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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 11. 21-33

Les épreuves de Paul en face des opposants

5. Paul au milieu de ses épreuves

Remarques générales

En dépit de leurs nombreux dons, en particulier celui du discernement1 Corinthiens 12. 10, les Corinthiens montraient une absence totale de clairvoyance. Paul va se mettre à leur niveau. Bien que ce soit pour lui une folie, il va se glorifier dans la chair (verset 18).

Pour ce faire, il va déclarer d’abord ce qu’il est (versets 21, 22), puis ce qu’il fait (versets 23-33). Mais, plutôt que de se vanter de ses succès, il va révéler ses souffrances et son opprobre.

Paul, un vrai Israélite : versets 21, 22

Que les Corinthiens comprennent bien que la faiblesse de l’apôtre n’est qu’apparente et n’est en fait que douceur selon Christ.

L’attitude hautaine et osée des autres n’est que vaine imposture. S’il s’agit de bénévolat, Paul ne leur est en rien inférieur. S’il s’agit des titres de noblesse, il en est de même. Mais s’il s’agit des souffrances pour le nom de Christ, sa supériorité est incontestable.

Bien que devant Dieu il n’y ait maintenant ni Grec ni JuifColossiens 3. 11 et que ces questions de race ne soient plus pour lui un gain mais des orduresPhilippiens 3. 7, 8, Paul, agissant en insensé, va faire état de ces différences humaines (verset 22). Un apôtre véritable ne pouvait être issu des nations. Or lui-même était un Juif orthodoxe, benjaminite. Il y avait à l’époque un flot constant d’émissaires juifs prenant le titre d’apôtre, qui allaient d’une église à l’autre avec un enseignement qui était un retour au légalisme. C’était une action délétère du diable, une ruse plus subtile que la persécution violente. Ses deux tactiques sont d’ailleurs signalées ici :

  • la ruse (versets 3, 14, 15, 20, 21),
  • la violence (versets 23, 24, 25, 26).

Ces mauvais ouvriers se disaient chrétiens tout en gardant leur orgueil national. Paul, quand il prêchait aux nations, ne tirait aucun avantage de ses origines : “Pour ceux qui étaient sans loi, comme si j’étais sans loi” 1 Corinthiens 9. 20, 21. Peut-être avait-on insinué un doute quant à la vraie nationalité de Paul1. Était-il un vrai fils de Jacob ou simplement un prosélyte ? Eh bien, moi aussi, dit Paul, je suis fils d’Abraham, un maillon authentique de sa descendance.

Souffrances pour le nom de Christ : versets 23-27

Mais, enchaîne-t-il, ce n’est pas cela qui démontre que je suis un vrai ministre de Christ. Je vais donner des preuves que les autres ne peuvent fournir. Ont-ils un passé tel que le mien à leur actif ?

C’est l’occasion pour nous d’apprendre, sous la plume même de l’apôtre inspiré, quelque chose de ses travaux. Quelle longue liste ! Hostilité des humains, hostilité des circonstances géographiques, souffrances physiques, souffrances morales, en tous lieux. Et quand Paul écrivait ces lignes, il n’était pas encore au bout de ses peines.

Quel dévouement, quel courage, quelle énergie, quel amour pouvons-nous admirer chez le grand apôtre ! Mais aussi quelle humilité ! Car il n’en tire aucune gloire. Nous n’entendons aucune plainte, aucun murmure, c’est l’entière acceptation. “Je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom”, avait dit le Seigneur à son sujetActes 9. 16.

Nous comprenons bien qu’il ne s’agit pas ici des souffrances qui sont souvent notre part comme conséquences de nos infidélités et dont le but est de nous reprendre et nous ramener dans le bon chemin. Au contraire, pour Paul, elles sont la rançon de sa fidélité2. Et c’est dans ce sens qu’il pouvait dire qu’il accomplissait dans sa chair ce qui reste encore à souffrir des afflictions de Christ pour son corps qui est l’assembléeColossiens 1. 24.

Sans s’y attarder, il évoque ici ses souffrances infligées par les hommes, déjà mentionnées (6. 5) : les coups, la prison, les bastonnades de la part des Juifs. Ceux-ci, cyniquement respectueux de la loi, n’atteignaient pas les quarante coups permisDeutéronome 25. 3, se croyant ainsi autorisés à recommencer le supplice.

  • Des Romains, il endura les flagellations, extrêmement douloureuses, traçant sur le dos ces “longs sillons” dont parle le psalmistePsaume 129. 3. L’une de ces trois flagellations eut lieu à Philippes ; et là, le geôlier converti a ensuite lavé les plaies de Paul et de SilasActes 16. 33.
  • La lapidation, en Israël, était le châtiment suprême avant d’aboutir à la mort. Mais Dieu seul fait mourir et fait vivre2 Rois 5. 7. Sa volonté fut qu’Étienne en meure et que Paul surviveActes 7. 60 ; 14. 19.
  • Nous apprenons aussi qu’il avait déjà connu trois naufrages. Celui rapporté à la fin du livre des Actes était encore à venir. Au cours de l’un d’eux, semble-t-il, il aurait passé vingt-quatre heures dans l’eau, accroché peut-être à un morceau d’épave ?
  • Au temps de l’apôtre, tout voyage était dangereux, que ce soit sur mer, sur terre, ou pour traverser les fleuves à gué, au risque de crues soudaines. Être attaqué sur des chemins déserts était chose courante.

