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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 3. 10-14

Enseignements

3. La malédiction de la loi

La loi entraîne la malédiction : versets 10-12

En opposition à la bénédiction que Dieu s’est proposée pour l’homme, le péché a entraîné celui-ci sous la malédiction1, sous le jugement de Dieu. Même la loi donnée par Dieu ne peut finalement que maudire l’homme. Tous les commandements de Dieu sont saints, justes et bonsRomains 7. 12, mais les hommes sont incapables de les accomplir, à cause du péché qui habite en eux. Jacques écrit que “quiconque gardera toute la loi et faillira en un seul point, est coupable sur tous” Jacques 2. 10. Tout homme sincère doit reconnaître qu’il n’est pas en état de respecter absolument tous les commandements divins. La loi est comme une chaîne, dont chaque maillon représente une ordonnance particulière. Quand un maillon est brisé, toute la chaîne est rompue ! Il en découle alors que “maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire” (verset 10). Celui qui se place sous la loi se place également sous la malédiction. Le contexte de Deutéronome 27, d’où est tirée cette citation, rend ceci particulièrement clair. Moïse avait dit au peuple qu’en entrant au pays de Canaan, six tribus se tiendraient sur la montagne de Garizim pour bénir le peuple, et les six autres, sur la montagne d’Ébal, pour maudire. Or dans la suite, on ne trouve aucune bénédiction, mais seulement des malédictions. C’est la dernière de ces malédictionsDeutéronome 27. 26 qui est citée ici.

Le danger, pour les Galates, venait du fait qu’ils pensaient devoir observer la loi, en plus de leur foi en Jésus Christ. Les judaïsants qui étaient venus vers eux ne cherchaient pas à les persuader d’abandonner la foi en Jésus, mais leur disaient seulement que, s’ils voulaient plaire à Dieu, il leur fallait suivre la loi en plus de leur foi. Les Galates cherchaient donc à combiner la grâce et la loi, pensant échapper ainsi à la malédiction de la loi. Paul s’attache maintenant à leur montrer que ces deux choses sont totalement incompatibles. Il est clair que personne ne peut être justifié par la loi devant Dieu. L’homme naturel ne comprend pas ceci, contrairement à l’homme spirituel. Même si une justice par les œuvres est valable aux yeux des hommes, elle ne l’est pas devant Dieu. Ceci est confirmé par la citation du prophète Habakuk : “Le juste vivra de foi” 2Habakuk 2. 4. Cela ne signifie pas seulement que celui qui est justifié par la foi vivra (qu’il aura la vie), mais qu’il vivra de foi, en pratique, par la foi et non sous la loi.

Après avoir mentionné le lien incontournable entre la loi et la malédiction (verset 10), et l’impossibilité d’être justifié devant Dieu par la loi (verset 11), Paul revient maintenant à l’opposition entre la loi et la foi, dont il a déjà parlé aux versets 2 et 5. De manière à rendre son exposé encore plus convaincant, il ajoute une citation de l’A.T. qui souligne l’importance de l’obéissance à tous les commandements pour avoir la vie. Ce verset tiré de la loi elle-mêmeLévitique 18. 5 est en contraste absolu avec la foi. Alors que le juste vit par la foi en une personne merveilleuse, le rédempteur, Jésus Christ, celui qui vit selon la loi fait des œuvres, sans jamais obtenir la justification ni la vie éternelle. Il ne récolte que la malédiction.

Christ rachète de cette malédiction : versets 13, 14

La loi donnée au Sinaï ne concernait que le peuple d’Israël, la descendance naturelle d’Abraham. Les Israélites croyants étaient tenus de suivre la loi comme les autres, aussi longtemps qu’elle était valable, c’est-à-dire jusqu’à la croix de Golgotha. Mais ils étaient tout autant incapables de la respecter. La malédiction était également sur eux. Toutefois, elle n’avait pas de conséquence éternelle : comme l’explique Hébreux 11. 13, ils sont morts dans la foi. Mais les Juifs incrédules portent la malédiction jusque dans l’éternité : ils sont donc à jamais perdus.

