L’effondrement de la monarchie babylonienne est annoncé en termes poétiques dans les trois premiers versets du chapitre. Mais nous discernons aussi la sentence décrétée sur la Babylone à venir. Sa chute sera de première importance dans l’accomplissement des pensées de Dieu. Car “Babylone la grande” (13. 1-22) Daniel 4. 30 ; Apocalypse 17. 5 est un vaste ensemble religieux qui rassemble sous la domination romaine les confessions de la chrétienté d’aujourd’hui. Toute foi chrétienne aura alors disparu et sombré dans l’
Le nom de “fille des Chaldéens”, donné ici à Babylone (versets 1, 5), fait allusion aux pratiques divinatoires et idolâtres auxquelles se livraient les “Chaldéens” Daniel 2. 2-5 ; 5. 7. Leurs idoles vaines et impuissantes ne peuvent empêcher la population de Babylone de devoir s’enfuir au-delà des fleuves, comme une esclave fugitive, dans le dénuement et dans la honte (verset 2), car sa gloire n’est plus. C’est le moment de la vengeance de l’Éternel… À l’évocation de cette vengeance, le prophète s’interrompt un instant, pour exprimer sa reconnaissance envers Dieu qui sauve Israël et exalter sa puissance et sa gloire dans la simple mention de son nom : “Notre rédempteur… le Saint d’Israël…” (verset 4).
Ainsi pouvons-nous, comme les croyants de Thessalonique, nous réjouir de “servir le Dieu vivant et vrai” et d’être délivrés “de la colère qui vient” 1 Thessaloniciens 1. 9, 10. Le silence, les ténèbres seront désormais la part de l’orgueilleuse Babylone, car elle a outrepassé la tâche que l’Éternel lui avait confiée : il voulait châtier Israël, non l’écraser sous un joug trop lourd (verset 6), comme l’a fait Babylone qui pensait aussi demeurer “maîtresse pour toujours” (verset 7) et être “assise en reine” Apocalypse 18. 7.
Dieu a mis à néant les projets de Babylone : elle connaîtra la ruine et le veuvageApocalypse 18. 7-10, malgré ses sortilèges. Elle se confiait en son iniquité ! Cela pouvait-il la sauver ? Personne ne me voit, disait-elle. C’est là un des caractères de l’homme sans Dieu ; le pécheur “se flatte à ses propres yeux, quand son iniquité se présente pour être haïe” Psaume 36. 3. Alors aussi, comme sur la Babylone d’autrefois, “une subite destruction viendra sur eux” 1 Thessaloniciens 5. 3, c’est-à-dire sur les incrédules.
Pas plus que ses idoles, les sages de Babylone ne pouvaient la sauver, incapables qu’ils étaient de comprendre les pensées de DieuDaniel 2. 3-11 et de prédire l’avenir. Ces imposteurs ne sauveront ni leur ville ni eux-mêmes : ils seront consumés comme ce qui n’a pas de valeur (verset 14). La sentence est sans appel : “Il n’y a personne qui sauve”.
Babylone se réclamait de ses idoles ; en apparence, la maison de Jacob, Israël, avait aussi de quoi se glorifier. Ne pouvait-elle pas se vanter de descendre, de découler, de Juda, la tribu royale ? Mais, “celui-là n’est pas Juif qui l’est au dehors… dans la chair” Romains 2. 28. La grandeur d’Israël était d’obéir à l’ÉternelDeutéronome 28. 1-14. Mais il avait abandonné son Dieu (1. 4) ; une profession sans vie le caractérisait, si bien que Dieu agit envers lui comme envers Babylone : ce qu’il a annoncé depuis longtemps arrive subitement (verset 3). Dieu connaissait l’obstination d’Israël et l’a averti longtemps à l’avance de ses desseins, de peur que leur accomplissement ne soit attribué par eux à leurs idoles.
Dieu va-t-il consumer son peuple par sa colère ? Non, car il s’est révélé comme son Dieu sauveur et, à ce titre, il reçoit sa louange (12. 1, 2). Mais, comme on ôte les scories au creuset, ainsi il fait passer son peuple au feu de l’affliction, afin qu’un résidu purifié puisse se tenir devant lui sans que son nom soit profané. Ainsi, l’Éternel, “le Même”, accomplira ses promesses et donnera le pays à son peupleGenèse 35. 10-12.
La terre et les cieux (verset 13) sont des témoignages de sa puissance et confirment la mission qu’accomplira Cyrus, “celui que l’Éternel a aimé”. Il exécutera le bon plaisir (le jugement) de l’Éternel, sur Babylone et sur les Chaldéens. Cela a eu lieu historiquement : son chemin a prospéré. Mais cela ne fait qu’illustrer ce qu’accomplira définitivement le vrai Libérateur d’Israël, Christ, qui prend alors la parole. “Maintenant le Seigneur l’Éternel m’a envoyé, et son Esprit” (verset 16). Ce verset annonce le chapitre suivant et la partie du livre où est présenté le serviteur de l’Éternel.
C’est avec tristesse que l’Éternel s’adresse à son peuple, car ce n’est pas volontiers qu’il afflige les fils des hommesLamentations de Jérémie 3. 31-33. S’ils avaient écouté, ils auraient eu paix et prospérité (versets 18, 19).
Enfin, le résidu est invité à sortir de Babylone avec joie (verset 20), pour proclamer que l’Éternel a racheté son serviteur Jacob. Mais c’est surtout de la grande délivrance de la fin des temps qu’il s’agit, quand les captifs de Sion seront rétablis, c’est-à-dire quand le résidu sera délivré et dira : “L’Éternel a fait de grandes choses pour nous ; nous en avons été réjouis” Psaume 126. 3. La paix de Jacob racheté sera bien comme un fleuve qui coule abondamment… mais “il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants” (verset 22) Psaume 37. 37, 38.