L’apôtre Paul, dans sa simplicité et sa sincérité, n’avait rien qui pesait sur sa conscience (1. 12). Même si ses projets se sont modifiés, la parole qu’il avait adressée aux Corinthiens de la part de Dieu était aussi immuable et certaine que Jésus Christ qui en est le thème (versets 13, 18). C’est le Fils de Dieu qui est prêché, lui, la parole incarnée.
Christ est plus grand que les promesses. Il en est :
Toutes les promesses divines faites à l’homme sont restées en suspens jusqu’à Christ. Rien n’est réalisé sans lui. Mais tout l’est en lui : le pardon, la justification, la vie, le Saint Esprit, l’héritage, la gloire. Tout passe par son canal. Il peut se présenter comme l’Amen, le témoin fidèle et véritableApocalypse 3. 14. La personne de Christ étant immuableHébreux 13. 8, Dieu fait reposer toutes ses promesses sur lui : la personne garantit l’achèvement de l’œuvre.
Quelle est la portée de cette expression “à la gloire de Dieu par nous” (verset 20) ? Pourquoi “par nous” ? C’est Jésus Christ, Fils de Dieu, qui est le moyen suprême pour Dieu de se glorifier. Mais nous sommes liés fermement à Christ (1. 21). Notre participation à la gloire de Christ sera “à la louange de la gloire de sa grâce” Éphésiens 1. 6. Dieu sera “glorifié dans les siens et admiré dans tous ceux qui auront cru” 2 Thessaloniciens 1. 10. Dans les siècles à venir, seront montrées “les immenses richesses de sa grâce” Éphésiens 2. 7. Il faudra, comme le dit le Seigneur à son Père, “que le monde connaisse que tu les as aimés comme tu m’as aimé” Jean 17. 23. Nous sommes, en quelque sorte, les moyens passifs de la gloire de Dieu. Quelle merveille ! Des êtres, complètement indignes en eux-mêmes, sont les bénéficiaires des “très grandes et précieuses” promesses2 Pierre 1. 4. Que la grâce divine est grande, belle et glorieuse !
Ces deux versets attestent que le présent et l’avenir des apôtres, des Corinthiens et de Christ sont indissolublement liés par Dieu lui-même.
Le don du Saint Esprit n’est pas la moindre de ces promesses annoncées et réalisées par notre Seigneur. C’est l’Esprit qui nous unit en un seul corps1 Corinthiens 12. 13. C’est lui qui nous donne la faculté d’apprécier tous les autres dons de Dieu.
L’Esprit est présenté ici sous trois figures :
Dans l’A.T., l’onction d’huile servait à désigner et qualifier soit un roi (Saül, David, Salomon, Jéhu), soit un sacrificateur (Aaron et ses fils), soit un prophète (Élisée). C’est la signification du nom de Christ : l’Oint, l’Élu de Dieu. L’effet de l’onction de la part du Saint (Dieu), c’est que “vous connaissez toutes choses” 1 Jean 2. 20.
C’est le signe de l’appartenance à Dieu. Posséder le Saint Esprit est un signe distinctif et définitif. Le monde ne peut le recevoirJean 14.16.17. Le croyant est scellé pour le jour de la rédemptionÉphésiens 1. 13 ; 4. 30. Cela signifie que son corps, étant le temple du Saint Esprit, est marqué en vue de la résurrection.
C’est la garantie actuelle de notre héritage futur. Le Saint Esprit nous permet d’entrer par la foi dans la jouissance de cet héritage et, en fait, lui-même en constitue déjà par avance une partie. Les arrhes sont de la même nature que le solde.
De même qu’Aaron (figure de Christ) et ses fils (figure de l’église) étaient oints de la même huileExode 29. 21, le Seigneur et les siens sont oints et scellés du même Esprit et sont cohéritiers du même DieuActes 10. 38 ; Jean 1. 33 ; Romains 8. 17.
L’apôtre dit pourquoi il a délibérément différé sa venue à Corinthe : il n’a pas voulu jouer le rôle de dominateur, bien qu’investi d’autorité de la part du Seigneur. En fait, sa conduite est une nouvelle preuve d’amour. Il a compris qu’il devait attendre le mûrissement de leur foi. Une visite intempestive aurait risqué de troubler leur joie ; aussi veut-il les épargner. En effet, des choses restaient encore à régler entre eux. Toutefois, lorsqu’il viendra en personne au milieu d’eux, dira-t-il plus loin (13. 20), il n’épargnera pas ceux qui seront restés dans leur péché.
Paul fait preuve ici de dépendance et de patience. Il avait conscience d’avoir agi selon Dieu, au point de pouvoir l’appeler à témoin sur ses motifs. Les Corinthiens ne devaient pas agir sous l’effet de la crainte de l’apôtre. C’est la foi qui les tiendra debout.
Cela ne rappelle-t-il pas l’attitude de Joseph devant ses frères dont il désirait le rétablissement spirituel complet ? S’il n’avait pensé égoïstement qu’à sa propre joie, il se serait fait connaître à eux tout de suite. Mais alors ils ne se seraient probablement pas jugés et humiliés comme il le fallait.
Il y a là un enseignement pratique pour tous ceux qui sont conduits par le Seigneur à une action pastorale, habituelle ou occasionnelle. Qu’ils évitent d’agir comme des dictateurs ou des despotes qui, eux, “dominent sur des héritages” 1 Pierre 5. 3. Il faut laisser au Seigneur le temps d’agir sur les consciences et les cœurs. C’est par la foi que chacun est tenu debout, car le Seigneur est puissant pour nous relever et nous tenir deboutRomains 14. 4.
La pensée générale de ce premier chapitre est de montrer que le chemin du serviteur de Dieu est un chemin de foi, de lumière, d’humilité, de consécration et d’amour.