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Le livre du prophète Zacharie
Sondez les Écritures - 5e année

Zacharie 11. 7-17

Le premier oracle. Christ, roi et berger

3. Christ et l’Antichrist (2)

Le vrai Berger mis de côté et rejeté : versets 7-14

Le prophète est ici un type de Christ en tant que Berger, alors que Joshua et Zorobabel le représentaient comme Sacrificateur et comme Roi. En décrivant les brebis comme un troupeau déjà destiné à la boucherie, Zacharie expose le caractère en grande partie infructueux de ce travail de pasteur. Toutefois, au milieu de ceux qu’il est venu paître, quelques-uns, “les pauvres du troupeau”, ont entendu la voix du bon Berger et s’y soumettent. Ce sont ceux qu’il déclare bienheureuxMatthieu 5. 3-5. Il les appelle par leur nom, il les nourrit, leur donne la vie éternelle. Personne ne les ravira de sa mainJean 10. 28. Tels étaient les disciples qui entouraient le Seigneur pendant sa carrière sur la terre.

  • Rupture

Zacharie agit à nouveau symboliquement en prenant ces deux bâtons, qu’il appelle, l’un “Beauté” (ou “faveur”) et l’autre, “Liens”. Ce sont des attributs d’autorité et les instruments du berger pour défendre et délivrer son troupeau. Le premier bâton symbolise probablement l’offre pleine de grâce du Roi à son peuple. Le second bâton parle d’union, d’unité, de communion. Christ était venu pour racheter son peuple, pour le délivrer de ses puissants ennemis et de ses mauvais conducteurs. Si le peuple avait alors reçu son Messie, le royaume de Dieu aurait pu être établi. Les nations se seraient rassemblées autour du Roi, et Juda et Israël auraient retrouvé, sous son sceptre, l’ancienne unité nationale. C’est sous ce caractère de Roi Berger que le Seigneur s’est mis à paître le troupeau. Voyant les foules, il était ému de compassion parce qu’elles étaient “dispersées comme des brebis qui n’ont pas de berger”. Il a proclamé ce que les prophètes annonçaient depuis longtemps : l’amour et la grâce de Dieu.

Mais l’hostilité des conducteurs, qui se disaient les bergers du peuple – et n’étaient de fait que des “voleurs et des larrons” - ne cessa de grandir. Aussi est-il dit : “Et je détruisis trois des bergers en un mois, et mon âme fut ennuyée d’eux, et leur âme aussi se dégoûta de moi” (verset 8). On a rapproché cette destruction du revers des conducteurs politico-religieux du peuple – les pharisiens, les sadducéens et les hérodiens – dans les derniers temps de la vie du Sauveur sur la terre, avant la croixMatthieu 22. 15, 16.

Devant l’inimitié du peuple, le Seigneur renonce pour un temps au royaume et laisse le troupeau à la ruine et à la destruction : “Je ne vous paîtrai pas : que ce qui meurt, meure… quant à ce qui reste, qu’ils se dévorent l’un l’autre” (verset 9). Ce sont des paroles terribles et effrayantes. Elles ont trouvé un accomplissement lors du siège de Jérusalem en l’an 70.

Le Seigneur renonce maintenant à ce qui est sa prérogative absolue : il rompt ses bâtons1 :

  • “Beauté”, en figure son alliance avec “tous les peuples” (Israël2).
  • “Liens” (versets 10, 14), c’est-à-dire la fraternité entre Juda et Israël.

Mais il ne brisera ce second bâton qu’un peu plus tard, quand il aura reçu son salaire : c’est à regret qu’il se sépare de ce troupeau qu’il aime. Il a espéré jusqu’au bout que le peuple se détournerait de ses mauvaises voies.

Le rassemblement général est remis à un temps futur, comme nous le voyons dans le livre du prophète ÉzéchielÉzéchiel 37. 15-28. Mais “les pauvres du troupeau” qui “prenaient garde” à lui (cette expression appliquée au résidu est remarquable) comprirent ce que l’Éternel faisait et quel était son but (verset 11). Au milieu d’un si triste état de choses, les pauvres connurent la pensée du Seigneur, car sa personne avait du prix pour eux. Ils comprirent que leurs espérances juives ne pouvaient se réaliser tant que le Roi serait rejeté. Ils reçurent instruction de celui en qui ils avaient mis leur confiance, quand il répondit à leur question : “Est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ?” Actes 1. 6. Un nouvel ordre de choses allait être introduit, bien supérieur à tout ce que ces disciples avaient osé escompter. Ils avaient espéré qu’il était “celui qui doit délivrer Israël” Luc 24. 21. Maintenant, par sa mort et sa résurrection, ils allaient être introduits dans la partie céleste du royaume, réservé à l’Église.

  • Donnez-moi mon salaire

“Et je leur dis : Si cela est bon à vos yeux, donnez-moi mon salaire ; sinon laissez-le. Et ils pesèrent mon salaire, trente pièces d’argent”. Cette demande de recevoir son “salaire”, exprimée après la rupture du premier bâton, était encore, si elle avait été comprise, un appel à la repentance. Mais au lieu de recevoir du “fruit” pour ses soins et son travail d’amour, ce ne furent que des “raisins sauvages” Ésaïe 5. 2.

“Et l’Éternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux. Et je pris les trente pièces d’argent, et je les jetai au potier, dans la maison de l’Éternel” (versets 12, 13). C’est à ce prix qu’ils ont estimé le Berger d’Israël, un prix injurieux3, et pourtant soigneusement pesé. Trente pièces d’argent : c’était l’indemnité que l’on versait à un propriétaire, pour le dédommager, lorsqu’un esclave avait été frappé par les cornes d’un bœufExode 21. 324. À quel prix estimons-nous le Seigneur Jésus ?

