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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 4. 1-11

Enseignements

6. Esclaves ou fils ?

Israël sous la loi : versets 1-3

Les Israélites, en tant que descendants d’Abraham, bénéficiaient aussi de la promesse et devaient ainsi être des héritiers. Cependant, sous la loi, ils étaient encore mineurs, des héritiers “en bas âge”. Dans l’Antiquité, le jour du passage à la majorité constituait une étape importante, qui avait de grandes conséquences dans la vie d’un jeune homme. Bien qu’il ait été depuis sa naissance l’héritier des biens de son père, rien ne le différenciait, pendant son enfance, des esclaves de la maison. Il était sous la surveillance de tuteurs, qui prenaient toutes les décisions pour lui, et de curateurs, qui s’occupaient de ses biens futurs. Il n’avait pas le droit d’en prendre possession jusqu’au jour fixé par son père.

Avant la venue du Seigneur Jésus, Israël se trouvait dans une position analogue sous l’autorité de la loi. Même ceux qui, parmi les Israélites, étaient véritablement croyants et donc destinés à être fils, étaient “asservis aux éléments du monde” Colossiens 2. 20. Mais pourquoi l’apôtre désigne-t-il ainsi la loi du Sinaï ? Parce qu’elle s’adresse et correspond à l’homme naturel, c’est-à-dire à l’homme dans le monde. Le service demandé par la loi était lié aux choses matérielles. Même le sanctuaire de l’ancienne alliance est qualifié de “sanctuaire terrestre” Hébreux 9. 1. Les prescriptions de la loi concernaient des lieux, des objets, des époques particulières. Bien qu’elle ait été donnée par Dieu, bien qu’elle soit sainte, juste et bonne, la loi ne pouvait pas amener les Israélites à Dieu, mais les liait, par ses multiples prescriptions, aux choses du monde visible. Et maintenant, les Judaïsants voulaient ramener les Galates sous cette servitude !

Rachetés par Christ : versets 4, 5

Il avait été démontré que personne n’était capable de suivre les ordonnances de la loi et que personne ne pouvait être justifié par ce moyen devant lui. Dieu a mis fin à la période de la loi en envoyant son propre Fils dans le monde. Lorsqu’il créa les mondes, Dieu le fit par sa paroleHébreux 11. 3 ; Psaume 33. 9. Quand il donna la loi à son peuple, il l’ordonna par des anges (3. 19). Mais pour racheter des pécheurs perdus, il a donné son Fils ! Le Fils de Dieu, parfaitement homme, naquit d’une femme. Sa conception fut surnaturelleLuc 1. 26-35, mais c’est par une naissance naturelleLuc 2. 6-7 que Dieu fut manifesté en chair1 Timothée 3. 16. Le Seigneur Jésus s’est soumis à la loi, parce que c’était le seul chemin pour nous racheter de la loi. Parce que lui, le seul juste2 Corinthiens 5. 21 ; 1 Pierre 2. 22 ; 1 Jean 3. 5, est devenu malédiction sous la loi, il a racheté ceux qui étaient sous la malédiction de la loi. Paul avait déjà expliqué cela (3. 13). Ces paroles inspirées par Dieu ont dû faire grande impression sur les Galates : les Juifs avaient été rachetés de l’esclavage de la loi par la foi en l’œuvre rédemptrice de Christ, alors qu’eux-mêmes étaient en train de se replacer sous cette loi !

Adoptés en Christ : versets 5-7

Paul leur fait part d’une autre conséquence de la venue du Fils : l’adoption. Tous ceux qui croient en Jésus Christ sont enfants de Dieu. C’est une bénédiction particulière que Paul souligne ici, en relation avec le fait d’être libéré de la loi. Christ est le Fils de Dieu en lui-même de toute éternité. Mais dans la période actuelle de la grâce, Dieu élève à la position de fils1Romains 8. 15 ; Éphésiens 1. 5 tous les hommes qui croient à l’évangile du salut. Parce qu’ils ont reçu cette place privilégiée de fils, Dieu a envoyé l’Esprit Saint dans leur cœur, siège des sentiments et de la volonté (verset 6), et c’est le même Esprit qui habitait dans le Fils de Dieu pendant sa vie sur la terre. Dieu a envoyé son Fils pour nous offrir la position de fils, puis son Esprit Saint, pour que nous prenions conscience de cette relation et pour que nous en ayons beaucoup de joieRomains 8. 14-16.

