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Les Psaumes
Sondez les Écritures - 5e année

Psaume 110

Vers le rassemblement de tout Israël dans son pays

4. Exaltation du Seigneur, roi et sacrificateur

Le Psaume 110 est une des pages de l’A.T. parmi les plus citées dans le N.T., tellement sa portée est capitale.

Nous n’aborderons pas, dans ces lignes, l’aspect de la seigneurie et de la sacrificature de Christ pour l’Église1. Plusieurs psaumes nous parlent d’une seule personne, Christ (Psaume 2, 8, 16, 22, 110).

Le Psaume 2 présente la royauté future de Christ, le Psaume 8 sa seigneurie, comme Fils de l’homme. Au Psaume 16, il est le serviteur parfait dans son chemin sur la terre. Le Psaume 22 montre Christ mourant sur la croix ; le Psaume 110 le présente ressuscité et accueilli par Dieu dans le ciel. Le pauvre du Psaume 109 n’avait trouvé pour son amour que la haine des hommes ; nous découvrons au Psaume 110 qu’il est le Seigneur de David ; Dieu le fait asseoir à sa droite avant de lui donner la domination sur tous ses ennemis. Quel relief prend ce tableau grandiose de l’homme Christ Jésus, glorieux vainqueur, après tant d’humiliations !

Assieds-toi à ma droite : verset 1

Sans transition, nous sommes passés du chemin de l’homme de douleur à son exaltation à la droite de l’Éternel.

Les récits évangéliques nous montreront l’aspect extérieur des événements successifs : le chemin de l’homme solitaire, Gethsémané, Golgotha, la résurrection, la nuée qui enlève Jésus à la vue de ses disciples. David, le prophète, lève le voile qui masque la face cachée des souffrances de ChristPsaume 22. 69, et ici de son exaltation. Ce psaume s’ouvre donc sur une scène admirable : entouré des autorités du ciel, Dieu lui-même accueille en vainqueur celui qui vient d’accomplir l’œuvre de la rédemption. Nous entendons la salutation solennelle : “Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que…”

Arrêtons-nous un moment sur ces trois expressions essentielles :

  • Assieds-toi. C’est une réponse au défi jeté par tous les moqueurs qui entouraient la croix et insultaient Jésus : “Il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui” Matthieu 27. 43. L’Éternel a délivré son Christ de la mort ; si le peuple d’Israël l’a rejeté, lui le fait asseoir comme Seigneur dans le cielMarc 16. 19 ; Hébreux 10. 12 ; car c’est bien de la seigneurie de Christ qu’il est question ici. Sa domination s’étendra bientôt sur la terre habitée tout entière.
  • À ma droite : L’Éternel avait été à la droite du pauvre dans son chemin (109. 31). L’homme souffrant d’hier reçoit maintenant la place d’honneur quand il s’assied à la droite de l’Éternel, dans le ciel.

Ce n’est encore qu’une place d’attente ; après sa victoire sur tous les ennemis, il s’assiéra sur son propre trône.

  • Jusqu’à ce que… : Tous les ennemis ne sont pas encore anéantis. Le moment où s’accomplira cet événement reste réservé à l’autorité du Père, reconnaît Jésus lui-mêmeMarc 13. 32 ; Actes 1. 7. La soumission des ennemis devra être entière ; ils seront comme le marchepied des pieds de Christ, totalement asservis1 Corinthiens 15. 24, 252.

Les ennemis défaits : versets 2, 5, 6

  • verset 2 : On se souvient que Moïse avait reçu de l’Éternel la verge de l’autoritéExode 4. 2-5, 17 avec laquelle il avait anéanti les Égyptiens, engloutis dans la mer RougeExode 14. 16, 26-31. De même l’Éternel donnera “la verge de sa force” à son Oint, en Sion, siège de la royautéPsaume 2. 6. Christ établira sa domination sur son peuple et sur les nations pacifiées, comme roi de justice et de paixGenèse 49. 10.
  • versets 5, 6 : Ces versets reviennent en arrière sur la période des combats qui ont précédé l’établissement du règne évoqué aux versets 2 et 3.

Le Seigneur (Christ), à la droite de l’Éternel (“à ta droite”) brise toutes les puissances ennemies (les nations et l’Assyrien), comme au verset 9 du Psaume 2 ; il est successivement leur triomphateur (verset 5) et leur juge (verset 6).

Le peuple de franche volonté : verset 3

Après la destruction des grandes puissances qui avaient dominé sur la terre, le règne pourra être instauré sur “un peuple de franche volonté” Cantique des cantiques 6. 12.

Ce peuple, formé à travers des épreuves sans nombre, sera enfin rassemblé autour de son Messie glorieux ; peuple nouveau, il sera comme la fraîcheur de la rosée descendant sur une terre purifiée, “rosée de ta jeunesse” (ou de tes jeunes gens) dans une fraîcheur inaltérable. Ce sera le peuple “qui naîtra”, une semence qui servira le Seigneur de gloire et lui “sera comptée comme une génération” Psaume 22. 31.

La sacrificature de bénédiction : verset 4

Nous apprenons ici qu’un décret divin, attesté par serment, donne également à Christ la souveraine sacrificature selon l’ordre de Melchisédec. C’est l’ordre le plus élevé de la sacrificature, puisqu’elle n’a pas de fin et ne se transmet pas.

