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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 8. 9-15

Bienfaisance et communion

2. La grâce de Christ et les soins fraternels

L’exemple parfait : verset 9

L’apôtre s’interrompt par la parenthèse de ce verset pour montrer l’exemple suprême qui éclipse tous les autres. La libéralité de notre Seigneur manifesta à la perfection les trois qualités citées plus haut :

  • le dévouement : “Voici, je viens… pour faire, ô Dieu, ta volonté” Hébreux 10. 7,
  • le don de soi : “Je mets ma vie pour les brebis” Jean 10. 15. “Le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous” Éphésiens 5. 2,
  • l’abondance : il est venu afin que les brebis aient la vie en abondanceJean 10. 10.

Comment comprendre l’abaissement du Seigneur ? Il faudrait pour cela pouvoir estimer sa dignité de Fils, apprécier ses richesses insondables avant son incarnation. Il faudrait comprendre sa gloire éternelle auprès du Père avant que le monde fût. Il possédait toutes les richesses du ciel et de la terre. Il en était l’héritierHébreux 1. 2. Tout avait été créé pour luiColossiens 1. 16. C’est à lui que l’on dira : “Digne est l’agneau de recevoir… richesse” Apocalypse 5. 12.

Mais il a vécu volontairement dans la pauvreté matérielle ici-bas. Il n’a pas eu de berceau à sa naissance. Et durant toute sa vie, il n’avait pas de lieu pour reposer sa têteLuc 9. 58 ; il était assisté par les biens de femmes pieusesLuc 8. 3. Il est resté pauvre toute sa vie. C’est bien de lui, et de lui seul que l’on peut dire qu’il a “vendu tout ce qu’il avait” Matthieu 13. 44, 46. “Afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis” : Paul ne dit pas “nous” mais “vous”, comme si le Seigneur n’avait été pauvre que pour eux, les Corinthiens. Il fallait qu’ils comprennent combien ils étaient débiteurs envers leur Sauveur.

Et la richesse que cette pauvreté leur a acquise, n’est rien moins que l’héritage avec le Christ pour l’avenir. Dès maintenant ils avaient tous les dons de grâce1 Corinthiens 1. 4-8, mais ils ne mesuraient pas pleinement leur privilège, sans parler de leurs richesses temporelles.

En sacrifiant un peu de leurs biens terrestres, ils laisseraient intactes leurs richesses spirituelles. Oui, bienheureux seront-ils, s’ils comprennent le pauvrePsaume 41. 2 et s’ils imitent tant soit peu un tel modèle, sans pouvoir jamais atteindre la profondeur de son abaissementPhilippiens 2. 5-11.

Une œuvre achevée : versets 10, 11

L’apôtre reprend son propos du verset 8. Il donne un avis et se garde bien de commander. Admirons, en passant, son ton bienveillant. Reconnaissons que bien souvent, au contraire, nos expressions manquent vite de chaleur quand il s’agit de réveiller l’ardeur de nos frères.

Trois étapes sont signalées : faire, vouloir et achever de faire. Cette troisième étape manquait chez les Corinthiens. Une collecte avait bien commencé, l’année précédente, en toute bonne volonté. Mais cette action devait arriver à bonne fin ; et le délai d’un an paraissait bien suffisant (9. 2).

Dans tout cela, nous savons que tout vient de Dieu. Paul écrira plus tard aux Philippiens : “C’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir” Philippiens 2. 13. Il ne fallait pas non plus se contenter de donner de son superflu. Car, alors, où serait le “sacrifice” ? La bienfaisance doit toujours présenter le caractère d’un sacrifice : “N’oubliez pas la bienfaisance et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices” Hébreux 13. 16.

Une œuvre accomplie de la bonne manière : verset 12

Personne ne devait dépasser sa mesure de biens matériels et sa mesure de foi. L’apôtre ne leur demande pas l’impossible. Chaque partie du corps de Christ doit opérer selon sa mesureÉphésiens 4. 15, 16.

Pour que le don soit agréable, il doit :

  • être fait dans un esprit de bonne volonté : les frères de Jérusalem n’auraient pas voulu accepter un secours fait à contre-cœur ;
  • être selon les moyens que Dieu a donnés ; et ceux des Corinthiens étaient grands par sa grâce ;
  • avoir pour objectif de rechercher le plus possible l’égalité.

Un principe d’égalité : versets 13-15

En effet, Paul ne veut pas les charger à l’excès, mais éviter de trop grandes inégalités. Ce partage doit montrer que les membres du corps de Christ ont “un égal soin les uns des autres” 1 Corinthiens 12. 25.

Le chrétien dit : “Ce que j’ai est à toi”, et non pas : “Ce que tu as est à moi”. Veillons tous bien à penser et à parler comme de vrais croyants, et à ne pas invoquer la solidarité chrétienne pour rechercher notre intérêt personnel.

Le but n’était pas d’aboutir à un renversement de situation qui pouvait d’ailleurs se produire spontanément d’une année à l’autre ; car rien n’est stable et définitif sur la terre. Dans cette éventualité, la solidarité s’exercerait dans l’autre sens. C’est pourquoi l’apôtre spécifie : “que dans le temps présent cette abondance supplée à leurs besoins” (verset 13).

Il en était ainsi à ce moment-là, relativement aux biens matériels. Mais quant aux biens spirituels, c’était l’inverse : les croyants juifs avaient enrichi ceux des nationsRomains 15. 26, 27. Aussi les Corinthiens, croyants d’entre les nations, avaient-ils une très grande dette morale envers leurs frères de Jérusalem.

Paul illustre cette notion d’égalité par le rappel de la manne dans le désert (verset 15). Elle venait du ciel. On n’avait pas à la produire mais seulement à la ramasser. On ne devait pas craindre d’en manquer : il y en avait assez pour chacun.

Les Corinthiens ne seront pas plus pauvres après avoir exercé la bienfaisance. La joie de donner subsistera et la joie de recevoir continuera à susciter des actions de grâces envers Dieu. Mais ces versets ne sont pas écrits pour favoriser la paresse ou l’esprit de mendicité. L’apôtre avait donné l’exemple du travailActes 20. 33-35.

Une conclusion se dégage pour nous : devant les inégalités matérielles permises par Dieu, chacun doit réfléchir et être prêt soit à donner, soit à recevoir, mais toujours dans la crainte du Seigneur.

2 Corinthiens 8

9Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par saa pauvreté vous soyez enrichis. 10Et en cela je [vous] donne un avis, car cela vous est profitable, à vous qui avez déjà commencé dès l’année passée, non seulement de faire, mais aussi de vouloir. 11Or maintenant, achevez aussi de faire, de sorte que, comme vous avez été prompts à vouloir, ainsi aussi [vous soyez prompts] à achever en prenant sur ce que vous avez ; 12car si la promptitude à donner existe, elleb est agréable selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas ; 13car ce n’est pas afin que d’autres soient à leur aise et que vous, vous soyez opprimés, mais sur un principe d’égalité : 14que dans le temps présent votre abondance [supplée] à leurs besoins, afin qu’aussi leur abondance supplée à vos besoins, de sorte qu’il y ait égalité, 15selon qu’il est écrit : “Celui qui [recueillait] beaucoup n’avait pas plusc, et celui qui [recueillait] peu n’avait pas moinscd.

Notes

alitt. : de celui-là, d’un tel que lui.
bou : on.
cou plutôt : pas de superflu… pas de manque.
dExode 16. 18.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)