Israël vient d’être rétabli sur sa terre et chante sa reconnaissance au Dieu de bonté et de vérité (verset 5) qui l’a relevé. Mais plusieurs ennemis sont encore là ; seul Dieu pourra l’en délivrer entièrement.
Notons que les versets 2 à 6 de notre psaume correspondent à la seconde partie du Psaume 57 (verset 8 à 12), et les versets 7 à 14 aux versets 7 à 14 du Psaume 60.
Dans le début des deux psaumes précités, David, poursuivi par Saül, Psaume 57. 2-7 ou affligé de la détresse du peuple humilié et disperséPsaume 60. 3-5, avait crié à Dieu. La fin de ces deux psaumes célébrait les magnifiques réponses à ces prières : l’Éternel avait anéanti les ennemis du dedans et du dehors ; il avait permis l’instauration du règne de David, le roi selon son cœur. Au Psaume 108, la délivrance est beaucoup plus grande que celle que connut David ; elle sera pleinement acquise au moment du règne de Christ. Par anticipation, notre psaume chante cette magnifique victoire.
Au Psaume 57, David, parcourant du regard toutes les contrées soumises à sa domination, avait chanté sa reconnaissance à son “Seigneur” (Adonaï : le Maître) Psaume 57. 10. Se levant dès l’aube, il avait réveillé ses instruments de louange, longtemps endormis, et avait exalté la bonté de Dieu devant un peuple unifié et pacifié.
Au Psaume 108, on sort à nouveau le luth et la harpe pour accompagner le chœur des rachetés.
Mais l’époque a changé : le cantique va célébrer la bonté de “l’Éternel” (verset 4), le Dieu de l’alliance, celui de tout Israël (pas seulement le Seigneur de David) dans un tout nouveau jour, celui du règne de paix.
La situation est encore précaire ; les ennemis ne sont pas tous défaits : d’où cette adresse au Dieu qui domine toute la terre pour qu’il libère entièrement le pays de ses occupants impies et détruise la puissance des adversaires. En tout temps, la gloire de Dieu est de délivrer les siensPsaume 21. 6. Christ en a fait l’expérience. Le croyant l’éprouve à sa conversion et dans les moments difficiles de la vie chrétienne.
La réponse divine ne se fait pas attendre : elle donne l’assurance que, dans un moment, Dieu descendra (dans la personne du Messie) pour revendiquer le royaume ; tout Israël sera alors pleinement rétabli sous son sceptre et la terre des pères retrouvera toute sa grandeur :
Malgré l’assurance divine, les fidèles sont convaincus que, sans une intervention miraculeuse, rien ne pourra réduire à néant la puissance des adversaires ; ils redoutent en particulier la force d’Édom, dont la capitale, Pétra, nichée dans les rochers, est considérée comme une citadelle imprenable, d’où cette requête. L’Éternel, qui avait laissé agir celui-ci contre son frère dans le passé, entendra ce cri et anéantira le territoire d’Édom en un momentÉsaïe 63. 1-6 ; Abdias.
Après les expériences extraordinaires vécues par Israël rétabli dans son royaume, et avant le chant de louange qui se prolongera pendant tout le règne de son Messie (versets 2-5), ces deux derniers versets forment une conclusion lourde de sens : que de temps et que d’épreuves aura-t-il fallu au peuple de Dieu pour comprendre que “la délivrance qui vient de l’homme est vaine” ! Dieu seul permet “des actes de valeur” à celui qui prend une humble place devant lui et reconnaît les droits divins sur toute sa vie.
Cet enseignement garde toute sa valeur pour les combats du chrétien dans sa vie quotidienne, mais cela nécessite la mise en pratique sans relâche de l’injonction : “Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force” Éphésiens 6. 10.