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Seconde épître aux Corinthiens
Sondez les Écritures - 2e année

2 Corinthiens 1. 23 - 2. 11

Communion des saints et du serviteur

L’apôtre continue à donner l’exemple de la vie pratique dans l’assemblée. Se considérant comme serviteur de l’assemblée, il venait de rendre compte de son service, de sa confiance en Dieu et de sa dépendance du Seigneur (ch. 1). Maintenant, il montre comment la vie du corps de Christ, qui est l’assemblée, se manifeste en face des difficultés qui surviennent en son sein. Quatre sujets composent ce chapitre :

  • l’état de cœur et les exercices de Paul : versets 1-4,
  • ses directives : versets 5-9,
  • ses mises en garde : versets 10, 11,
  • son témoignage : versets 12-17.

5. Les mobiles de l’amour de Paul (2) : versets 1-4

L’état de cœur de Paul, ses exercices : versets 1-4

Si l’apôtre diffère sa deuxième venue à Corinthe, ce n’est pas par indifférence, bien au contraire, il voudrait ne les revoir que lorsque leur état spirituel se serait complètement rétabli, sans attendre toutefois la perfection. Il souhaitait pouvoir se réjouir, à sa venue, en voyant la grâce de Dieu, comme ce fut le cas de Barnabas à AntiocheActes 11. 22, 23.

Les Corinthiens sont loin de ses yeux, mais près de son cœur. Quelle profondeur et quelle délicatesse ! Il prend part, en toute vérité, à leur tristesse et à leur joie.

S’il a été obligé de les attrister par sa première lettre, cela n’a pas été avec joie. Mettant de côté tout autoritarisme et même tout amour- propre, il parle de sa grande affliction, de son serrement de cœur, de ses larmes, de son attente angoissée de leurs nouvelles. Il ne veut pas les attrister ni les charger inutilement. Au contraire, il désire leur joie et leur édification et non la tristesse et la destruction. Quelle démonstration de l’amour qui n’agit pas avec inconvenance et qui se réjouit avec la vérité !

6. Instructions sur la discipline (1) : versets 5-11

Ces instructions font suite à celles de la première épître (chapitre 5). Il s’agit de la même personne dans ces deux passages.

La marche fidèle du chrétien, ou d’une assemblée, demande un exercice constant de piété. L’exemple de l’assemblée à Corinthe montre les deux écueils à éviter : l’indifférence et la dureté de cœur.

Le danger de l’indifférence au mal

Pendant un temps les Corinthiens étaient imbus d’eux-mêmes. Ils ne manquaient d’aucun don de grâce, mais ils n’étaient plus sensibles au mal. C’était l’indifférence et même la tolérance coupable. Un des principaux motifs de la première épître fut de réveiller dans leur conscience une sainte crainte du Seigneur.

Quel bonheur pour l’apôtre que cette lettre ait opéré un retour chez eux et que des fruits aient été portés. Mais ils avaient encore besoin maintenant de soins pastoraux. Ils avaient jugé le mal unanimement ou presque et ils l’avaient ôté. Or, quand une assemblée doit prendre une décision aussi grave, ce doit toujours être fait avec humiliation et larmes, mais dans l’amour.

Il y a eu dans le passé des hommes de Dieu pieux qui ont été humiliés et qui ont porté le deuil pour un mal dans lequel ils n’avaient pas trempé personnellement. Mais ce mal avait surgi dans le peuple qui était le leur. Ils ont été les premiers à sentir la misère et à en pleurer. Citons en particulier EsdrasEsdras 9. 5-15 et DanielDaniel 9. 3-21. Car le péché d’un seul souille l’assemblée tout entière. On voit cela très nettement lors du péché d’Acan : “Comme tu nous as troublés !” Josué 7. 25 lui dit Josué. Nous savons bien que tout péché est d’abord commis contre Dieu ; et il porte atteinte à sa gloire.

