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Le livre du prophète Daniel
Sondez les Écritures - 3e année

Daniel 7. 13-28

L’histoire des quatre bêtes : la puissance occidentale

4. Le royaume du Fils de l’homme (Christ) : versets 13, 14

La troisième vision introduit sur la scène une nouvelle personne, venant avec les nuées des cieux. Semblable à un homme pour Daniel, nous le reconnaissons comme le Christ, le Fils de Dieu. Descendant du ciel, il est le Fils de l’homme, qui s’avance pour recevoir la domination éternelle et universelle sur la terre. Dans l’exposé de la vision, il est distingué de l’Ancien des jours, l’Éternel Dieu ; il sera identifié avec lui dans l’interprétation de la vision (verset 22). A sa demande, la domination lui est donnéePsaume 2. 8. Il l’accepte de la main de son Père, comme résultat de son abaissement à la croixPsaume 8. 5-10. A “la fin”, il remettra “le royaume à Dieu le Père” 1 Corinthiens 15. 24, 28. Ce sera l’état éternel. La pierre sans main a bien brisé toute la statue, en broyant tous les royaumes, pour devenir une grande montagne remplissant toute la terre (2. 35, 44).

5. L’interprétation des visions : versets 15-28

L’effet de ces visions sur l’esprit de Daniel est immédiat et profond. Auparavant, il avait été rendu capable d’interpréter les songes ou les circonstances exceptionnelles des chefs des nations (Nebucadnetsar et Belshatsar). Maintenant, il reste interdit devant les visions qu’il a reçues. Par cet exemple, Dieu veut nous rappeler que toute révélation vient de lui seul, par le Saint Esprit1 Corinthiens 2. 9-12.

Daniel s’adresse donc à “l’un de ceux qui se tenaient là” (peut-être des anges) et Dieu lui répond promptement.

Les quatre bêtes sont vues comme surgissant de la terre (verset 17), alors que la première vision les montrait comme montant de la mer (verset 3). Pour recevoir le pouvoir, elles étaient bien sorties de la masse confuse des peuples (la mer) ; mais, par leur nature et leur conduite, elles appartiennent en fait à la terre (par opposition au ciel).

Pour la première fois, la place des “saints des lieux très-hauts” est mentionnée. Ils seront associés au “fils d’homme” (verset 13), qui a reçu le royaume éternel. Plus loin (verset 21), on verra le chemin de souffrance qui les a conduits à cette gloire avec Christ.

Qui sont ces saints ? En général, tous ceux qui ont la vie de Dieu, depuis la Pentecôte jusqu’à l’apparition de Christ en gloire. Ils ont connu toutes sortes de souffrances sur la terre, mais leur citoyenneté est du ciel. Leurs noms sont écrits dans les cieux, et ils appartiennent aux “lieux très-hauts”. En outre, ils reçoivent le royaume, pour le posséder. Le cantique nouveau chanté dans le ciel rappelle ce privilège : “ils régneront sur la terre” Apocalypse 5. 10.

L’importance de cette bête (dans l’histoire du monde et du peuple terrestre de Dieu) est telle que la première description (versets 7, 8) est répétée intégralement (versets 19, 20). Toutefois, une chose essentielle est ajoutée : la bête (l’empire romain) et la petite corne (son dernier chef) font la guerre à Dieu et aux siens (versets 21, 22). Il faudra l’intervention divine en jugement pour faire cesser cette guerre totale. L’homme voulait imposer la solution finale (détruire tout témoignage de Dieu sur la terre), mais Dieu répond par un jugement sans appel. Il s’associe ses témoins dans l’exercice de ce jugement (verset 22) Psaume 149. 5-9. Dans le passé, l’empire romain a été différent de tous ceux qui l’ont précédé (verset 23). Par un mélange d’absolutisme extrême et de démocratie, il a réussi à conquérir le monde en écrasant les nations et en les soumettant à sa volonté. Disparu à ce jour de la carte du monde, il renaîtra pour jouer un rôle essentiel aux derniers jours qui précèdent le règne de Christ. Ce long intervalle d’absence se place entre les versets 23 et 24. Lorsqu’il réapparaîtra (dans un temps à venir qui n’est pas connu avec certitude), son gouvernement comprendra dix royaumes en Europe occidentale (les dix cornes symbolisent leurs dix rois : verset 24), confédérés sous une tête impériale unique. C’est “l’autre roi”, différent des premiers, “la petite corne” (versets 8, 20, 21), qui s’emparera du pouvoir suprême en écrasant trois des dix rois. L’analogie avec les prophéties de l’Apocalypse montre clairement qu’il est identique à la première bête vue comme sortant de la mer.

Trois choses sont dites de lui pour décrire son caractère moral (verset 25) :

  • 1. Il s’élève en paroles blasphématoires contre le Dieu Très-Haut ;
  • 2. Il persécute les saints sur la terre qui adorent le Dieu du ciel ;
  • 3. Il a la prétention de disposer des fêtes religieuses (les saisons) et de la loi qui sont abandonnées entre ses mains pendant trois ans et demi (un temps, des temps et une moitié de temps).