Il y avait péril de tous côtés : les brigands, les pièges, les Juifs, les gens des nations, les faux frères. Il n’était en sécurité nulle part, pas même en ville et surtout pas à Jérusalem.

Voilà donc la vie de Paul, harassante au point qu’on a de la peine à se l’imaginer.

Profondes sympathies : versets 28, 29

Malgré tout cela, il gardait encore la force spirituelle pour une vigilante sollicitude à l’égard des assemblées, et il peut dire : toutes les assemblées, tous les jours, et même nuit et jourActes 20. 31. Il était évangéliste, mais aussi pasteur. Il semait, plantait, mais ensuite il lui fallait préserver les jeunes pousses contre ceux qui auraient voulu déraciner ses plantations. Si un de ses frères était faible, il comprenait et partageait cette faiblesse. A un degré de plus, si l’un était scandalisé, c’est-à-dire au bord de la chute en présence d’un danger, c’était pour lui un motif de fervente intercession avec le feu de l’amour.

Tout par grâce : versets 30, 31

Après avoir fait de sa vie ce tableau pathétique, il ne veut pas être un objet d’admiration pour les Corinthiens. S’il a pu tout surmonter jusqu’à ce jour, il le doit uniquement à la grâce divine et en tout cas pas à sa force personnelle. Sa gloire est dans son infirmité (verset 30) et seulement dans ses infirmités (12. 5) 3.

Il tient à ce que les Corinthiens sachent que ce qu’il affirme là est l’expression fidèle de sa pensée. Pour cela il prend Dieu à témoin une fois encore (verset 11).

Un fait peu glorieux : versets 32, 33

Comme pour les convaincre et avant de leur faire part d’une extraordinaire révélation (12. 2-4), il va rappeler un fait peu glorieux du début de sa carrière. Il s’agit d’un épisode déjà signalé dans le livre des ActesActes 9. 25. L’ethnarque du roi Arétas4 avait accepté d’aider les Juifs à dresser leur guet-apens contre l’apôtre. C’était pour lui une humiliation d’être dévalé dans une corbeille.

Que faut-il penser de ce procédé ? Est-ce un manque de foi ? Non, quand Dieu offre un moyen matériel d’échapper à un danger, nous devons en faire usage. Ne confondons pas le courage de la foi avec la témérité. Évitons une bravade qui ne nous est pas demandée, mais ne refusons pas une issue venant du Seigneur.

Notes

1Paul, de descendance juive, était aussi citoyen romain (Actes 16. 37).
2Lire à ce sujet 1 Pierre 4. 13, 14, 19.
3Le mot “infirmité” a ici le sens de “faiblesse”.
4C’était le représentant à Damas du roi Arétas IV. Celui-ci, nabatéen, était beau-père d’Hérode Antipas. Il régnait sur la région de Pétra, appelée l’Arabie pétrée, où Paul s’était retiré.

2 Corinthiens 11

21Je le dis pour ce qui regarde le déshonneur, comme si nous, nous avions été faibles ; mais dans ce en quoi quelqu’un pourrait être osé (je parle en insensé), moi aussi je suis osé. 22Sont-ils Hébreux ? – moi aussi. Sont-ils Israélites ? – moi aussi. Sont-ils la semence d’Abraham ? – moi aussi. 23Sont-ils ministres de Christ ? (je parle comme un homme hors de sens,) – moi outre mesure ; dans les travaux surabondamment, sous les coups excessivement, dans les prisons surabondamment, dans les morts souvent, 24 (cinq fois j’ai reçu des Juifs 40 [coups] moins un ; 25trois fois j’ai été battu de verges ; une fois j’ai été lapidé ; trois fois j’ai fait naufrage ; j’ai passé un jour et une nuit dans les profondeurs de la mer) ; 26en voyages souvent, dans les périls sur les fleuves, dans les périls de la part des brigands, dans les périls de la part de mes compatriotes, dans les périls de la part des nations, dans les périls à la ville, dans les périls au désert, dans les périls en mer, dans les périls parmi de faux frères, 27en peine et en labeur, en veilles souvent, dans la faim et la soif, dans les jeûnes souvent, dans le froid et la nudité : 28outre ces choses exceptionnellesa, il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées. 29Qui est faible, que je ne sois faible aussi ? Qui est scandalisé, que moi aussi je ne brûle ? 30S’il faut se glorifier, je me glorifierai dans ce qui est de mon infirmitéb. 31Le Dieu et Père du seigneur Jésus (lui qui est béni éternellementc), sait que je ne mens point. 32À Damas, l’ethnarque du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, voulant se saisir de moi ; 33et je fus dévalé dans une corbeille par une fenêtre à travers la muraille, et j’échappai à ses mains.

Notes

aou : de dehors.
bou : faiblesse.
clitt. : pour les siècles.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)