Cette dernière partie du livre commence, comme la précédente, par ces mots : “L’oracle de la parole de l’Éternel”. Mais alors que celui des chapitres 9 à 11 annonçait le jugement, ce dernier parle de la délivrance d’Israël.
Ces chapitres 12 à 14 sont remplis d’événements qui auront lieu à Jérusalem et en Juda, après l’enlèvement de l’Église, excepté ce qui concerne le Berger frappé du chapitre 13. Le sort des dix tribus n’est envisagé qu’incidemment, en relation avec le rétablissement de l’unité d’Israël pour la gloire de Christ.
Les mots “en ce jour-là” sont répétés 18 fois dans ces chapitres 12 à 14 et ils introduisent chaque fois de nouveaux détails. Il s’agit du dernier jour.
Ces révélations sont entièrement liées aux souffrances de Christ et surtout à son apparition en gloire pour son peuple. Zacharie introduit souvent la personne de Christ d’une manière très inattendue. Le Seigneur Jésus vient soudain éclipser d’autres personnages, ses faibles représentants. Il en est ainsi de Joshua (chapitre 3), et de Zorobabel (chapitre 4). Ailleurs, Christ apparaît comme le Roi en Sion (chapitre 9) ou comme le Berger, représenté par Zacharie (chapitre 11) ou encore comme celui qui n’est “pas prophète” au chapitre 13. Sa personne occupe un rôle central au milieu des événements et elle en est le point de départ. Si on lui donne la place qui lui revient, toute la prophétie en sera illuminée. “L’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus” Apocalypse 19. 10.
Après le retour du peuple juif incrédule en Palestine (essentiellement Juda), Jérusalem deviendra pour un temps la ville de l’Antichrist. Une petite partie du résidu fidèle de Juda s’y trouve encore. Ses chefs sont martyrisés. La plus grande partie du résidu s’est enfuie et réfugiée au milieu des nations environnantesMatthieu 24. 16-21.
Jérusalem est menacée par l’Assyrien du dernier jour, qui veut s’emparer de la Judée et s’assure des partisans dans le pays. L’Antichrist, chef temporel et spirituel du peuple apostat, et la ville de Jérusalem, pour résister à cet ennemi venu du nord, cherchent à s’appuyer sur la Bête – l’empereur romain – chef d’une confédération de dix rois, dont Rome sera la capitaleÉsaïe 28. 14, 15 ; Apocalypse 13. 12. Mais leur but est de livrer combat à Christ, en s’opposant à l’établissement de son royaume. Finalement le Seigneur, sortant du ciel avec ses armées, détruit ces deux chefs apostats. Ils sont jetés vivants “dans l’étang de feu embrasé par le soufre” Apocalypse 19. 20.
Jérusalem reste encore aux mains des gouverneurs établis par l’Antichrist, qui oppriment le pauvre résidu souffrant, resté dans cette ville.
Après la disparition de la puissance occidentale, associée à l’Antichrist, le “roi du nord” et, sous sa direction, les nations environnantes, font le siège de Jérusalem. La ville est prise, une partie de sa population emmenée captive, seuls les pauvres du troupeau y demeurent. Le roi du nord, avec toutes ses troupes, fond sur l’ÉgypteDaniel 11. 40-45. Pendant ce temps, le résidu de Juda, qui s’est enfui parmi les nations, rentre dans son pays et, avec la force que Dieu lui donne, tient en échec la puissance de l’Assyrien et porte même la guerre sur son territoire. En entendant ces nouvelles, le roi du nord revient d’Égypte et, de ses armées, entoure Jérusalem. C’est alors que le Seigneur délivre son peuple et la cité bien-aimée, pour établir enfin son règne sur Israël et sur les nations.