Sur l’ordre divin, cet argent est jeté, avec indignation, dans le temple. Les sacrificateurs, qui connaissaient si bien la lettre de la loi et des prophètes, accomplirent, bien malgré eux, ce que les Écritures avaient prédit à leur sujet ; Judas aussi a eu le comportement que la parole de Dieu annonçait. Il a reçu ce salaire d’iniquité de leurs mains, pour prix de sa trahison. Plus tard, pris de remords, il voulut le leur rendre ; mais les principaux sacrificateurs, cachant leur méchanceté sous la forme de la piété, plutôt que de le mettre dans le trésor du temple, achetèrent le champ du potier, pour la sépulture des étrangersMatthieu 26. 15, 16 ; 27. 3-10. Ainsi la parole de Dieu s’est accomplie à la lettre et c’est encore elle qui les jugera au dernier jour.

Le berger insensé accepté : versets 15-17

Le berger insensé est le même que celui qui est appelé ailleurs l’Antichrist. Le prophète doit agir comme un berger insensé. Il ne tient plus dans ses mains les bâtons appelés “Beauté” ou “Liens”, mais des instruments non précisés dont ce berger insensé se servira pour frapper et blesser. Le vrai Berger, Christ, est venu pour chercher, pour sauver, pour nourrir, pour guérir et pour rassembler. Le “pasteur de néant” agira avec cruauté et dureté de cœur. Il agit exactement à l’inverse de ce que le bon Berger fait en perfection (verset 16).

Lorsque le “grand Pasteur des brebis” Hébreux 13. 20 a été rejeté, la nation est devenue la proie de bergers insensés. Mais le dernier à paraître sur la scène sera l’Antichrist. Ses caractères ont été vus dans bien des personnages de ce monde, mais ils n’étaient pas encore aussi manifestes que ceux qui seront vus dans cet “homme de péché” qui deviendra un objet de vénération et se fera adorer comme un dieu. Le Seigneur a dit : “Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez” Jean 5. 43.

Ce sera juste avant la venue du Roi des rois, le vrai Berger du troupeau. Celui-ci consumera l’Antichrist par le souffle de sa bouche et l’anéantira par l’apparition de sa venue. Malheur à lui ! Sa carrière sera brève, sa fin soudaine. Un terrible châtiment le frappera quand le Seigneur viendra avec tous ses saints pour le salut d’Israël. L’épée tombera sur son bras et sur son œil droit – respectivement symboles de la force et de l’intelligence (verset 17).

Les événements décrits dans ce chapitre 11 de Zacharie sont les plus sombres de l’histoire d’Israël. La nuit a commencé par l’apostasie et le rejet du Seigneur de gloire, ce Berger plein d’amour, né volontairement sous la loi, pour les sauver. Elle s’achèvera dans des ténèbres plus épaisses encore, sous le règne du Berger insensé. Mais le matin se lèvera après la terrible nuit et le soleil d’Israël ne se couchera plus jamais.

Notes

1Pas plus ici que plus haut, pour la destruction de trois bergers, on ne doit attribuer de telles actions à Zacharie lui-même, mais il agit comme représentant du Seigneur.
2Le mot “peuples” est au pluriel, comme en Genèse 49. 10. Il s’agit donc ici des tribus d’Israël.
3Magnifique : c’est par dérision que l’Éternel s’exprime ainsi (comp. Lévitique 27. 3).
4Signe des voies gouvernementales de Dieu : l’histoire profane rapporte qu’à Alexandrie, en l’an 70, trente Juifs étaient vendus… pour une pièce d’argent, seulement ! Et encore, avaient-ils du mal à trouver acquéreur…

Zacharie 11

7Et je me mis à paître le troupeau de la tuerie, voire même les pauvres du troupeau ; et je pris deux bâtons : je nommai l’un Beauté, et je nommai l’autre Liens, et je me mis à paître le troupeau. 8Et je détruisis trois des bergers en un mois, et mon âme fut ennuyée d’eux, et leur âme aussi se dégoûta de moi. 9Et je dis : Je ne vous paîtrai pas : que ce qui meurt, meure ; et que ce qui périt, périsse ; et quant à ce qui reste, qu’ils se dévorent l’un l’autrea. 10Et je pris mon bâton Beauté, et je le brisai, pour rompre mon alliance, que j’avais faite avec tous les peuplesb. 11Et elle fut rompue en ce jour-là ; et les pauvres du troupeau, qui prenaient garde à moi, connurent ainsic que c’était la parole de l’Éternel. 12Et je leur dis : Si cela est bon à vos yeux, donnez- [moi] mon salaire : sinon, laissez-le. Et ils pesèrent mon salaire, 30 [pièces] d’argent. 13Et l’Éternel me dit : Jette-le au potier, [ce] prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux. Et je pris les 30 [pièces] d’argent, et je les jetai au potier, dans la maison de l’Éternel. 14Et je brisai mon second bâton Liens, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.

15Et l’Éternel me dit : Prends encore les instruments d’un berger insensé. 16Car voici, je suscite un berger dans le pays, qui ne visitera pas ce qui va périr, qui ne cherchera pas ce qui est dispersé, qui ne pansera pas ce qui est blessé, et ne nourrira pas ce qui est en bon état ; mais il mangera la chair de ce qui est gras, et rompra la corne de leurs pieds. 17Malheur au pasteur de néantd qui abandonne le troupeau ! L’épée [tombera] sur son bras et sur son œil droit. Son bras sera entièrement desséché, et son œil droit sera entièrement obscurci.

Notes

alitt. : l’un la chair de l’autre.
bou : tribus.
cou : sûrement.
dou : idolâtre.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)