Cette partie du livre traite du salut de la terre, par le moyen des jugements, en vue de la
Le premier psaume de cette section (Psaume 94) est un appel au Dieu des vengeances, pour qu’il rende la récompense aux orgueilleux ; le dernier (Psaume 100) est une action de grâces qui célèbre la bonté de l’Éternel.
Les deux premiers versets sont une prière que le résidu seul peut adresser à Dieu. Ce n’est plus le temps de la grâce, où, à l’exemple de leur Sauveur, les fidèles sont appelés à pardonner et à prier pour leurs ennemisLuc 6. 27-36. Pour que la terre puisse connaître la bénédiction et la paix, il faut que les “orgueilleux”, les ennemis du Dieu qui hait l’orgueilProverbes 8. 13, reçoivent la rétribution de leurs actes.
Le fidèle comprend difficilement que les méchants puissent encore se réjouir. Asaph aussi s’étonnait de leur prospérité (73. 3-12). À trois reprises l’auteur de ce psaume demande à l’Éternel : “jusques à quand ?” Apocalypse 6. 10
Si l’homme pieux souffre des paroles et des actions des hommes iniques, il est plus sensible encore aux outrages faits à l’Éternel (verset 4).
Le fidèle dépeint ensuite la détresse des fidèles et des “pauvres du troupeau”, sous l’oppression et la violence des ennemis de l’Éternel (versets 5, 6).
À leurs paroles et leurs actions méchantes, ceux-ci ajoutent encore l’incrédulité (verset 7) : ils méprisent la souveraineté et la grandeur de Dieu (Jah) et oublient sa bonté envers Jacob, son peuple affligé.
Toute cette conduite ne peut qu’entraîner le jugement de la part de Dieu.
Le psalmiste s’adresse aux “stupides d’entre le peuple” : ce sont les idolâtresJérémie 51. 17, et plus particulièrement peut-être, dans le sens prophétique, des Juifs égarés par Satan au moment de la révélation de l’inique1. Ceux qui ont refusé l’évangile n’ont pas reçu “l’amour de la vérité pour être sauvés” de sorte qu’ils recevront une énergie d’erreur pour croire au mensonge2 Thessaloniciens 2. 8-12.
Bien que ce psaume présente prophétiquement les jours qui précéderont la venue en gloire de Christ, Satan opère aujourd’hui selon les mêmes principes au milieu de la chrétienté, pour entraîner les incrédules vers la perdition : “Le mystère d’iniquité opère déjà” 2 Thessaloniciens 2. 7.
Ne faut-il pas être insensé pour s’imaginer que Dieu, qui a donné aux hommes l’ouïe et la vue, n’entend pas leurs paroles arrogantes et ne voit pas leurs mauvaises actions ? À l’oreille et à l’œil du corps correspondent l’oreille et l’œil du cœurJean 12. 16 ; Éphésiens 1. 18, par lesquels l’homme peut discerner la parole et les œuvres de Dieu, pour croire et être sauvé. Mais quel cas font les hommes des avertissements divins ? Ne préfèrent-ils pas s’étourdir de leurs propres pensées vaines (verset 11), qui si elles ont une apparence de sagesse, ne sont que folie aux yeux de Dieu1 Corinthiens 3. 20 ?
Pourquoi celui que Dieu châtie est-il appelé “bienheureux” (verset 12) ? Sans doute parce que la discipline divine a pour motif l’amour et pour but de mettre les siens à l’abri du jugementApocalypse 3. 19 ; Hébreux 12. 7-9. Comme un père, il réprimande ceux qu’il aime et les instruit par l’épreuveProverbes 4. 1-9, 13, 23.
Dieu agit ainsi envers son peuple et il veille à ce qu’un jour, “le jugement retourne à la justice” (verset 15), c’est-à-dire que la vérité soit manifestée sans obstacle, et que le jugement soit rendu en toute droitureÉsaïe 59. 14, 15. Pendant toute l’histoire humaine, les jugements auront bien souvent été injustes ; le point culminant a été atteint lorsque le saint et le juste, le Seigneur Jésus, a été condamné à être crucifié. Aussi faudra-t-il attendre le règne de Christ auquel ce psaume fait allusion pour voir ces deux principes réunisÉsaïe 32. 1-8.
Dès maintenant, le fidèle doit tenir ferme contre les méchants. Pour cela, il peut compter sur le secours de l’Éternel, raconter sa bonté, implorer sa délivranceÉsaïe 62. 6, 78, et parler de lui avec ceux qui le craignentMalachie 3. 16.
Sans doute réalise-t-il sa faiblesse – son pied peut glisser (73. 2) – mais Dieu le garde encore de toute chute (116. 8).
Ainsi le fidèle, qui a part à l’affliction, a part aussi à la consolation divine (verset 19).
Quel contraste avec l’activité de la puissance de méchanceté (verset 20), qui ne peut, en aucune manière, être associée à la puissance de Dieu2 Corinthiens 6. 14-16.
Le psaume s’achève sur l’expression de la confiance du fidèle en Dieu. L’iniquité et la méchanceté de l’homme (verset 23) seront enfin punies. Nous comprenons que le jugement divin frappera ceux qui auront refusé de croire au Fils unique que Dieu a donné pour le salut des pécheurs.
Ce psaume nous montre que les caractères des méchants sont les mêmes à travers les siècles. Ils ont pour source l’orgueil (verset 2), l’incrédulité (verset 4) et le mépris de Dieu (verset 7).
Pourtant Dieu entend leurs paroles et voit leurs actions. C’est le “mystère de Dieu” Apocalypse 10. 7 qui semble ne pas tenir compte du mal et de son développement. Cependant Dieu nous instruit par sa discipline, comme un père éduque ses enfants. Il apaise les pensées qui peuvent bouillonner dans notre esprit sur l’injustice apparente entre la prospérité de l’incrédule et les souffrances du croyant. Notre Dieu sait tout, et le savoir est un repos pour nos pensées. Le Seigneur ne nous abandonne jamais ; il nous fortifiera et nous conservera pour son royaume céleste2 Timothée 4. 16-18.