Le danger de la dureté de cœur

Les Corinthiens avaient-ils pris cette décision (d’exclusion à l’égard du coupable) d’un cœur pur, par souci de la sainteté et de la gloire du Seigneur ? Y avait-il eu chez tous humiliation, crainte, mais aussi amour et espérance ? C’est une question que chacun doit se poser quand il est confronté à une situation semblable en tant que membre du corps de Christ. Prenons garde que nos pensées et nos impulsions naturelles ne se mêlent pas aux affaires spirituelles. Souvenons-nous des paroles de l’Éternel contre les nations qu’il avait employées pour châtier Israël. “J’étais un peu courroucé, et elles ont aidé au mal” Zacharie 1. 15. Les nations étaient coupables d’avoir pris plaisir au châtiment du peuple de Dieu. Il fut dit à Édom : “Tu n’aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, du jour de leur destruction” Abdias 12. On est loin, alors, de l’état de cœur d’un Esdras ou d’un Daniel. Nous ne devons pas faire un procès d’intention aux Corinthiens. L’apôtre lui-même ne le fait pas. Mais le danger, dans de telles circonstances, est de manquer de cette sagesse d’en haut qui est pure, paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde, sans partialité ni hypocrisieJacques 3. 17.

Il faut être toujours dans l’espérance attentive du moindre signe de retour du coupable. C’était là le deuxième écueil dans lequel les Corinthiens étaient en danger de tomber. L’assemblée elle-même avait retrouvé l’approbation du Seigneur par son action en discipline. Mais maintenant il fallait s’inquiéter de celui qui avait causé de la tristesse. Était-il lui aussi relevé à son tour ? Voilà un des motifs de cette deuxième épître. Ils avaient perdu leur assurance et leur “enflure d’orgueil”, heureusement. Paul les exhorte et les encourage à “ratifier leur amour”. Dès lors que le coupable est accablé de tristesse, il ne faut pas que celle-ci soit excessive. C’est le moment de lui dire, ou plutôt, de lui redire1, qu’on l’aime comme auparavant. Nous avons là un enseignement tellement utile pour la vie de l’assemblée, qu’il est bon de s’y arrêter suffisamment.

Notes

1C’est le sens de ratifier.

2 Corinthiens 1

23Or, moi, j’appelle Dieu à témoin sur mon âme, que ç’a été pour vous épargner que je ne suis pas encore allé à Corinthe, 24non que nous dominions sur votre foi, mais nous coopérons à votre joie : car c’est par la foi que vous êtes debout.

2 Corinthiens 2

1Mais j’ai jugé ceci ena moi-même, de ne pas retourner auprès de vous avec de la tristesse. 2Car si moi je vous attriste, qui est-ce donc qui me réjouit, sinon celui qui est attristé par moi ? 3Et j’ai écrit ceci même, afin que, quand j’arriverai, je n’aie pas de tristesse de la part de ceux de qui je devais me réjouir, ayant cette confiance à l’égard de vous tous, que ma joie est celle de vous tous ; 4car je vous ai écritb dans une grande affliction et avec serrement de cœur, avec beaucoup de larmes, non afin que vous soyez attristés, mais afin que vous connaissiez l’amour que j’ai si abondamment pour vous.

5Mais si quelqu’un a causé de la tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais, en quelque sorte (afin que je ne vous surcharge pas), c’est vous tous. 6Il suffit, pour un tel homme, de cette punitionc [qui lui a été infligée] par le grand nombred, 7de sorte qu’au contraire vous devriez plutôt pardonner et consoler, de peur qu’un tel homme ne soit accablé par une tristesse excessive. 8C’est pourquoi je vous exhorte à ratifier envers lui votre amour. 9Car c’est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin que je connaisse, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. 10Or à celui à qui vous pardonnez quelque chose, moi aussi [je pardonne] ; car moi aussi, ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, [je l’ai fait] à cause de vous dans la personne de Christ ; 11afin que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins.

Notes

aou : à cause de.
bsans doute dans sa première épître.
cou : peine, répréhension.
dc.-à-d. : l’assemblée, ou l’ensemble du corps en général.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)