Le Seigneur de David est donc appelé à exercer ce double office de roi et de sacrificateur. Il entre dans le ciel et le trône lui est offert ; mais il entre là aussi comme dans le sanctuaire divin pour recevoir la sacrificature suprême. Il l’exercera en perfection pendant toute la période du règne millénaire ; il bénira abondamment le peuple nouveau et conduira sa louange3.

L’eau du torrent : verset 7

Avant d’être exalté et placé très haut, Christ, serviteur de Dieu, avait été “méprisé et délaissé des hommes” qui n’avaient “eu pour lui aucune estime” Ésaïe 52. 13 ; 53. 3. Coûte que coûte, il avait pourtant voulu s’acquitter de sa mission ; il avait poursuivi sa route, sans halte inutile ; peu de sources d’eau sur son chemin sinon celles que Dieu lui préparait. Jésus avait apprécié d’autant plus la valeur de ces eaux rafraîchissantes du torrent auprès d’âmes simples mais attirées par sa personne : la Samaritaine à SicharJean 4, la pécheresse chez SimonLuc 7. 44-48, le malfaiteur repentant sur la croixLuc 23. 42, etc.

“C’est pourquoi il lèvera haut la tête”. Sur la croix, nous dit l’évangile, le Sauveur avait “baissé la tête” et remis son esprit à son PèreJean 19. 30. Maintenant, ressuscité, montant au ciel, “il lève haut la tête” ; c’est la réponse du Père à la prière de son Fils : “J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même” Jean 17. 5. L’œuvre de la rédemption étant accomplie, l’heure du repos vient de sonner au cadran divin.

Les Psaume 22 et 110 sont manifestement le centre de tous les psaumes. L’un tourne nos pensées vers le passé (l’œuvre de la rédemption), l’autre vers le présent (exaltation de Christ), mais aussi vers l’avenir (règne de bénédiction).

Cependant, si le Psaume 22 s’adresse surtout au cœur, le Psaume 110 s’adresse à la foi et à l’espérance, déjà dans l’A.T. Il n’y a là de victoire que dans le ciel ; sur la terre, tout n’est encore qu’en promesse. La portée de ce psaume s’élargit considérablement dans le N.T. où il devient le fil conducteur de toutes les bénédictions actuelles et futures accordées au croyant4. Notons encore ceci : il est touchant de constater que toutes les citations du Psaume 110 dans le N.T. illustrent un enseignement donné à des Juifs invités à quitter le domaine des figures et des ombres des choses célestesHébreux 8. 5 pour découvrir la glorieuse réalité révélée au peuple chrétien.

Notes

1Sur la sacrificature de Christ, voir SLE vol. 12 le commentaire sur les chapitres 6 et 7 de l’épître aux Hébreux.
2 “Le marchepied de tes pieds”. Comp. avec l’épisode relaté en Josué 10. 24, lors de la conquête de Canaan.
3

Roi et sacrificateur, deux fonctions nettement dissociées jusque-là :

  • 1. Moïse était “roi en Jeshurun” (Deutéronome 33. 5) et son frère Aaron était sacrificateur.
  • 2. Le roi Ozias, par orgueil, voulut usurper le pouvoir religieux (la sacrificature) alors qu’il possédait déjà le pouvoir civil (la royauté) ; il fut aussitôt frappé de la lèpre et mourut misérablement (2 Chroniques 26. 16-21).
  • 3. Dans un temps de grande misère, le prophète Zacharie annonce, pour l’encouragement des fidèles, la venue de celui qui rassemblera dans sa personne cette double autorité. Joshua n’en est que la pâle figure (Zacharie 6. 13).
4
  • 1. Seigneurie de Christ :

Quatre citations sont capitales :

  • Matthieu 22. 44 ; Marc 12. 36 ; Luc 20. 41-44 : rejet de Jésus comme “Seigneur de David” par le peuple juif.
  • Actes 2. 34, 35 : Jésus, fait “Seigneur et Christ” par Dieu dans le ciel, devient Sauveur et Seigneur de ceux qui se repentent et sont baptisés en son nom, en rémission de péchés ; ceux-ci entrent dans l’Église chrétienne, Juifs et nations.
  • Hébreux 1. 13 ; 10. 13 : Christ présenté aux Juifs de la dispersion, assis à la droite de Dieu ; il se substitue à tout ce qui avait précédé dans l’histoire d’Israël.
  • Voir aussi Éphésiens 1. 17, 20, 22 ; 2. 5, 6 ; 1 Corinthiens 15. 25, etc.
  • 2. Sacrificature de Christ :
  • Hébreux 5. 6 ; 7. 17-21 : la sacrificature de bénédiction s’exercera plus tard, pendant le règne millénaire. Dès maintenant, Christ exerce envers les rachetés de son Église une sacrificature d’intercession en miséricorde et grâce pour leurs infirmités (Hébreux 4. 14-16).

Psaumes 110

1De David. Psaume.

L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds.

2L’Éternel enverra de Sion la vergea de ta force : Domine au milieu de tes ennemis !

3Ton peuple sera [un peuple] de franche volonté, au jour de ta puissance, en sainte magnificence. Du sein de l’aurore te [viendra] la rosée de ta jeunesseb.

4L’Éternel a juré, et il ne se repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédec.

5Le Seigneur, à ta droite, brisera les rois au jour de sa colère.

6Il jugera parmi les nations, il remplira [tout] de corps morts, il brisera le chef d’unc grand pays.

7Il boira du torrent dans le chemin, c’est pourquoi il lèvera haut la tête.

Notes

avoir Exode 4. 2, 17.
bdans le sens de : tes jeunes gens.
clitt. : sur un.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)