Dieu intervient en jugement devant ce débordement de mal, pour manifester sa gloire, et délivrer ses élus.

“Et le jugement s’assiéra” (verset 26). La séance de jugement est certaine (verset 10), mais sa réalisation est encore future. Le même jugement judiciaire atteint l’empire entier et son chef politique. Le royaume millénaire était promis au Fils de l’homme (Christ) dans la troisième vision (verset 14). Investi du pouvoir, il doit recevoir le royaume de son Père, l’Ancien des jours. Dans l’interprétation des visions, le “peuple des saints des lieux très-hauts” lui est maintenant associé (verset 27).

Différentes classes de saints sont mentionnées dans le chapitre :

  • verset 22 : on peut penser qu’il s’agit des saints célestes, en général.
  • versets 18, 25 : sans exclure les saints célestes (l’Église en particulier), les promesses s’adressent ici plus particulièrement aux saints sur la terre, qui regardent en haut du milieu de leurs détresses.
  • verset 27 : “le peuple des saints” est avant tout le peuple terrestre de Dieu qui possédera le royaume sous le règne de son Messie glorifié.

Ici, les “saints” sont ceux des “lieux très-hauts”. Dieu lui-même prend le titre de Dieu Très-Haut (verset 25). Les lieux très-hauts désignent une sphère céleste, par opposition à la terre, où tous les événements des visions se déroulent (persécutions, jugement ou règne). Cette grande vision était révélée à Daniel peu de temps avant la chute du premier empire, dont la splendeur subsistait encore.

On comprend le profond désarroi du prophète devant le rouleau de l’avenir qui passe devant ses yeux étonnés. Sa faiblesse humaine en face de l’immensité des révélations divines est signalée plusieurs fois dans le livre (verset 28 ; 8. 27 ; 10. 17).

Daniel pouvait-il anticiper les souffrances du peuple de Dieu, qu’il aimait si profondément ? Ce peuple qui mettrait le comble à son aveuglement en s’unissant à l’oppresseur romain pour mettre à mort son Messie (9. 26) !

Daniel 7

13Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, [quelqu’un] comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. 14Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, [un royaume] qui ne sera pas détruit.

15Moi, Daniel, je fus troublé dans mon esprit au-dedans de mon corpsa, et les visions de ma tête m’effrayèrent. 16Je m’approchai de l’un de ceux qui se tenaient là, et je lui demandai la vérité touchant tout cela. Et il me [la] dit, et me fit savoir l’interprétation des choses : 17Ces grandes bêtes, qui sont quatre, sont quatre rois qui surgiront de la terre ; 18et les saints des [lieux] très hauts recevront le royaume, et posséderont le royaume à jamais, et aux siècles des siècles.

19Alors je désirai de savoir la vérité touchant la quatrième bête, qui était différente d’elles toutes, extraordinairement terrible : ses dents étaient de fer, et ses ongles, d’airain ; elle dévorait, écrasait, et foulait avec ses pieds ce qui restait ; … 20et touchant les dix cornes qui étaient sur sa tête, et touchant l’autre qui montait, et devant laquelle trois étaient tombées, cette corne qui avait des yeux, et une bouche proférant de grandes choses, et dont l’aspect était plus grand que celui des autresb. 21Je regardaisc ; et cette corne fit la guerre contre les saints, et prévalut contre eux, 22jusqu’à ce que l’Ancien des jours vint, et que le jugement fut donné aux saints des [lieux] très hauts, et que le temps arriva où les saints possédèrent le royaume.

23Il dit ainsi : La quatrième bête sera un quatrième royaume sur la terre, qui sera différent de tous les royaumes, et dévorera toute la terre, et la foulera aux pieds et l’écrasera. 24Et les dix cornes,­… ce sont dix rois qui surgiront du royaume. Et un autre surgira après eux ; et il sera différent des premiers ; et il abattra trois rois. 25Et il proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumerad les saints des [lieux] très hauts, et il pensera changer [les] saisons et [la] loi, et elles seront livrées en sa main jusqu’à un temps et [des] temps et une moitié de temps. 26Et le jugement s’assiéra ; et on lui ôtera la domination, pour la détruire et la faire périr jusqu’à la fin. 27Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous tous les cieux, seront donnés au peuple des saints des [lieux] très hauts. Sone royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront.

28Jusqu’ici, la fin de la chosef. Quant à moi, Daniel, mes pensées me troublèrent beaucoup, et ma couleur fut changée en moi. Mais je gardai la chose dans mon cœur.

Notes

alitt. : au-dedans de son fourreau.
blitt. : ses compagnes.
cou : voyais.
dlitt. : usera.
evoir v. 14.
fou : du discours.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)