais bien plutôt “la chair” 1.
La loi et la chair sont très liées l’une à l’autre, car la loi a été donnée à l’homme naturel dans le but de régler la conduite de celui qui n’est pas né de nouveau. Celui qui se soumet aux ordonnances de la loi se retrouve donc confronté à ses convoitises, et à sa propre incapacité pour y résisterRom 7. 14, 15. Contrairement au christianismePhilippiens 3. 3, la loi fait confiance à la chair, et produit donc, soit la propre justice, soit le découragement devant l’impossibilité de la respecter. Quelle erreur, alors, de vouloir continuer dans la chair ce que l’on a commencé par l’Esprit !
Après avoir insisté sur l’Esprit reçu (verset 2) et sur la nouvelle vie commencée sous sa direction (verset 3), Paul introduit un troisième argument : tout ce que vous avez souffert (ou vécu2) jusqu’à présent, était-ce pour rien ? Les Galates avaient enduré des persécutions et fait d’heureuses expériences après que le Saint Esprit fut venu habiter dans leur cœur pour les revêtir de sa force (verset 5 ; 4. 6). Tout cela aurait-il été en vain ? En revenant à la loi, ils semblaient dire qu’aucune de ces choses n’avait de valeur. En répétant ces mots, “si toutefois c’est en vain”, Paul montre que lui ne peut pas croire que tout cela se soit produit pour rien.
Au verset 5 l’apôtre dirige les pensées des Galates vers celui qui donne l’Esprit. Ensuite, il évoque les miracles qui s’étaient produits dans les rassemblements des Galates. Il peut s’agir ici, soit de miracles accomplis par les apôtres, soit de dons de grâce miraculeux reçus par les Galates eux-mêmes1 Corinthiens 12. 10. Ils devaient donc bien savoir que cette action de l’Esprit de Dieu, encore sensible parmi eux, ne reposait pas sur leurs propres efforts pour obéir à la loi, mais sur la foi. Preuve supplémentaire que le chemin qu’ils suivaient auparavant était le bon, et qu’en changer pour observer les commandements de la loi était une erreur !