La Genèse présente le récit de la création, tandis que ce psaume est en quelque sorte le cantique de la création. Si la Genèse décrit le commencement de l’ordre éternel, le psaume 104 montre le spectacle continuel de sa vie. Ainsi, le cantique est plus animé que le récit ; ce dernier représente « une nature morte » ; le premier est rempli de figures pleines d’activité et de mouvement.
Dans ce psaume, l’Éternel est donc célébré comme le créateur. Toutes ses œuvres témoignent de sa grandeur, de sa puissance, de sa sagesse, et aussi de sa sollicitude à l’égard de sa création.
Les premiers versets correspondent aux deux premiers jours de la créationGenèse 1. 3-8 :
Le verset 4 montre que les anges sont des créatures, faites pour servir Dieu. Ce verset est cité en Hébreux 1. 7 pour montrer la supériorité du Fils, l’artisan de Dieu dans la création, sur toutes ses créatures, même sur les “anges puissants en force” (103. 20).
Le psalmiste décrit l’état de la terre, dans un langage poétique admirable. Le Seigneur lui-même en a été le fondateur (verset 5 ; 102. 26), “quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu éclataient de joie” Job 38. 4-7. Il en révèle ensuite la structure, rassemble les eaux en un lieu, leur assigne la limite qu’elles ne pourront franchir (verset 9), et fait apparaître la terre, distincte des mers. Ces expressions correspondent au troisième jour de la créationGenèse 1. 9-13. Dieu accomplit ces merveilles par sa parole, la foi nous les fait comprendreHébreux 11. 3.
Dieu exerce aujourd’hui cette même puissance en faveur de ses enfants. N’est-il pas rassurant de savoir, quand l’épreuve nous assaille comme les flots de la mer, que Dieu lui a dit : “Tu viendras jusqu’ici, et tu n’iras pas plus loin, et ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots” Job 38. 11 ; Apocalypse 2. 10. Ne pouvons-nous pas voir dans “les montagnes” (verset 8), une invitation à chercher notre secours en haut (121. 1, 2) ?
Dieu a créé la terre pour qu’elle soit habitéeÉsaïe 45. 18. Il veille donc à ce que des eaux abondantes abreuvent les oiseaux des cieux et les bêtes des champs (versets 11, 12). Il ne s’est pas contenté de créer ces ressources (verset 10a), mais il les maintient en activité (verset 10b). Tout est ainsi préparé par les soins de Dieu “faisant sortir le pain de la terre” (verset 14).
L’homme est nourri, mais il trouve aussi la joie pour son cœur et l’éclat de son visage. Le pain, le vin et l’huile (verset 15) sont autant de figures de ce que le chrétien trouve en Christ :
Toute la terre est ainsi préparée pour assurer la vie et le repos de l’homme et des animaux qui y sont placés.
Les luminaires apparaissent au quatrième jour de la créationGenèse 1. 14-19. Leur apparition commande les mouvements et les activités des bêtes et des hommes. Ces faits sont exposés ici selon l’ordre divin de la création : “Il y eut soir, et il y eut matin”. Le soir (versets 19-21) précède le matin (versets 22, 23) : la pensée de Dieu est d’établir définitivement le “jour”, car Dieu est lumière (verset 2). Ce jour sera inauguré sur la terre par l’apparition glorieuse du Seigneur Jésus, comme le soleil de justice ayant la guérison dans ses ailesMalachie 3. 19, 20.
Ce verset est une pause dans le cours du psaume. Le psalmiste s’interrompt dans l’énumération des merveilles de la création pour se tourner vers le Créateur avec admiration. Ses œuvres sont non seulement nombreuses, mais elles reflètent sa sagesse. Les richesses dont la terre est remplie en sont le témoignage ; comme toutes choses, elles appartiennent à l’ÉternelPsaume 24. 1, 2. Admirons, nous aussi, les beautés de la création et rendons gloire à son Auteur.
Le psalmiste reprend sa méditation pour parler de la mer et de ce qui y foisonne ; c’est l’œuvre de Dieu au cinquième jourGenèse 1. 20-23. Aujourd’hui encore, l’homme n’a pas sondé les immenses richesses et la diversité des créatures qui peuplent les mers (verset 25). L’auteur voit surtout les soins de Dieu qui pourvoit aux besoins des animaux sans nombre qui se meuvent dans les eaux ; ne soutient-il pas toutes choses par la parole de sa puissance ? Lui seul les connaît tous, les nourrit (versets 27, 28) et veille à ce qu’ils se renouvellent (verset 30). En admirant ces choses, ne pouvons-nous pas dire, avec David : “Éternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique par toute la terre” Psaume 8. 10 !
La création1, les œuvres de l’Éternel, sont autant de témoignages rendus à sa gloire. Le psalmiste rappelle que la puissance de l’Éternel ne change pas (verset 31). Il agit sur la terre avec l’autorité souveraine du Créateur (verset 32), afin de la préparer pour le temps glorieux du règne de Christ, où les pécheurs n’y auront plus leur place (verset 35).
Si belle que soit cette première création, elle est destinée à disparaître, pour faire place aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre. La nouvelle création sera immuable, car elle est fondée sur l’œuvre de Christ à la croix. La puissance du Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, a agi en ressuscitant le Christ d’entre les morts et en assujettissant toutes choses sous ses piedsPsaume 8. 6 ; Éphésiens 1. 19-23.
“Je me réjouirai en l’Éternel”, dit le psalmiste (verset 34) : le bonheur trouvé dans la relation avec le Créateur dépasse la joie de la contemplation de la nature, si admirable soit-elle. Chrétiens, nous puisons notre bonheur à la même sourcePhilippiens 4. 4. Aussi, répétons avec le psalmiste : “Mon âme, bénis l’Éternel !” (versets 1, 35).