La royauté selon la pensée de Dieu ne peut pas être pleinement établie sans que la présence divine soit manifestée au milieu de son peuple. Cette présence est rendue perceptible par l’arche, par laquelle Dieu répond aux interrogations et communique ses pensées et ses directives. Le chapitre 13 décrit la première étape du déplacement de l’arche. Le chapitre 14 s’ouvre sur la reconnaissance de la royauté de David par les nations puis décrit l’affermissement de cette royauté. Le chapitre 15 relate la seconde étape du transport de l’arche. Le chapitre 16 est un cantique d’invitation à louer l’Éternel.
L’arche a été préalablement amenée au champ de Josué le Beth-Shémite. Le chapitre 6 du premier livre de Samuel précise la part de Dieu dans ce transport. Puis les hommes de Kiriath-Jéarim l’ont fait monter dans leur ville, dans la maison d’Abinadab, où elle est restée vingt années, soigneusement gardée par son fils Éléazar1 Samuel 7. 1, 2. Dieu lui-même avait veillé sur l’arche. Sa grâce agissait malgré l’état du peuple et préparait son bien.
Nous devons aussi travailler pour le profit des enfants de Dieu, dans l’attente d’un changement intérieur que Dieu seul peut produire. L’apôtre Paul avait cette préoccupation2 Corinthiens 12. 15 ; Galates 4. 19. L’apôtre Pierre responsabilise chaque chrétien à cet égard1 Pierre 4. 10.
Le travail divin ayant produit ses effets, David et tout Israël montent chercher l’arche dont Saül s’était si peu préoccupé. Le roi a su communiquer à Israël son désir de l’avoir près de lui pour la consulter (versets 2-4).
Le début du verset 2 souligne une pensée importante. Il y a un premier désir humain : “Si cela est bon devant vous”. Puis ce désir est passé au crible de l’assentiment divin : “et que cela vienne de l’Éternel, notre Dieu”. Pour ne pas confondre leurs intentions humaines avec la pensée de Dieu, les chrétiens devraient toujours éprouver leurs projets à ce crible.
Tout le peuple trouve la chose bonne et met toute sa force à accompagner l’arche en exprimant sa joie par des cantiques. Le roi n’est pas égoïste, il aime le peuple et pense aux intérêts divins. C’est un encouragement à nous “exciter l’un l’autre” et à nous “exhorter l’un l’autre”, à être occupés ensemble du Seigneur Jésus. Il est bon de jouir seul du Seigneur et meilleur de communiquer ce que nous avons trouvé en lui, pour le partager.
Mais une chose a été omise : l’obéissance à la parole de l’ÉternelNombres 3. 31 ; 7, 9. L’arche n’aurait pas dû être placée sur un chariot, même neuf, mais portée sur l’épaule par des Kéhathites. Uzza est frappé et meurt, ce qui irrite David. La confiance, la joie et la louange font place à l’irritation et à la peur. L’arche est temporairement détournée de sa destination initiale. Le manque de soin à rechercher la parole de l’Éternel trouble la paix et la communion avec Dieu. Aller avec Dieu implique en tout temps l’obéissance à sa Parole et lui seul est en mesure d’apprécier d’une manière parfaitement juste la responsabilité de chacun, avec ses conséquences.
Le chapitre se termine cependant par un encouragement. L’Éternel bénit la maison d’Obed-Édom qui abrite l’arche pendant trois mois. Obed-Édom n’a pas eu peur, lui ! L’amour et l’obéissance chassent la crainte1 Jean 4. 18 et la sainteté de Dieu (verset 10) ne supprime pas sa grâce (verset 14). Dieu montre ainsi à David que la présence de l’arche est une source de bénédiction. Il l’éclaire en même temps sur le motif de son châtiment envers Uzza.
Le récit du chariot neuf et de la brèche d’Uzza nous enseigne deux choses :
Ce chapitre correspond à 2 Samuel 5. 10-25. L’affermissement est présenté sous deux traits :
À travers le don du roi de Tyr, David comprend que sa royauté est reconnue par les nations. Mais il ne perd pas de vue que cela vient de L’Éternel, à cause de son peuple Israël. Cette pensée le maintient humble. Elle est à retenir par les chrétiens auxquels le Seigneur confie des charges.
La deuxième mention des enfants de David nés à Jérusalem et déjà cités au chapitre 3 (versets 5-8) souligne, à la lumière de Deutéronome 17. 17, un passé qui suit David et peut ternir sa gloire. Il est utile de penser dès sa jeunesse que personne ne peut faire que ses actes ou comportements soient comme n’ayant pas été. Il faut parfois en assumer douloureusement les inévitables conséquences. Y penser sérieusement avant d’agir, y penser devant Dieu et lui demander son aide, devient alors indispensable. Et Dieu répondPsaume 94. 17-19 ; Hébreux 13. 6 !
Les deux récits des versets 8 à 16 rapportent deux victoires vraisemblablement proches dans le temps. Elles sont le résultat de l’obéissance de David qui n’oublie pas d’interroger l’Éternel (versets 10, 14). La leçon de la brèche d’Uzza l’a instruit ; cette dépendance nous est donnée en exemple.
Il est important de relever que David interroge chaque fois l’Éternel. En apparence, les circonstances sont semblables (même adversaire, même lieu) et pourraient appeler le même comportement. Mais chaque cas est particulier et Dieu donne, pour ces deux circonstances analogues, deux instructions différentes. Nous avons à en tirer une leçon pour nos vies individuelles et collectives. Le souvenir d’une bonne manière d’agir face à un problème ne doit pas nous conduire à opérer systématiquement de la même façon dans une situation semblable. Le penser supprime “l’exercice”, c’est-à-dire “interroger encore Dieu” (verset 14). Gare donc, par exemple, à l’utilisation de rapports anciens pour traiter des problèmes actuels par imitation. N’établissons pas un véritable code (ou une véritable jurisprudence) basé sur des circonstances anciennes pour régler des questions actuelles.
L’Éternel répand alors la connaissance du nom de David dans tous les pays. Il lui donne aussi de la puissance en communiquant aux nations la frayeur de son nom. La dépendance de Dieu conduit à l’autorité et au pouvoir que Dieu fait connaître. Mais l’indépendance de Dieu peut rapidement en faire perdre tout le bénéfice. Il en est toujours ainsi dans les chutes morales et il ne faut jamais l’oublier.