Ce chapitre correspond à 2 Samuel 24, mais ici, la grâce brille avec un éclat exceptionnel. L’autel de Gabaon, et par lui tout ce qui reposait sur la loi, est abandonné (verset 28). L’aire d’un Jébusien, étranger aux promesses, devient le lieu de rencontre entre Dieu et son peuple. Le trône et l’autel, réunis en Sion, remplacent le régime de la loi et de la responsabilité, qui avaient pour centre le tabernacle, par celui de la grâce. Dieu fait grâce et son oint paie le plein prix du sacrifice agréé ! Dieu propose ici à tout chrétien de voir combien Christ était dans ses desseins de grâce.
Ici, la pensée du dénombrement est le résultat de l’incitation de Satan (v. 1), alors qu’en 2 Samuel 24. 1 elle est celui de l’incitation de l’Éternel (en colère contre son peuple). Satan ne peut rien faire lorsque Dieu lui ferme un cheminJob 1. Mais cet ennemi saisit toutes les occasions pour tenter d’anéantir les plans divins. Il profite donc ici de la juste colère de Dieu contre Israël pour inciter David au dénombrement1 et attirer par là le jugement de Dieu sur son peuple. C’est alors que Dieu se sert des machinations de Satan pour accomplir ses desseins de grâce.
Le dénombrement est bien un acte coupable. L’oint de l’Éternel n’a pas à compter ses forces. Il doit se reposer sur Dieu seul, comme chaque croyant est invité à le faire aujourd’hui. Dieu avait déjà fait de grandes choses pour David et ce dernier jouissait d’une faveur divine unique en son temps. Cependant, son oreille et son cœur sont fermés au conseil de
Devant le jugement de Dieu qui frappe Israël, David confesse son péché, reconnaît la folie de son acte et demande à Dieu de couvrir2 son iniquité. En 2 Samuel 24. 10, c’est le cœur de David qui le reprend (ce passage ne mentionne pas que l’Éternel frappe Israël), mais ici nous sommes conduits à voir prophétiquement Christ portant le péché d’Israël. Dans le second livre de Samuel (24. 14), David demande : “Que nous tombions, je te prie, dans les mains de l’Éternel”. Ici : “Que je tombe…” (verset 13). C’est l’exemple même de la substitution. David s’avance pour que le peuple soit sauvé. Au verset 17, il se reconnaît comme seul coupable et se présente pour que les brebis échappent au jugement. David a cependant une culpabilité personnelle. Le vrai substitut, Christ, porte le péché des autresPsaume 38. 4 ; 40. 12 ; 1 Pierre 2. 24, étant lui-même sans péché1 Pierre 2. 22.
Au verset 12, l’Éternel présente à David les conséquences du péché. Le choix est difficile. Une question se pose alors : comment Dieu va-t-il concilier son jugement avec la grâce ? La réponse à cette question est le grand trésor du chapitre.
Dans sa grande détresse, David s’en remet à l’Éternel qui envoie la peste en Israël. Soixante-dix mille hommes meurent. Puis Jérusalem commence à être détruite mais l’Éternel voit l’ange destructeur et l’arrête lorsqu’il s’approche de l’aire d’Ornan, le Jébusien. David lève les yeux et voit l’ange. Le jugement est comme suspendu car l’épée nue reste pointée vers la ville. David et les anciens se couvrent alors de sacs en signe d’humiliation et tombent sur leur face.
Puis David3 s’offre pour la culpabilité de tous (verset 17) et devient un type de Christ comme substitut. Il lui est demandé de dresser un autel à l’Éternel dans l’aire d’Ornan. Ce Jébusien voit à son tour l’ange et ne peut que se cacher avec ses quatre fils. Mais il aperçoit David, sort et se prosterne. Il se soumet entièrement à l’oint de l’Éternel.
La “place4 de l’aire” est achetée, pas seulement l’aire comme en 2 Samuel 24. 21, 24. Ornan voudrait donner, mais il ne peut pas être associé au substitut puisque, en figure, Dieu présente Christ dont la perfection est unique. David offre à Dieu et cela coûte. Puis il présente des holocaustes et des sacrifices de prospérités et invoque l’Éternel qui lui répond en faisant descendre des cieux le feu sur “l’autel de l’holocauste”. Désormais, c’est là que l’Éternel répond. Cet autel se substitue à l’autel de Gabaon. Il n’y a plus lieu d’être épouvanté. La justice est satisfaite et l’ange a remis l’épée dans son fourreau. La paix avec Dieu est acquise. C’est, en figure, Christ donnant sa vie et apportant la grâce par la justice. À la croix, la gloire du Dieu saint brille par ses pensées de grâce.
Avant ces faits, l’autel de Gabaon était associé à un lieu très saint, mais vide, puisque l’arche était à Sion. Si l’on s’approchait de l’arche, c’était sans le sacrifice qui ouvrait le chemin du sanctuaire puisque l’autel était à Gabaon. Dieu, dans sa grâce, met ici tout en ordre. Il le fait en raison du sacrifice offert à Morija2 Chroniques 3. 1. La magnifique scène de Genèse 22 revient à notre mémoire ; Dieu nous présente l’œuvre de Christ, son Fils. Il n’y a pas de paix en dehors du sacrifice accompli par Christ. Toute personne qui désire la goûter et en connaître le bénéfice éternel doit reconnaître son état de pécheur et accepter que Christ se soit substitué à elle devant la justice de Dieu.