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Le livre du prophète Zacharie
Sondez les Écritures - 5e année

Zacharie 13. 5-9

Le deuxième oracle. Le dernier jour

2. Les mains percées (2)

Le Berger frappé : versets 5-7

Le verset 5 commence par ces mots : “Et il dira : je ne suis pas prophète…” Qui est ce “il” ?

  • Serait-ce l’un de ces faux prophètes, dont il vient d’être question ? Cette interprétation paraît fort improbable.
  • Au contraire, il s’agit du vrai Berger, qui surgit sans préambule devant son peuple. Le chapitre précédent en parlait déjà et il est à nouveau clairement désigné au verset 7. Ce Berger a pris volontairement l’humble place de l’esclave hébreu dont parlent les premiers versets d’Exode 21. Blessé dans la maison de ceux qu’il était venu, dans son amour, visiter en grâce, il y a beaucoup souffert, pour être finalement condamné et mis à mort.

Il déclare : “Je ne suis pas prophète”. Il ne dit pas comme Amos : “Je n’étais pas prophète” et je le suis devenuAmos 7. 14, 15, mais : “Je ne suis pas”. Il ne fait pourtant aucun doute que Christ était prophète, comme il était docteur et évangéliste. Les évangiles, en particulier celui de Marc, font même ressortir sa qualité de prophète, mais ce n’est pas pour cela qu’il était venu dans le monde. “Je suis un homme qui laboure la terre ; car l’homme m’a acquis comme esclave dès ma jeunesse” (verset 5). Tel était son caractère comme homme.

Au chapitre 3 de la Genèse, à la suite de la chute de l’homme dans le jardin d’Éden, Dieu lui dit : “Maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras en travaillant péniblement tous les jours de ta vie”. Et “l’Éternel Dieu le mit hors du jardin d’Éden, pour labourer le sol, d’où il l’avait pris” (versets 17, 23).

Celui qui se présente ici et que l’Éternel appelle “son berger” vient prendre volontairement la place de l’homme qui était sous les conséquences du péché ; il prend, lui saint et pur, la place et la condition assignées à l’homme, sous les conséquences de sa désobéissance. Il travaille péniblement, il connaît la faim et la soif. Ces choses sont évidentes au puits de Sichar, ou quand il dort dans la nacelle, au milieu de la tourmenteMatthieu 8. 24. Il déclare : “L’homme m’a acquis1 comme esclave dès ma jeunesse”. S’anéantissant lui-même et prenant la forme d’esclavePhilippiens 2. 7, il devient le serviteur de l’homme qu’il a crééLamentations de Jérémie 3. 27 ; Psaume 129. 1. Il vient lui-même s’astreindre aux conséquences du péché, les éprouver, pour pouvoir tendre à l’homme une main secourable !

“Et on lui dira : Quelles sont ces blessures à tes mains ? Et il dira : Celles dont j’ai été blessé dans la maison de mes amis” (verset 6). Il se présente personnellement devant les siens qui le contemplent. Comme pour Thomas, lors de la résurrectionJean 20. 27, c’est sous son caractère de ressuscité qu’il se montre à eux. Ils voient ce que le psalmiste avait décrit : “Ils ont percé mes mains et mes pieds” Psaume 22. 17. A leurs questions, il répond qu’il a reçu ces blessures dans la maison de ses amis.

N’est-elle pas merveilleuse cette place que le Seigneur Jésus est venu prendre ? Serviteur des hommes – pourtant les ennemis de Dieu – et ami des publicains et des pécheurs.

Ah ! comme les pharisiens et les docteurs de la loi se doutaient peu de la vérité profonde contenue dans l’injure qu’ils lui jetaient : “un ami des publicains et des pécheurs” Luc 7. 34. Tous l’outrageaient. Lui s’est fait leur ami, parce qu’il venait laisser sa vie pour eux.

Mais qu’a-t-il trouvé chez eux ? “Il vint chez soi” car en effet la maison de ses amis aurait dû être la sienne, “et les siens ne l’ont pas reçu” Jean 1. 11. Au contraire, ils vont percer ses mains et ses pieds et le mettre à mort.

Nous ne pouvons pas nous représenter ce qu’un tel amour a ressenti devant la haine de l’homme, poussé par Satan ; mais encore moins mesurer ce qu’il a éprouvé sous le jugement de Dieu.

Le verset 7 traite de ce grand sujet. Israël était le troupeau de Dieu. Ses péchés et son apostasie ont eu un double effet. Celui d’attirer, sur la terre, un jugement immédiat mérité ; mais aussi de soulever une question beaucoup plus sérieuse encore : le jugement éternel de Dieu. C’est le vrai Berger, qui seul pouvait régler cette terrible question. Il s’est chargé de leur culpabilité et l’épée du jugement est sortie de son fourreau et l’a frappé à leur place. “Épée2, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé”. C’est un spectacle qui remplit d’horreur. Son caractère de bon BergerÉzéchiel 34. 23 ne s’était jamais démenti et maintenant il accepte de donner sa vie pour ses brebisMatthieu 26. 31 ; Marc 14. 27.