Comment donc cette malédiction, inévitable conséquence de la désobéissance à la loi, pouvait-elle être supprimée ? Cela ne peut pas se produire tant que la loi reste valable. Il faut que la loi soit annulée pour rendre possible le rachat de la malédiction. Paul démontre donc par la loi elle-même que cette dernière – et non pas uniquement la malédiction qui pesait sur elle – a été annulée par l’œuvre du Seigneur Jésus à la croixRomains 10. 14. Il cite Deutéronome 21. 23 : “Maudit est quiconque est pendu au bois”. La loi dit expressément que celui qui est pendu à un bois est maudit, qu’il soit coupable ou non ! Lorsque le Seigneur Jésus, lui l’innocent, fut cloué sur la croix, il se plaça volontairement sous la malédiction de la loi. Il a payé ce prix pour racheter tous ceux sur qui pesait cette malédiction et pour apporter aux nations la bénédiction d’Abraham. Cet acte montra clairement que cette loi, qu’aucun homme ne pouvait garder, qui avait amené sous la malédiction le seul juste qui ait jamais existé, ne pouvait pas être et ne serait jamais le chemin de l’homme vers Dieu. Mais c’est justement parce que le Seigneur Jésus a été fait malédiction, selon la loi, qu’il n’est plus sous la domination de la loi, et ceci, définitivement. Si lui a été libéré de la loi, il en va de même pour tous ceux qui croient en lui. La malédiction est écartée à toujours par son œuvre à la croix pour chaque croyant. C’est uniquement parce que Christ a été fait malédiction à la croix que la bénédiction d’Abraham a pu, par lui, parvenir aux nations. En effet, tant que la loi devait être respectée, les nations étaient sans Dieu et sans espérance dans le mondeÉphésiens 2. 11-18.

La dernière partie du verset 14 montre quel est le sceau de la bénédiction promise à Abraham pour toutes les nations de la période actuelle de la grâce : c’est le Saint EspritLuc 24. 49 ; Actes 1. 4-5 ; 2. 33 ; Éphésiens 1. 13.

Notes

1

Après la chute, Dieu a prononcé la malédiction sur le serpent (Satan) et sur le sol (à cause d’Adam et de son péché) (Genèse 3. 14, 17). Il est remarquable que Dieu, alors, n’a pas maudit Adam et Eve qu’il avait bénis (Genèse 1. 28 ; comp. Nombres 22. 12). Dieu distingue ensuite deux lignées dans leur descendance :

  • la lignée d’Abel, caractérisée par la foi : Seth qui remplace Abel, Énoch, Noé… Abraham. Elle hérite de la bénédiction
  • la lignée de Caïn, caractérisée par l’incrédulité, la rébellion. Dieu prononce la malédiction sur Caïn. Moralement, tous les incrédules se rattachent à cette lignée. Quelles que soient leur prétentions, ils sont rejetés et, comme Ésaü, ils ne peuvent hériter de la bénédiction (Hébreux 12. 17)
2Voir le note sur Romains 1. 17 (Vol. 3 p. 265)

Galates 3

10Car tous ceux qui sont sur le principe des œuvres de loi sont sous malédiction ; car il est écrit : “Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi pour les faire”a. 11Or que par [la] loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela est évident, parce que : “Le juste vivra deb foi”c. 12Mais la loi n’est pas sur le principe de [la] foi, mais : “Celui qui aura fait ces choses vivra par elles”d. 13Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : “Maudit est quiconque est pendu au bois”) e, 14afin que la bénédiction d’Abraham parvienne aux nations dans le christ Jésus, afin que nous recevions par la foi l’Esprit promisf.

Notes

aDeutéronome 27. 26.
bailleurs : sur le principe de.
cHabakuk 2. 4.
dLévitique 18. 5.
eDeutéronome 21. 23.
flitt. : la promesse de l’Esprit Saint.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)