Le règne de David est celui du roi selon le cœur de Dieu1 Samuel 13. 14. David est un type de Christ, le “fils de David” Matthieu 1. 1 dont Dieu veut parler en figure. Il est alors introduit dans la puissance de la grâce1 et maintenu en relation avec Dieu par sa soumission à la parole de l’Éternel. Son règne est caractérisé par le rassemblement du peuple, la soumission à son autorité, l’ordre, la discipline, la joie, l’amour, la communion dans la louange. Le roi y est vu avec certains caractères qui annoncent ceux que Christ portera en perfection dans son règne.
Le chapitre 11 présente l’établissement de la royauté selon les pensées de Dieu. La longue guerre entre David et Saül est passée sous silence. Sans préambule, ce qui était du domaine de la chair, du péché et de la mort, fait place à la vie et à la manifestation de la grâce de Dieu. C’est lui qui travaille dans les cœurs et rassemble.
Les versets 1 à 3 reprennent les trois premiers versets de 2 Samuel 5 avec des précisions supplémentaires :
L’expression de la fin du verset 1 : “Nous sommes ton os et ta chair” rappelle la formation de la femmeGenèse 2. 23 et le partage qui, dans la pensée de Dieu, doit être celui de l’homme et de la femme. Cette expression évoque des liens étroits et intimes et une communion d’intérêts et de pensées entre Christ et les siens, comme l’apôtre Paul le révèle aux ÉphésiensÉphésiens 5. 30.
Dans ce premier verset, les relations de David avec son peuple sont selon la pensée de Dieu, mais ne présentent qu’une faible image de celles de Christ avec son assemblée. L’évocation des liens qui unissent ceux qui composent le peuple de Dieu est, malgré tout, particulièrement forte. Les chrétiens attentifs à la parole de Dieu trouveront, dans les trois premiers versets, un sujet de méditation pour comprendre leur position, en Christ, et entrer dans leurs devoirs vis-à-vis de leur Seigneur. Ils sont unis à Christ, la tête de l’Assemblée. David est roi, à la tête du peuple, et chaque Israélite est uni à lui pour la manifestation de l’unité d’Israël.
Les versets 4 à 9 présentent également des différences avec 2 Samuel 5. 6-9. En particulier, la méchanceté de Joab n’est pas mentionnée. Il est présenté comme chef victorieux et comme bâtisseur. L’effet, sur David, de son comportement2 Samuel 3. 39 est également passé sous silence. Il paraît ici comme un instrument préparé par Dieu pour établir David à Jérusalem. Dans sa grâce, Dieu aide les siens en utilisant les hommes qui les entourent. Quelles que soient les époques et les circonstances, les hommes de foi peuvent en faire l’expérience.
Il faut noter la détermination et la victoire de David (verset 5). Ce dont il prend possession porte alors son nom. C’est “la ville de David”. Les chrétiens sont également vus comme une citéApocalypse 21. 9, 10 unie à Christ. Enfin, comme David habite dans la forteresse, au centre de Jérusalem, Christ se tient au milieu des siens. Il en sera ainsi dans la gloire future. Ce sera la pleine réalité de ce qui est exprimé ailleursExode 25. 8 ; 29. 45 ; 2 Corinthiens 6. 16.
Les hommes cités dans ce chapitre sont plus nombreux que ceux cités en 2 Samuel 23. Nous y trouvons Urie, le Héthien (verset 41), mais la faute de David le concernant est volontairement omise. Dieu met en œuvre tout ce qui est nécessaire à l’établissement du roi selon son cœur. Il aide David, l’instruit avec amour dans ses circonstances mêmes, ne relève pas toutes ses fautes, met en évidence ce que sa grâce produit. Puisse chaque chrétien, dans la période actuelle, imiter ces traits divins pour être un témoin et bénéficier de cette grâce.
Ce chapitre souligne quelques caractères d’hommes ayant servi les plans de Dieu :
Des chefs des hommes forts se sont fortifiés avec David et Israël pour faire David roi “selon la parole de l’Éternel touchant Israël” (verset 10). C’est le dévouement de cœur au roi et au peuple de Dieu.
Les versets 13 et 14 contiennent une instruction importante. Éléazar agit pour le bien du peuple de Dieu en préservant la nourriture dont celui-ci a besoin. Dans son combat, il voit le bien du peuple de Dieu, pas les ennemis. On doit combattre pour le bien de l’Assemblée avant de combattre contre les ennemis.
Les versets 15 à 18 mettent en évidence l’attachement profond au roi alors qu’il est pourchassé par Saül. Trois de ses hommes forts comprennent sa douloureuse nostalgie et s’associent à lui face à un ennemi prêt au combat (verset 15). Leur comportement est un exemple du dévouement à la personne du roi. Il incite chaque chrétien à rechercher ce qui plaît à Christ pour le lui offrir. L’apôtre Paul dit : “Pour moi, vivre c’est Christ” Philippiens 1. 21 et manifeste dans sa vie un tel dévouement.
Ces versets évoquent aussi Christ. Le roi exprime un désir : “Boire de l’eau du puits de Bethléem, qui est près de la porte”. Bethléem est la ville où est né David1 Samuel 16. 1 ; 17. 12, mais c’est aussi la ville de naissance de Christ, le roi “qui doit dominer en Israël” Michée 5. 1, “le bon berger” 3Jean 10. 11. “Près de la porte” annonce Christ, “la porte des brebis” Jean 10. 7.
Cette scène nous conduit donc vers des pensées dont la source et l’accomplissement sont seulement en Christ. La libation du verset 18 exprime ainsi une grande sensibilité spirituelle4 et met en évidence une consécration à Dieu qui annonce ce que Jésus manifestera avant de régner.
Benaïa (versets 22-25), fils d’un homme vaillant, donne l’exemple d’une foi stimulée par la consécration de son père. Il défait, même dans un temps difficile, des héros ennemis susceptibles de porter atteinte à David. Aussi acquiert-il l’accès aux audiences privées du roi. Aujourd’hui, penser au bien des enfants de Dieu en s’opposant à ce qui, dans leur préjudice, porte atteinte à ChristActes 9. 2, 5-6, produit une communion plus intime avec le Seigneur Jésus. Cependant, notre combat n’est plus “contre le sang et la chair” Éphésiens 6. 12.
Plus grand que David et ses hommes forts, plus grand que l’apôtre Paul, Christ donne l’exemple parfaitÉphésiens 5. 1, 2 du don de soi-même pour le bien des autres. Des passages du N.T. nous aident à réaliser ce qui ne monte pas naturellement dans nos cœurs1 Corinthiens 4. 5 ; Galates 5. 13 ; 1 Thessaloniciens 5. 2 ; ce chapitre 11 nous en donne une illustration.
Avec confiance et pour notre lutte actuelleÉphésiens 6. 12, imitons la foi de tels hommes. Au-dessus de leur exemple humain, ne manquons jamais de regarder à Jésus, “le chef et le consommateur de la foi” Hébreux 12. 2, c’est-à-dire l’exemple, par excellence, de l’homme de foi.