L’Éternel nomme ici Cyrus son “oint”. Ce titre d’une exceptionnelle dignité nous fait entrevoir la gloire du vrai “Oint”, Christ, et annonce le salut qu’il apportera. En attendant, la puissance de l’Éternel brisera devant Cyrus les portes d’airain de Babylone et lui livrera ses trésors secrets. Mais que Cyrus sache que c’est à cause d’Israël, l’élu de l’Éternel, qu’il a été appelé par son nom, bien avant qu’il n’apparût, témoignage de la toute-puissance de Dieu et de sa fidélité envers son peuple. Car, même si la religion perse avait en horreur les idoles babyloniennes, son système dualiste opposant la lumière et les ténèbres personnalisées par les dieux Ormuz et Ahriman, n’était pas pour autant le culte du vrai Dieu. Car nul autre que l’Éternel n’a formé la lumière et les ténèbresGenèse 1. 3-5, ni n’a tout pouvoir sur la prospérité et sur le malheurJob 2. 10.
La bénédiction milléniale est présentée en figure par l’avènement de Cyrus (verset 8). Mais on ne peut contester avec l’Éternel. Que les habitants de la terre – des tessons – contestent entre eux. Mais qui oserait reprendre celui qui a créé toutes choses ? C’est l’Éternel qui suscitera Cyrus, pour qu’il accomplisse ses desseins envers son peuple.
Un jour viendra où les nations enchaînées (versets 14-17) devront reconnaître que Dieu est au milieu d’Israël, que lui seul est le sauveur. Ils auront alors honte de leurs idoles ; tandis qu’Israël, ayant oublié que lui aussi avait adoré ces images impuissantes, ne se souviendra que du salut éternel que Dieu lui a donné et il ne sera jamais confus.
Une fois encore, l’Éternel rappelle que “par lui ont été créées toutes choses… toutes choses subsistent par lui” Colossiens 1. 16, 17. Il n’a rien caché de ces choses à Jacob, mais s’est révélé à lui, en annonçant Christ dans toute sa paroleHébreux 1. 1.
Le verset 18 nous révèle les pensées de Dieu quant à la terre et à la création. Lorsque Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance” Genèse 1. 26, 27, il pensait à révéler son amour à une famille, à ceux dont Christ dit : “Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés” Hébreux 2. 13. Pour la “semence de Jacob” (verset 19), ces choses seront accomplies sur la terre durant le règne de Christ, tandis que nous attendons “de nouveaux cieux et une nouvelle terre” 2 Pierre 3. 13, demeure éternelle des rachetés de Christ.
C’est la révélation que Dieu donne de lui-même, alors qu’il fait annoncer son salut à “tous les bouts de la terre” (verset 22). Juifs et nations bénéficieront de sa miséricordeRomains 11. 30-32. Sa volonté souveraine s’accomplira bientôt, quand il sera établi que “Jésus Christ est seigneur, à la gloire de Dieu le Père” Philippiens 2. 11.
La chute de Babylone entraîne celle de ses idoles, illustrant leur néant. Elles n’ont pas répondu à leurs adorateurs ; pis encore, elles ont entravé leur fuite car les bêtes qui les portaient ont succombé sous leur poids : elles ont été “un fardeau pour la bête lassée” (verset 1). Comme nous sommes loin des compassions du vrai Dieu qui, par égard pour sa création qui “soupire et est en travail” Romains 8. 22, défendait par trois fois que le chevreau fût cuit dans le lait de sa mèreExode 23. 19 ; 34. 26 ; Deutéronome 14. 21 et englobait dans sa pitié le bétail de NiniveJonas 4. 11. Ainsi, non seulement la dureté des Babyloniens ne les a pas sauvés, mais ils n’ont pu sauver leurs fardeaux et sont allés en captivité.
Le néant des faux dieux vient d’être encore une fois démontré. Que reste-t-il à faire pour la maison de Jacob, sinon d’écouter l’Éternel ? Il ne les a pas chargés de fardeaux écrasants : au contraire, lui a porté Israël avant sa naissance ! “Jusqu’à votre vieillesse, je suis le Même”, ajoute-t-il, “jusqu’aux cheveux blancs, je vous porterai” (verset 4).
Le Seigneur Jésus est aussi le Même pour nous : il nous porte et nous délivre, comme il se tint auprès de l’apôtre Paul pour le fortifier et le délivrer2 Timothée 4. 17.
En regard de ce que fait Dieu, que peuvent faire les idoles d’or ou d’argent, qu’un orfèvre fabrique et qu’on doit ensuite porter çà et là sur l’épaule ? Aux hommes intelligents1 Corinthiens 10. 14, 15 de se souvenir de cela, ainsi que des “premières choses de jadis”, de ce que l’Éternel a fait pour son peuple dès les jours d’autrefoisDeutéronome 32. 7-14. “Car moi, je suis Dieu et il n’y en a pas d’autre”, dit-il encore : lui seul déclare à l’avance ce qui arrivera. Il peut appeler du levant un oiseau de proie – image de Cyrus – par qui un accomplissement partiel de la prophétie aura lieuEsdras 1. 1-4, préfigurant la bénédiction finale d’Israël dans un avenir maintenant bien proche.
C’est pourquoi l’Éternel presse ceux dont les cœurs sont jusque-là restés insensibles à ses témoignages d’y être attentifs. Tout se prépare maintenant pour que Christ – et non plus Cyrus – s’approche et mette en Sion le salut et sur Israël sa gloire : c’est le règne millénial qui est annoncé.