C’est l’Esprit qui nous fait dire “Abba, Père” à Dieu, comme il convient à des enfantsRomains 8. 15. Les enfants de Dieu ont maintenant le privilège de pouvoir parler à Dieu comme à leur Père, tout comme le faisait le Fils unique2. “Abba” est un mot araméen qui était utilisé dans le cercle de la famille juive pour désigner le père (un peu comme “Papa” en français). “Père” en est tout simplement la traduction pour les Grecs. L’association de ces deux noms montre que tous, Juifs et non-Juifs, ont la position de fils par la foi au Seigneur Jésus et que tous sont libres, par l’Esprit Saint, de s’approcher de Dieu comme de leur père. Ils peuvent lui présenter leur reconnaissance et leur adoration, et épancher leur cœur devant lui en toute confiance.

Un sérieux avertissement : versets 8-11

Dans ce paragraphe, Paul avertit solennellement les Galates de ne pas “retomber” sous l’esclavage. D’abord, il rappelle leur vie avant leur conversion. Les Galates, un peuple des nations, ne connaissaient pas Dieu, ce qu’on ne pouvait pas dire des Juifs. Paul ne condamne pas du tout leur ignorance, mais évoque seulement le temps où ils servaient leurs idoles païennes, loin de Dieu, comme des esclaves. Ils s’étaient pourtant ensuite tournés de leurs idoles vers Dieu, et l’avaient reconnu comme le Dieu vivant et vrai1 Thessaloniciens 1. 9. Mais ils n’avaient aucun mérite à cette connaissance de Dieu. Ils avaient bien plutôt été connus de lui. 1 Corinthiens 8. 3 ; 2 Timothée 2. 1.

Rempli d’étonnement, Paul demande alors aux Galates comment ils peuvent ainsi revenir aux éléments auxquels ils avaient été asservis. Cette question a sûrement beaucoup surpris les Galates, qui n’étaient pas retournés à leurs anciennes idoles, mais à la loi israélite. Mais cela revenait à servir les mêmes éléments qui tenaient autrefois le peuple asservi et dont le Seigneur les avait rachetés.

Les paroles si graves de Paul au verset 11 révèlent une profonde tristesse, un grand souci. Il craignait que toute la peine qu’il avait prise pour annoncer l’évangile en Galatie n’ait servi à rien. Les chrétiens de cet endroit étaient sur le point de s’écarter de l’évangile de la grâce. S’ils continuaient ainsi, il aurait travaillé en vain parmi eux. Toutefois, les mots “quant à vous” indiquent que ce n’est pas à sa propre peine que pense l’apôtre en disant cela, mais à l’immense perte que les Galates allaient faire.

Notes

1C’est le sens littéral du mot adopter.
2C’est en effet ainsi que le Seigneur s’adressait à son Père, lorsqu’il combattait si intensément à Gethsémané (Marc 14. 36).

Galates 4

1Or je dis qu’aussi longtemps que l’héritier est en bas âge, il ne diffère en rien d’un esclave, quoiqu’il soit seigneur de tout ; 2mais il est sous des tuteurs et des curateurs jusqu’à l’époque fixée par le père. 3Ainsi aussi nous, lorsque nous étions en bas âge, nous étions asservis sous les éléments du monde ; 4mais, quand l’accomplissementa du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, néb de femme, néb sous [la] loi, 5afin qu’il rachète ceux [qui étaient] sous [la] loi, afin que nous recevions l’adoptionc. 6Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père : 7de sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils, héritier aussi par Dieu. 8Mais alors, ne connaissant pas Dieu, vous étiez asservis à ceux qui, par [leur] nature, ne sont pas dieuxd : 9mais maintenant, ayant connu Dieu, mais plutôt ayant été connus de Dieu, comment retournez-vous de nouveau aux faibles et misérables éléments auxquels vous voulez encore à nouveau être asservis ? 10Vous observez des jours, et des mois, et des temps, et des années. 11Je crains, quant à vous, que peut-être je n’aie travaillé en vain pour vous.

Notes

aou : la plénitude.
bpropr. : devenu.
cc’est la réception de la position de fils comme don.
dou : sont des non-dieux. Répond à 2 Chroniques 13. 9.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)