Ce livre déploie sous nos yeux la destinée du peuple, jusqu’à la première venue du Messie et par la suite, jusqu’à son retour en gloire. Il réunit, dans un tableau de la fin des temps, tous les traits disséminés dans les écrits des autres prophètes.
Zacharie, comme tout vrai prophète, est l’homme de son temps. Les six premiers chapitres relatent d’abord les restaurations alors en cours, celle du peuple, celle de Jérusalem, celle de la sacrificature et du Temple et de la royauté. Il cherche à encourager, consoler, exhorter le résidu en lui promettant un glorieux avenir. Et c’est de cette manière que sa prophétie se lie à celle d’Aggée. Tous deux, de façon complémentaire, manifestent un grand zèle en faveur du peuple.
La seconde partie, savoir les chapitres 7 et 8, montre que les jours de deuil actuels, souvenirs d’un douloureux passé, feront place dans l’avenir à d’heureuses assemblées.
Enfin, dans la troisième partie, des chapitres 9 à 14, Zacharie devient essentiellement l’homme qui contemple l’avenir.
Puis, dans un second oracle (chapitres 12 à 14), distinct du précédent, mais complémentaire, il considère l’avenir de ce peuple livré à des guides sans sagesse. Il le contemple, objet de l’hostilité de tous les autres peuples, s’humiliant et menant deuil, et reconnaissant enfin son Messie dans “celui qu’ils ont percé”. Alors s’opérera leur purification. Sur la base du sang versé à la croix, une source sera désormais ouverte pour eux. La vision s’achève sur un tableau qui couronne cet ensemble admirable. Il décrit le rôle du résidu d’Israël relevé.
Israël devra livrer un dernier combat contre toutes les nations, et il ne sera délivré qu’au dernier moment par l’apparition du Messie. Toutes les nations devront alors se soumettre à l’Éternel et monter à Jérusalem pour adorer ; là, tout sera sanctifié.
Il est frappant de constater que c’est dans un “temps de petites choses” (4. 10) que Zacharie présente Christ au peuple, plutôt que de l’exhorter. Retenons son exemple, nous qui vivons dans des temps comparables.
Christ apparaît tout au long du livre. Il est présenté tout d’abord comme le Germe. Puis, il est vu comme “sacrificateur sur son trône”. Plus loin, il est ce Roi débonnaire, juste, ayant le salut, humble, qui entre dans sa capitale, Jérusalem, monté sur un âne. Plus loin encore, il se présente comme le Berger, bientôt rejeté, et enfin comme cet “homme qui laboure la terre”, le compagnon de l’Éternel, frappé à la place du peuple, par l’épée divine.
Ainsi Zacharie discerne d’un regard pénétrant l’avenir du peuple de Dieu et le contemple, jusqu’à l’horizon le plus lointain, comme Dieu oblige Balaam à le faireNombres 23-24. Toute cette prophétie n’est pas encore accomplie, mais comment ne pas s’écrier avec l’apôtre, en voyant ce qui l’est déjà : “O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu !” Romains 11. 33 Rendons grâce à Dieu, de ce que ce prophète, par l’Esprit qui agissait en lui, a rendu d’avance témoignage “des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient” 1 Pierre 1. 11.