Les Galates s’étaient laissés entraîner par de faux docteurs à réintroduire la loi à côté de l’évangile de la grâce de DieuActes 20. 24. Ils mettaient ainsi en question la prédication de Paul, et par là même, non seulement son autorité d’apôtre, mais aussi celle de Christ. Il aborde donc ce problème dès le début de sa lettre : il ne se présente pas seulement, ainsi qu’il le fait ailleurs, comme apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, mais il insiste sur l’origine divine de sa vocation. Ce n’est pas “de la part des hommes” qu’il est apôtre (c’est-à-dire envoyé), mais de la part de Dieu. De plus, il n’a pas non plus reçu son apostolat “par l’homme”, ce qui supposerait un intermédiaire humain. En effet, Dieu aurait pu se servir d’un autre croyant1 pour révéler à Paul sa mission d’apôtre, comme dans le cas d’Élisée, qui fut appelé à être prophète par l’intermédiaire d’Élie1 Rois 19. 16 ; 19. 21. D’autre part, ce n’est que dans l’épître aux Galates que Paul souligne qu’il a été appelé “par Jésus Christ et Dieu, le Père, qui l’a ressuscité d’entre les morts”. Il avait reçu sa tâche, son apostolat, de Christ et de Dieu seuls. Aucun homme ne pouvait ajouter ou retrancher à cette autorité.
Même si le don et le service d’apôtre ne sont plus nécessaires aujourd’hui2, il n’en est pas moins vrai que le Seigneur demeure jusqu’à la fin “celui qui appelle”. C’est lui qui envoya les apôtres après sa résurrection, et qui a également donné des évangélistes, des pasteurs et des docteurs à son AssembléeÉphésiens 4. 11. Aucune autorité humaine, aucun encouragement de la part des croyants qui nous entourent – même si ce témoignage de confiance de la part de nos frères et sœurs est précieux – ne peuvent remplacer l’appel donné par Jésus Christ et Dieu le Père.
De plus, Paul n’était pas seul pour écrire (et parfois aussi sévèrement) aux Galates. Il s’associe tous les frères qui étaient avec lui (verset 2). En Actes 20. 4, on trouve les noms de sept frères qui accompagnaient l’apôtre. Ceux que Paul appelle “les frères qui sont avec moi” sont, sans doute, ses proches collaborateurs. Cependant, c’est lui qui portait la responsabilité d’apôtre, c’est son apostolat qui était alors remis en cause. C’est pour cette raison qu’il parle toujours à la première personne dans la suite. Mais ceux qui l’entouraient avaient la même pensée que lui dans ce qu’il leur écrivait.
L’épître aux Galates est la seule que l’apôtre Paul ait adressée à plusieurs assemblées. En outre, c’est la seule lettre dans laquelle il n’ajoute rien après le mot : “assemblées”. D’habitude, il évoque toujours le fondement divin, la position chrétienne ou la fidélité de ses correspondants. Ici, rien de semblable. Le sujet de la lettre était tellement grave et triste que même la question se posait : parlait-il encore à des “assemblées de Dieu”, à des “bien-aimés”, ou à des “frères saints et fidèles” ?
Combien les Galates avaient besoin de la grâce et de la paix, pour être gardés des dangers au milieu desquels ils se trouvaient (verset 3) ! La grâce et la paix sont les résultats de l’œuvre du Seigneur, que nos cœurs peuvent apprécier jour après jour. Mais tant que les Galates avaient la prétention de plaire à Dieu en étant occupés de la loi, ils ne pouvaient pas en jouir.
Le verset 4 rappelle la base de la foi chrétienne : il est dit du marchand qui cherchait de belles perlesMatthieu 13. 45 qu’il vendit “tout ce qu’il avait” pour en acheter une de très grand prix. Mais le Seigneur Jésus a donné encore plus que cela, il s’est donné lui-même pour nos péchés ! Pouvait-il donner plus ? Y avait-il autre chose qui puisse effacer nos péchés ? Les Galates avaient perdu de vue que seule l’œuvre de Christ à la croix de Golgotha était en mesure de satisfaire les justes et saintes exigences de Dieu envers nos péchés. C’est pourquoi l’apôtre le leur rappelle dès le début de sa lettre, comme pour les avertir.
Mais le Seigneur Jésus mourut “en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais” : nous abordons ici le problème essentiel de cette lettre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la loi, à laquelle les Galates voulaient de nouveau se soumettre, fait partie du monde (ce “présent siècle mauvais”). Dieu a donné la loi à l’homme naturel, à celui qui n’est pas encore né de Dieu, qui appartient donc au monde. Christ a accompli la seule chose qui pouvait nous délivrer de ce présent siècle mauvais : il est mort pour que nous soyons lavés de nos péchés. Il nous avait vus, nous, pécheurs non justifiés devant Dieu ; il s’est donné lui-même pour nos péchés et nous a libérés de ce monde condamné par Dieu, où les hommes tentent encore d’acquérir par eux-mêmes une justice, bien que cela soit impossible. Mais ce n’est pas pour nous faire devenir de meilleurs citoyens de la terre que Dieu a envoyé son Fils mourir pour nos péchés. Il est impossible d’avoir encore communion avec ce monde qui a crucifié le Seigneur Jésus. La volonté de notre Dieu et Père est de nous retirer de ce présent siècle mauvais. Il veut un peuple céleste qui le connaisse et qui jouisse de son amour, cet amour qui a motivé et accompli l’œuvre de la rédemption, et qui nous a assuré une place au ciel avec lui.
Quand Paul pense à cette bonne nouvelle de la rédemption, il éclate en louange et en adoration (verset 5). D’après de nombreux passages de l’A.T., le mot hébreu “amen” qui termine cette