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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 3. 15-18

Enseignements

4. La loi et la promesse

La mention de la bénédiction d’Abraham dans le verset précédent conduit l’apôtre à développer le contraste entre les promesses faites à Abraham et la loi donnée au peuple d’Israël.

L’alliance ne peut être annulée : versets 15, 16

Paul en donne deux raisons : Pour la première, il tient à préciser qu’il va parler “selon l’homme” Romains 3. 5 ; 6. 19 ; 1 Corinthiens 9. 8 ; 15. 32. Ce qui va suivre peut donc être compris par toute personne sensée : un contrat passé entre deux hommes et éventuellement attesté par écrit ne peut pas être rompu ou modifié, ce qui en fait d’ailleurs la valeur. Cet exemple est appliqué ensuite au domaine spirituel : les promesses de Dieu constituaient une alliance1 immuable et inconditionnelle au sujet de la possession du pays de Canaan et de la bénédiction personnelle d’Abraham, de sa descendance et de toutes les nationsGenèse 12. 2-3 ; 15. 5, 7, 18 ; 17. 1 ; 22. 16-18.

D’autre part, Dieu n’a pas donné ces promesses à Abraham seulement, mais aussi à sa semence. Ce mot “semence” désigne en général la descendance d’un être humain. Mais Paul émet ici une restriction : la semence d’Abraham n’est pas le peuple d’Israël, encore moins Ismaël ou ses autres descendants, mais bien plutôt une seule personne : Christ. Cela renforce encore l’inviolabilité de l’alliance ainsi conclue.

Paul, cet homme instruit et cultivé, savait bien que la forme du pluriel “les semences” n’est jamais employée dans ce contexte, et qu’en outre, le singulier peut impliquer un grand nombre de descendants. Mais le contraste aide à comprendre que la promesse dont Paul parle ne concernait qu’une personne, et non pas le peuple entier. En effet, Abraham a reçu différentes promesses. Mais en premier lieu, Dieu lui avait promis : “En toi seront bénies toutes les familles de la terre” Genèse 12. 3. Cette promesse fut d’abord donnée à Abraham, et non pas à sa descendance, puis elle a été confirmée après le sacrifice d’Isaac. Dieu lui déclare alors : “Je multiplierai abondamment ta semence comme les étoiles des cieux et le sable qui est sur le bord de la mer” ; puis il ajoute ces mots : “et toutes les nations de la terre se béniront en ta semence” Genèse 22. 17, 18. Cette bénédiction envers toutes les nations ne se réalise pas par l’intermédiaire du peuple juif, mais bien plutôt par un seul : Jésus Christ. C’est lui la vraie semence d’Abraham, à laquelle se rapporte cette promesse de Dieu.

Dieu n’exigea pas d’Abraham qu’il aille jusqu’à sacrifier son fils ; mais Dieu n’a pas épargné son propre Fils, il l’a livré pour nous tousRomains 8. 32. C’est uniquement par le Seigneur Jésus Christ que les promesses de Dieu deviennent réalité, et ceci, tout autant pour Israël et les nations pendant le millenium que maintenant, dans le domaine spirituel, pour les chrétiens de la période actuelle de la grâce. “Car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous” 2 Corinthiens 1. 20.

La promesse prime sur la loi : versets 17, 18

Paul conclut à la prééminence de la promesse sur la loi, tant pour l’alliance (verset 17) que pour l’héritage (verset 18).

L’alliance conclue par Dieu avec Abraham fut confirmée plusieurs fois. La dernière mention se trouve en Genèse 46. 2-4 : Dieu, s’adressant à Jacob, lui assure qu’il sera avec lui et qu’il le gardera, lui et sa semence. C’est bien à cette dernière rencontre de Dieu avec Jacob qui allait en Égypte que se rapportent les mots “alliance antérieurement confirmée” (verset 17) et non pas à la première mention de Genèse 15. C’est pour cela qu’il est dit ici que la loi fut donnée 430 ans plus tard (période qui correspond à la durée de l’habitation des fils d’Israël en ÉgypteExode 12. 40, alors qu’entre la naissance d’Abraham et l’établissement de la loi au Sinaï, plus de 600 ans se sont écoulés. Dieu a donc pris soin de laisser un intervalle de plusieurs siècles entre l’alliance basée sur ses promesses et la loi donnée au Sinaï pour montrer clairement la primauté de la première.

Ce en quoi consiste l’héritage mentionné au verset 18 n’est pas précisé. Paul insiste plutôt sur la manière de l’obtenir, en proposant aux Galates deux possibilités : soit cet héritage repose sur la loi, auquel cas on le mérite si on obéit à la loi, soit on le reçoit à cause de la promesse de Dieu, et c’est alors un cadeau de la grâce divine. On ne peut ni ne doit confondre ces deux fondements. Celui qui se réclame d’Abraham ne peut alors le faire que sur la base de la promesse, de la grâce et de la foi, et non pas sur le principe des œuvres de loi.

Notes

1Le mot grec traduit par “alliance” signifie également “testament” (Hébreux 9. 15). Dans ces versets, l’auteur utilise visiblement les deux sens de ce mot. Comme il n’est question, dans la Genèse, que d’une alliance entre Dieu et Abraham, il semble que cette traduction soit la plus justifiée ici. Pourtant, l’auteur et le lecteur d’autrefois gardaient à l’esprit la signification habituelle : un testament.

Galates 3

15Frères, je parle selon l’homme : personne n’annule une alliance qui est confirmée, même [celle] d’un homme, ni n’y ajoute. 16Or c’est à Abraham que les promesses ont été faites, et à sa semence. Il ne dit pas : «et aux semences», comme [parlant] de plusieurs ; mais comme [parlant] d’un seul : – “et à ta semence”a, qui est Christ. 17Or je dis ceci : que la loi, qui est survenue 430 ans après, n’annule point une alliance antérieurement confirmée par Dieu, de manière à rendre la promesse sans effet.

18Car si l’héritage est sur le principe de loi, il n’est plus sur le principe de promesse ; mais Dieu a fait le don à Abraham par promesse.

Notes

aGenèse 22. 18.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)