Les nations sont rassemblées contre Jérusalem. La toute-puissance créatrice de l’Éternel “qui a étendu les cieux, fondé la terre, et formé l’esprit de l’homme au-dedans de lui”, est d’abord soulignée. Et c’est le Même qui déclare ensuite : “Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement”, qui fera perdre le sens à tous les peuples. L’Assyrien et les nations, situés tout autour de la Palestine, mais aussi des puissantes armées de l’Occident, l’entoureront pour la piller, mais elles seront aussitôt saisies de vertige et réduites à l’impuissanceÉsaïe 51. 22, 23. Nous sommes ramenés à la première et à la deuxième vision de nuit (chapitre 1), où les nations, à leur aise, aidaient au mal et dispersaient Juda avec leurs cornes. L’Éternel avait dit : “Je suis revenu à Jérusalem avec miséricorde”. Il se souvient, il est jaloux à son égard. Les rôles sont inversés, c’est Jérusalem qui devient une coupe enivrante pour les nations.
La chrétienté professante, elle aussi, n’a pas hésité à mépriser et à frapper le peuple de Dieu. Aussi le jugement commencera par elle, mais seulement après l’enlèvement des vrais croyants.
Ici Dieu déclare aussi : “Je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples”. On essaiera de soulever la pierre, mais à cause de son poids extraordinaire, elle échappera des mains de celui qui l’aura saisie et le blessera grièvement. Ceux qui auront tourmenté Jérusalem seront molestés à leur tour. “Tous ceux qui s’en chargeront, s’y meurtriront certainement” (verset 3). Ce sera le cas pour l’empire romain comme pour les autres nations. La Bête et le faux prophète avaient pensé trouver le moyen d’empêcher le vrai Roi d’y établir le centre de son gouvernement, en prenant possession de Jérusalem. Mais en ce jour-là, l’Éternel “frappera de terreur” chevaux et cavaliers, réduisant ainsi à néant ce qui semblait faire la supériorité de l’ennemi et il “ouvrira ses yeux sur la maison de Juda”, la tribu royale1.
Lors du retour du peuple incrédule en Palestine, il nous est précisé par Ésaïe : l’Éternel “restera tranquille” Ésaïe 18. 4, et avant la moisson, il exercera le jugement sur ce peuple. Mais ici, quand toutes les nations aveuglées par la haine s’assembleront pour assiéger Jérusalem, alors il interviendra.
Quelle grâce de sa part ! C’était la maison de Juda qui l’avait rejeté. C’est d’elle qu’il s’occupe d’abord et c’est par son moyen qu’il commence à agir : “Les chefs de Juda diront en leur cœur : Les habitants de Jérusalem seront ma force, par l’Éternel des armées, leur Dieu” (verset 5). Ils seront fortifiés par le courage du résidu de Jérusalem, resté fidèle à son Dieu.
“En ce jour-là, je rendrai les chefs de Juda semblables à un foyer de feu au milieu du bois et à une torche de feu dans une gerbe, et ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d’alentour, et Jérusalem demeurera encore à sa place, à Jérusalem”. Ce combat des chefs de Juda a lieu principalement contre les nations d’alentour, ennemis traditionnels d’Israël qui se ligueront avec l’Assyrien. Dieu veut agir en faveur de Jérusalem, c’est le thème principal du livre de Zacharie.
Mais l’Éternel sauvera premièrement les tentes de Juda. Il veut que “la gloire de la maison de David2 et la gloire des habitants de Jérusalem ne s’élèvent pas contre Juda !” (verset 7). C’est un exemple de cet esprit de rivalité et de jalousie amère ancré dans nos cœurs. Dieu le sait et s’en occupe. Toutefois “Jérusalem demeurera encore à sa place”, parce que l’Éternel protège ses habitants (verset 8). Alors, même ceux d’entre eux qui chancellent, seront parés de la dignité royale et “la maison de David sera comme Dieu, comme l’Ange de l’Éternel devant eux”, c’est-à-dire que la royauté elle-même sera revêtue d’un caractère divin, allusion à celui que l’on a appelé “le Prince” en Ézéchiel, et qui sera, sur la terre, le représentant du Roi de gloireÉzéchiel 45. 7, 8 ; 22-24.
Mais l’Éternel agira aussi en eux. C’est la repentance qui rendra le relèvement de Jérusalem possible (versets 10-14).