L’apôtre continue à donner l’exemple de la vie pratique dans l’assemblée. Se considérant comme serviteur de l’assemblée, il venait de rendre compte de son service, de sa confiance en Dieu et de sa dépendance du Seigneur (ch. 1). Maintenant, il montre comment la vie du corps de Christ, qui est l’assemblée, se manifeste en face des difficultés qui surviennent en son sein. Quatre sujets composent ce chapitre :
Si l’apôtre diffère sa deuxième venue à Corinthe, ce n’est pas par indifférence, bien au contraire, il voudrait ne les revoir que lorsque leur état spirituel se serait complètement rétabli, sans attendre toutefois la perfection. Il souhaitait pouvoir se réjouir, à sa venue, en voyant la grâce de Dieu, comme ce fut le cas de Barnabas à AntiocheActes 11. 22, 23.
Les Corinthiens sont loin de ses yeux, mais près de son cœur. Quelle profondeur et quelle délicatesse ! Il prend part, en toute vérité, à leur tristesse et à leur joie.
S’il a été obligé de les attrister par sa première lettre, cela n’a pas été avec joie. Mettant de côté tout autoritarisme et même tout amour- propre, il parle de sa grande affliction, de son serrement de cœur, de ses larmes, de son attente angoissée de leurs nouvelles. Il ne veut pas les attrister ni les charger inutilement. Au contraire, il désire leur joie et leur édification et non la tristesse et la destruction. Quelle démonstration de l’amour qui n’agit pas avec inconvenance et qui se réjouit avec la vérité !
Ces instructions font suite à celles de la première épître (chapitre 5). Il s’agit de la même personne dans ces deux passages.
La marche fidèle du chrétien, ou d’une assemblée, demande un exercice constant de piété. L’exemple de l’assemblée à Corinthe montre les deux écueils à éviter : l’indifférence et la dureté de cœur.
Pendant un temps les Corinthiens étaient imbus d’eux-mêmes. Ils ne manquaient d’aucun don de grâce, mais ils n’étaient plus sensibles au mal. C’était l’indifférence et même la tolérance coupable. Un des principaux motifs de la première épître fut de réveiller dans leur conscience une sainte crainte du Seigneur.
Quel bonheur pour l’apôtre que cette lettre ait opéré un retour chez eux et que des fruits aient été portés. Mais ils avaient encore besoin maintenant de soins pastoraux. Ils avaient jugé le mal unanimement ou presque et ils l’avaient ôté. Or, quand une assemblée doit prendre une décision aussi grave, ce doit toujours être fait avec humiliation et larmes, mais dans l’amour.
Il y a eu dans le passé des hommes de Dieu pieux qui ont été humiliés et qui ont porté le deuil pour un mal dans lequel ils n’avaient pas trempé personnellement. Mais ce mal avait surgi dans le peuple qui était le leur. Ils ont été les premiers à sentir la misère et à en pleurer. Citons en particulier EsdrasEsdras 9. 5-15 et DanielDaniel 9. 3-21. Car le péché d’un seul souille l’assemblée tout entière. On voit cela très nettement lors du péché d’Acan : “Comme tu nous as troublés !” Josué 7. 25 lui dit Josué. Nous savons bien que tout péché est d’abord commis contre Dieu ; et il porte atteinte à sa gloire.
Les Corinthiens avaient-ils pris cette décision (d’exclusion à l’égard du coupable) d’un cœur pur, par souci de la sainteté et de la gloire du Seigneur ? Y avait-il eu chez tous humiliation, crainte, mais aussi amour et espérance ? C’est une question que chacun doit se poser quand il est confronté à une situation semblable en tant que membre du corps de Christ. Prenons garde que nos pensées et nos impulsions naturelles ne se mêlent pas aux affaires spirituelles. Souvenons-nous des paroles de l’Éternel contre les nations qu’il avait employées pour châtier Israël. “J’étais un peu courroucé, et elles ont aidé au mal” Zacharie 1. 15. Les nations étaient coupables d’avoir pris plaisir au châtiment du peuple de Dieu. Il fut dit à Édom : “Tu n’aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, du jour de leur destruction” Abdias 12. On est loin, alors, de l’état de cœur d’un Esdras ou d’un Daniel. Nous ne devons pas faire un procès d’intention aux Corinthiens. L’apôtre lui-même ne le fait pas. Mais le danger, dans de telles circonstances, est de manquer de cette sagesse d’en haut qui est pure, paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde, sans partialité ni hypocrisieJacques 3. 17.
Il faut être toujours dans l’espérance attentive du moindre signe de retour du coupable. C’était là le deuxième écueil dans lequel les Corinthiens étaient en danger de tomber. L’assemblée elle-même avait retrouvé l’approbation du Seigneur par son action en