Le Psaume 110 est une des pages de l’A.T. parmi les plus citées dans le N.T., tellement sa portée est capitale.
Nous n’aborderons pas, dans ces lignes, l’aspect de la seigneurie et de la sacrificature de Christ pour l’Église1. Plusieurs psaumes nous parlent d’une seule personne, Christ (Psaume 2, 8, 16, 22, 110).
Le Psaume 2 présente la royauté future de Christ, le Psaume 8 sa seigneurie, comme Fils de l’homme. Au Psaume 16, il est le serviteur parfait dans son chemin sur la terre. Le Psaume 22 montre Christ mourant sur la croix ; le Psaume 110 le présente ressuscité et accueilli par Dieu dans le ciel. Le pauvre du Psaume 109 n’avait trouvé pour son amour que la haine des hommes ; nous découvrons au Psaume 110 qu’il est le Seigneur de David ; Dieu le fait asseoir à sa droite avant de lui donner la domination sur tous ses ennemis. Quel relief prend ce tableau grandiose de l’homme Christ Jésus, glorieux vainqueur, après tant d’humiliations !
Sans transition, nous sommes passés du chemin de l’homme de douleur à son exaltation à la droite de l’Éternel.
Les récits évangéliques nous montreront l’aspect extérieur des événements successifs : le chemin de l’homme solitaire, Gethsémané, Golgotha, la résurrection, la nuée qui enlève Jésus à la vue de ses disciples. David, le prophète, lève le voile qui masque la face cachée des souffrances de ChristPsaume 22. 69, et ici de son exaltation. Ce psaume s’ouvre donc sur une scène admirable : entouré des autorités du ciel, Dieu lui-même accueille en vainqueur celui qui vient d’accomplir l’œuvre de la rédemption. Nous entendons la salutation solennelle : “Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que…”
Arrêtons-nous un moment sur ces trois expressions essentielles :
Ce n’est encore qu’une place d’attente ; après sa victoire sur tous les ennemis, il s’assiéra sur son propre trône.
Le Seigneur (Christ), à la droite de l’Éternel (“à ta droite”) brise toutes les puissances ennemies (les nations et l’
Après la destruction des grandes puissances qui avaient dominé sur la terre, le règne pourra être instauré sur “un peuple de franche volonté” Cantique des cantiques 6. 12.
Ce peuple, formé à travers des épreuves sans nombre, sera enfin rassemblé autour de son Messie glorieux ; peuple nouveau, il sera comme la fraîcheur de la rosée descendant sur une terre purifiée, “rosée de ta jeunesse” (ou de tes jeunes gens) dans une fraîcheur inaltérable. Ce sera le peuple “qui naîtra”, une semence qui servira le Seigneur de gloire et lui “sera comptée comme une génération” Psaume 22. 31.
Nous apprenons ici qu’un décret divin, attesté par serment, donne également à Christ la souveraine sacrificature selon l’ordre de
Le Seigneur de David est donc appelé à exercer ce double office de roi et de sacrificateur. Il entre dans le ciel et le trône lui est offert ; mais il entre là aussi comme dans le sanctuaire divin pour recevoir la sacrificature suprême. Il l’exercera en perfection pendant toute la période du règne millénaire ; il bénira abondamment le peuple nouveau et conduira sa louange3.
Avant d’être exalté et placé très haut, Christ, serviteur de Dieu, avait été “méprisé et délaissé des hommes” qui n’avaient “eu pour lui aucune estime” Ésaïe 52. 13 ; 53. 3. Coûte que coûte, il avait pourtant voulu s’acquitter de sa mission ; il avait poursuivi sa route, sans halte inutile ; peu de sources d’eau sur son chemin sinon celles que Dieu lui préparait. Jésus avait apprécié d’autant plus la valeur de ces eaux rafraîchissantes du torrent auprès d’âmes simples mais attirées par sa personne : la Samaritaine à SicharJean 4, la pécheresse chez SimonLuc 7. 44-48, le malfaiteur repentant sur la croixLuc 23. 42, etc.
“C’est pourquoi il lèvera haut la tête”. Sur la croix, nous dit l’évangile, le Sauveur avait “baissé la tête” et remis son esprit à son PèreJean 19. 30. Maintenant, ressuscité, montant au ciel, “il lève haut la tête” ; c’est la réponse du Père à la prière de son Fils : “J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ; et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même” Jean 17. 5. L’œuvre de la rédemption étant accomplie, l’heure du repos vient de sonner au cadran divin.
Les Psaume 22 et 110 sont manifestement le centre de tous les psaumes. L’un tourne nos pensées vers le passé (l’œuvre de la rédemption), l’autre vers le présent (exaltation de Christ), mais aussi vers l’avenir (règne de bénédiction).
Cependant, si le Psaume 22 s’adresse surtout au cœur, le Psaume 110 s’adresse à la foi et à l’espérance, déjà dans l’A.T. Il n’y a là de victoire que dans le ciel ; sur la terre, tout n’est encore qu’en promesse. La portée de ce psaume s’élargit considérablement dans le N.T. où il devient le fil conducteur de toutes les bénédictions actuelles et futures accordées au croyant4. Notons encore ceci : il est touchant de constater que toutes les citations du Psaume 110 dans le N.T. illustrent un enseignement donné à des Juifs invités à quitter le domaine des figures et des ombres des choses célestesHébreux 8. 5 pour découvrir la glorieuse réalité révélée au peuple chrétien.
Roi et sacrificateur, deux fonctions nettement dissociées jusque-là :
Quatre citations sont capitales :