“L’homme qui est mon compagnon” : ces paroles ont dû être une énigme pour le prophète, appelé à les écrire. Souvent, les prophètes de l’A.T. ont compris que le sens de leurs paroles ne serait pas vraiment révélé avant la période privilégiée dans laquelle nous vivons1 Pierre 1. 10, 11. En effet, ces paroles ne sont plus une énigme pour nous. L’épître aux Romains enseigne que celui qui est né de la semence de David, selon la chair, était le Fils de Dieu, Jésus ChristRomains 1. 3. Il y avait sur la terre un homme qui était le compagnon de l’Éternel. Il a volontairement pris la place de l’homme pécheur et l’épée du jugement divin s’est réveillée contre lui.

Le Berger frappé, le troupeau se disperse. Mais l’accomplissement d’une telle parole citée par Matthieu, concernant les disciples lors de l’arrestation du Seigneur, est partielMatthieu 26. 31. Même remarque pour la fin de ce verset 7 : “Je tournerai ma main sur les petits”. C’est ce qu’il a fait alors. La lecture de la fin des évangiles et du début du livre des Actes montre comment Dieu a béni les “petits” et a veillé sur eux. Mais ceux qui étaient haut placés parmi les Juifs ont poursuivi leur chemin d’aveuglement, jusqu’au moment où ils ont été entièrement dispersés. Dans leur grande majorité, ils le sont encore aujourd’hui, étant sous les terribles conséquences de la crucifixion de leur MessieMatthieu 27. 25. Tout à l’heure, pendant la détresse de Jacob, ces “petits” seront les objets des mêmes soins.

Nous avons donc, ici encore, un exemple frappant de la manière dont la prophétie de Zacharie passe inopinément de circonstances liées à la première venue de Christ, à d’autres, appartenant à sa seconde venue.

Jugement pratiqué avec discernement : versets 8, 9

Il paraît clair que toute la période actuelle, celle où la grâce se donne libre cours, doit être interposée entre ces versets 7 et 8. Un terrible jugement est tombé sur le peuple juif environ 40 ans après la mort du Seigneur. Ce n’est pas à ce moment-là qu’un tiers de la nation juive s’est tourné vers lui. L’accomplissement de cette parole est donc encore à venir.

“Il arrivera dans tout le pays, dit l’Éternel, que deux parties seront retranchées et expireront ; mais un tiers y demeurera de reste”. Les deux derniers versets de ce chapitre s’accompliront avec exactitude, mais au temps fixé seulement. Ils concernent des faits qui se dérouleront après la période actuelle de la grâce, sous le règne de l’Antichrist. Le prophète Daniel montre comment Dieu s’occupera d’abord du peuple dispersé au milieu des nationsDaniel 12. 1. Un tiers seulement parviendra dans le pays, pour y former le vrai Israël de Dieu. C’est de lui que parle l’apôtre Paul en affirmant que “tout Israël sera sauvé” Romains 11. 26. Mais ce résidu devra encore traverser le feu de la grande tribulation, pour être “affiné” dans un sens spirituelMatthieu 24 ; Apocalypse 13 ; Malachie 3. 3, événement évoqué par le “tison sauvé du feu” du chapitre 3. Mais, au terme de cette épreuve, ils seront amenés dans une relation vitale avec Dieu. Ils le connaîtront vraiment et il les reconnaîtraJoël 3. 5. D’où ces belles paroles qui, par leur spontanéité, rappellent le livre d’Osée : des lieux profonds, “ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C’est ici mon peuple ; et lui dira : L’Éternel est mon Dieu” (verset 9) Osée 2. 25.

Notes

1Acquis : Genèse 37. 28 ; Exode 21. 2. Ici, il est acquis dans son humiliation ; en Proverbes 8. 22, c’est dans sa gloire que l’Éternel l’a” possédé “.
2Épée : voir, à ce sujet, Genèse 3. 24 ; 22. 6 ; 1 Chroniques 21. 27 ; Psaume 22. 21.

Zacharie 13

5Et il dira : Je ne suis pas prophète ; je suis un homme qui laboure la terre ; car l’homme m’a acquis [comme esclave] dès ma jeunesse. 6Et on lui dira : Quelles sont ces blessures àa tes mains ? Et il dira : Celles dont j’ai été blessé dans la maison de mes amis. 7Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme [qui est] mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé ; et je tournerai ma main sur les petits. 8Et il arrivera dans tout le pays, dit l’Éternel, que deux parties y seront retranchées et expireront ; mais un tiers y demeurera de reste. 9Et le tiers, je l’amènerai dans le feu, et je les affinerai comme on affine l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or. Ils invoqueront mon nom, et moi, je leur répondrai ; je dirai : C’est ici mon peuple ; et lui, dira : L’Éternel est mon Dieu.

Notes

alitt. : entre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)