On se souvient que l’apôtre vient de quitter Éphèse après un séjour de plus de deux ans. Le voilà en Troade. Il y trouve un champ missionnaire tout préparé pour recevoir l’évangile. Mais pour lui, la priorité était à ce qui concernait l’assemblée à Corinthe.
Tite était attendu, venant de Corinthe. Certains pensent qu’il avait été le porteur de la première épître. Mais Tite n’était pas en Troade et Paul n’attend plus pour passer en Macédoine où enfin il le retrouvera. Pourtant l’apôtre n’oubliera pas la Troade et y repassera à son retour de Grèce. Le récit des Actes le confirmeActes 20. 6.
La Parole mentionne trois assemblées locales en Macédoine : Philippes, Thessalonique et Bérée. Nous ne savons pas dans laquelle il se rendit : peut-être dans les trois successivement.
L’apôtre interrompt ici la relation de son voyage en Macédoine (verset 13), et ne la reprendra que bien plus loin dans l’épître (7. 5). Il fait maintenant monter des actions de grâces vers Dieu, à qui il attribue son triomphe en tout lieu : à Corinthe, en Macédoine, en Troade, à Éphèse, et ailleurs.
Quel triomphe, en effet, que cette vie de l’apôtre ! Quelle énergie de l’Esprit ! Quelle largeur de cœur !
Paul fait allusion ici (versets 14-16) au cortège triomphal accordé à un général romain au retour de ses conquêtes victorieuses. Environné d’encens, il était accompagné de ses fidèles soldats, et suivi de la cohorte des prisonniers.
L’odeur répandue par le service de Paul n’était pas celle de ses qualités personnelles, mais c’était celle de Christ à travers lui. Dans la mesure où il a été un “imitateur de Christ”, il a fait monter vers Dieu une odeur qui rappelait celle de Celui qui fut parfaitement l’offrande de gâteau. Le parfum de cette offrande se dégageait spécialement pendant la cuissonLévitique 2. 4-10. Et certes, comme son Maître, l’apôtre a été soumis au feu ardent de l’épreuve.
L’odeur de Christ est avant tout pour Dieu et elle ne peut être qu’une bonne odeur (2. 15). Christ a réuni dans sa personne toutes les offrandes. “Il s’est livré… comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur” Éphésiens 5. 1, 2. Mais lorsqu’il s’agit de l’odeur de Christ pour les hommes, elle parle de vie à ceux qui le reçoivent et de mort à ceux qui le refusent. Et pourtant c’est la même odeur, celle de Christ.
De même, lorsqu’il est question de la pierre posée en Sion : c’est une pierre de fondement pour ceux qui la reconnaissent comme précieuse et sur laquelle ils sont édifiés. Mais elle devient, pour ceux qui la rejettent, un rocher de chute et une pierre d’achoppement1 Pierre 2. 6, 7.
Qui est suffisant pour ces choses ? Personne, pas même Paul s’il est livré à lui-même. En effet, “si l’Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent y travaillent en vain” Psaume 127. 1.
L’apôtre touche maintenant un thème sur lequel il devra revenir plus longuement dans le cours de l’épître. Il est contraint, certainement sans plaisir, de parler de lui et d’établir une comparaison entre son ministère et celui de ses détracteurs.
Ayant dit plus haut ce qu’il était : la bonne odeur de Christ (verset 15), il déclare maintenant ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire quelqu’un qui frelate la parole de Dieu. L’apôtre prêchait celle-ci dans son intégrité. Comme il le dit aux Thessaloniciens, ce n’était pas “la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement), la parole de Dieu” 1 Thessaloniciens 2. 13.
Le mot “frelater” signifie altérer la pureté d’une chose1. L’apôtre implique donc ici la pensée de retrancher ou d’ajouter quelque chose à la parole de Dieu, et ainsi de troubler sa pureté. Certains prédicateurs, hélas, faisaient un métier de la Parole et n’hésitaient pas à la modifier, si nécessaire, pour servir leurs intérêts personnels au lieu de produire l’édification des croyants.
Quatre expressions dans les Écritures montrent l’acharnement du diable et de ses agents à vouloir altérer la parole de Dieu et à dire comme autrefois : “Quoi, Dieu a dit” Genèse 3. 1 ?
Or, toucher à la parole de Dieu, pour y ajouter ou en retrancher quelque chose, est un péché d’une extrême gravitéApocalypse 22. 18, 19.
Paul parle, en opposition, de sincérité2. Certains sculpteurs, à l’époque, cachaient les défauts de leurs statues en remplissant de cire les creux et les fissures. Cela donnait l’apparence des veines du marbre. C’était une supercherie.
La droiture de l’apôtre était totale. Il travaillait de la part de Dieu : il était son ambassadeur et, devant Dieu, il avait des comptes à rendre en tant que serviteur. Il parlait en Christ, sa ressource et sa seule raison d’être.
Que ces choses nous servent d’avertissements et d’exhortations. Si nous désirons servir Dieu, il faut que ce soit en pureté de conscience et de cœur. Quel est notre vrai motif ? Servir nos apparences devant nos frères ? Ou nous soumettre à Dieu devant qui nous sommes à nu et à découvert, mais qui, dans sa grâce, nous mènera toujours en triomphe dans le Christ ?