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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 5e année

Psaume 108

Vers le rassemblement de tout Israël dans son pays

2. Relèvement d’Israël sous le sceptre de son Messie

Israël vient d’être rétabli sur sa terre et chante sa reconnaissance au Dieu de bonté et de vérité (verset 5) qui l’a relevé. Mais plusieurs ennemis sont encore là ; seul Dieu pourra l’en délivrer entièrement.

Notons que les versets 2 à 6 de notre psaume correspondent à la seconde partie du Psaume 57 (verset 8 à 12), et les versets 7 à 14 aux versets 7 à 14 du Psaume 60.

Dans le début des deux psaumes précités, David, poursuivi par Saül, Psaume 57. 2-7 ou affligé de la détresse du peuple humilié et disperséPsaume 60. 3-5, avait crié à Dieu. La fin de ces deux psaumes célébrait les magnifiques réponses à ces prières : l’Éternel avait anéanti les ennemis du dedans et du dehors ; il avait permis l’instauration du règne de David, le roi selon son cœur. Au Psaume 108, la délivrance est beaucoup plus grande que celle que connut David ; elle sera pleinement acquise au moment du règne de Christ. Par anticipation, notre psaume chante cette magnifique victoire.

Louange adressée à l’Éternel : versets 2-5

Au Psaume 57, David, parcourant du regard toutes les contrées soumises à sa domination, avait chanté sa reconnaissance à son “Seigneur” (Adonaï : le Maître) Psaume 57. 10. Se levant dès l’aube, il avait réveillé ses instruments de louange, longtemps endormis, et avait exalté la bonté de Dieu devant un peuple unifié et pacifié.

Au Psaume 108, on sort à nouveau le luth et la harpe pour accompagner le chœur des rachetés.

Mais l’époque a changé : le cantique va célébrer la bonté de “l’Éternel” (verset 4), le Dieu de l’alliance, celui de tout Israël (pas seulement le Seigneur de David) dans un tout nouveau jour, celui du règne de paix.

Prière adressée au Dieu souverain (Elohim) : versets 6, 7

La situation est encore précaire ; les ennemis ne sont pas tous défaits : d’où cette adresse au Dieu qui domine toute la terre pour qu’il libère entièrement le pays de ses occupants impies et détruise la puissance des adversaires. En tout temps, la gloire de Dieu est de délivrer les siensPsaume 21. 6. Christ en a fait l’expérience. Le croyant l’éprouve à sa conversion et dans les moments difficiles de la vie chrétienne.

La réponse divine : versets 8-10

La réponse divine ne se fait pas attendre : elle donne l’assurance que, dans un moment, Dieu descendra (dans la personne du Messie) pour revendiquer le royaume ; tout Israël sera alors pleinement rétabli sous son sceptre et la terre des pères retrouvera toute sa grandeur :

  • les lieux qui appartenaient dès l’origine à l’histoire d’Israël,
  • tel Sichem, où Abraham, arrivant en Canaan, avait porté ses premiers pas et dressé son autelGenèse 12. 6, 7,
  • tel Succoth, à l’est du Jourdain, où Jacob, de retour en Canaan, après une longue absence, s’était établiGenèse 33. 17.
  • les territoires les plus convoités par les ennemis : Galaad et Manassé (menacés par les Syriens et les Ammonites).
  • les tribus les plus puissantes d’Israël :
  • Éphraïm, rempart du royaume du nord après la scission d’Israël en deux royaumes rivaux,
  • Juda, sceptre du royaume du sud, composé des tribus de Juda et Benjamin.
  • les territoires des nations qui seront bientôt soumises ou exterminées :
  • Moab1, réduit à l’esclavage et lavant les pieds de son maître,
  • Édom2, moqueur et insolent quand son frère (Israël) était dans le malheur (Abdias) ; son territoire deviendra la propriété d’Israël : “J’ai jeté ma sandale” sur Édom,
  • la Philistie (région de Gaza) dont les habitants avaient longtemps été des ennemis irréductibles du peuple d’Israël.

Nouvelle prière : versets 11, 12

Malgré l’assurance divine, les fidèles sont convaincus que, sans une intervention miraculeuse, rien ne pourra réduire à néant la puissance des adversaires ; ils redoutent en particulier la force d’Édom, dont la capitale, Pétra, nichée dans les rochers, est considérée comme une citadelle imprenable, d’où cette requête. L’Éternel, qui avait laissé agir celui-ci contre son frère dans le passé, entendra ce cri et anéantira le territoire d’Édom en un momentÉsaïe 63. 1-6 ; Abdias.

Conclusion : versets 13, 14

Après les expériences extraordinaires vécues par Israël rétabli dans son royaume, et avant le chant de louange qui se prolongera pendant tout le règne de son Messie (versets 2-5), ces deux derniers versets forment une conclusion lourde de sens : que de temps et que d’épreuves aura-t-il fallu au peuple de Dieu pour comprendre que “la délivrance qui vient de l’homme est vaine” ! Dieu seul permet “des actes de valeur” à celui qui prend une humble place devant lui et reconnaît les droits divins sur toute sa vie.

Cet enseignement garde toute sa valeur pour les combats du chrétien dans sa vie quotidienne, mais cela nécessite la mise en pratique sans relâche de l’injonction : “Fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force” Éphésiens 6. 10.

Notes

1Moab, peuple descendant de Lot (Genèse 19. 37). Son roi avait voulu faire maudire le peuple d’Israël par Balaam (Nombres 22- 24).
2Édom, peuple descendant d’Ésaü, frère de Jacob (Genèse 25. 30 ; 36. 1-8).

Psaumes 108

1Cantique. Psaume de David.

2Mon cœur est affermi, ô Dieu ! je chanterai, et je psalmodierai,­… mon âmea aussi.

3Éveillez-vous, luth et harpe ! Je m’éveillerai à l’aube du jour.

4Je te célébrerai parmi les peuples, ô Éternel ! et je chanterai tes louanges parmi les peuplades ;

5Car ta bonté est grande par-dessus les cieux, et ta vérité [atteint] jusqu’aux nues.

6Élève-toi, ô Dieu ! au-dessus des cieux, et que ta gloire soit au-dessus de toute la terre.

7Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta droite, et réponds-moib.

8Dieu a parlé dans sa sainteté : je me réjouirai ; je partagerai Sichem et je mesurerai la vallée de Succoth.

9Galaad est à moi, Manassé est à moi, et Éphraïm est la forcec de ma tête ; Juda est mon législateur ;

10Moab est le bassin où je me lave ; sur Édom j’ai jeté ma sandale ; sur la Philistie je pousserai des cris de triomphe.

11Qui me conduira dans la ville forte ? Qui me mènera jusqu’en Édom ?

12Ne sera-ce pas toi, ô Dieu, qui nous as rejetés, et qui n’es pas sorti, ô Dieu, avec nos armées ?

13Donne-nous du secours pour sortir de détresse ; car la délivrance qui vient de l’homme est vaine.

14Par Dieu nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires.

Notes

alitt. : ma gloire, comp. : 16. 9.
bqqs. lisent : nous.
cou : le rempart.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)