Les quatre psaumes qui terminent ce quatrième livre expriment la bénédiction et la louange d’Israël délivré. Ils sont la conséquence normale du psaume 102, où le Messie s’est substitué à son peuple, en prenant sur lui ses fautes. Le Seigneur pardonne et affermit ses rachetés pour qu’ils le servent et le louent (102. 29).
À trois reprises dans ce paragraphe, David s’exhorte à bénir l’Éternel, c’est-à-dire à le célébrer pour tout le bien qui est en lui, pour toute sa bonté. Cette invitation s’adresse :
David bénit :
Le psaume commence ainsi par les motifs les plus élevés de la louange, car Dieu seul en est le thème.
Au verset 2, la bénédiction a pour source la reconnaissance des bienfaits de Dieu. L’exhortation à bénir (verset 2) s’adresse à chaque croyant. Pour nos cœurs naturellement oublieux, le psalmiste énumère sept des bienfaits de Dieu (versets 3-5), représentant l’ensemble parfait des manifestations de sa grâce envers lui.
Le pardon vient en premier lieu (verset 3), car il est la condition du bonheur pour le croyant (32. 1, 2). Les relations du croyant avec Dieu, établies sur la base de son pardon à cause de l’œuvre de Christ, se poursuivent alors d’une manière heureuse tout au long de sa vie (verset 5).
Pour nous aider à ne pas oublier ses bienfaits, le Seigneur a établi un “mémorial de ses merveilles” (111. 4), c’est-à-dire de son œuvre glorieuse et magnifique. Son sacrifice est représenté par la PâqueExode 12. 11-14 dans l’A.T. et par la cène, souvenir de la mort du Seigneur, dans le N.T. Luc 22. 19, 20 ; 1 Corinthiens 11. 24, 25. Un tel souvenir est bien la substance de la louange et de l’adoration des rachetés.
Sa bonté est “grande” (versets 8, 11), mais elle s’exerce avec justice envers l’homme. Les fils d’Israël ont ainsi connu “ses actes”, au long de leur voyage d’Égypte en Canaan, puis au cours de leur histoire depuis Guilgal. Le désert a permis de montrer la miséricorde et la patience de l’Éternel envers un peuple si souvent rebelle.
Moïse, lui, a connu non seulement la loi, mais la révélation de la grâce de Dieu avant la loi, sa faveur envers le peuple d’IsraëlExode 3. 2 ; Deutéronome 33. 16, base de l’accomplissement de ses promesses. C’est pourquoi il a intercédé pour Israël selon la révélation que Dieu lui avait faite de sa bontéExode 34. 6-9.
Esdras, Néhémie et Daniel connaissaient aussi cette grâce de Dieu dont parle le verset 10 lorsqu’ils confessaient, en s’y associant, les péchés d’IsraëlEsdras 9. 13 ; Néhémie 9. 1 ; Daniel 9. 9-17.
Deux aspects de la grâce terminent ce paragraphe :
L’exemple de la relation d’un père envers son enfant nous aide à comprendre la nature des compassions de Dieu envers ceux qui le craignent (verset 13).
Dieu n’était pourtant pas encore connu comme Père, car il appartenait à son Fils unique de le révéler sous ce nom à ceux qui croiraient en lui : “Celui qui m’a vu a vu le Père” Jean 14. 9, a dit Jésus à son disciple Philippe. Ce n’est qu’après la venue du Saint Esprit à la Pentecôte, que les croyants ont pu recevoir “l’Esprit d’adoption” Romains 8. 15-17, et invoquer Dieu comme Père.
L’expression “ceux qui le craignent” se retrouve trois fois (versets 11, 13, 17). Cette crainte n’est pas de la frayeur, mais la conscience de la sainteté de Dieu, à laquelle doit correspondre la conduite du fidèle. “Soyez saints, car moi je suis saint”, avait dit l’Éternel aux fils d’Israël et l’apôtre Pierre ajoute, pour les chrétiens : “Si vous invoquez comme père celui qui, sans acception de personnes, juge selon l’œuvre de chacun, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas” 1 Pierre 1. 17. Plus nous serons conscients de la bonté et des compassions de notre Dieu et Père, plus nous aurons ce profond respect envers lui et ce désir de lui plaire.
En effet, Dieu a compassion des siens, car il connaît leur fragilité et leur faiblesse (versets 14-16). Il se présente alors comme le Dieu immuable (verset 17), dont la bonté ne cesse pas envers ceux qui ont cru en lui et lui obéissent.
L’homme doit apprendre que “les cieux dominent” Daniel 4. 23. Cette connaissance est la condition du bonheur et de la bénédiction. Elle est aussi le but que Dieu se propose, pour la gloire de Christ et sa domination universelle (11. 4) Ésaïe 66. 1.
Une louange, englobant tout l’univers, termine ce psaume2 :
D’autres passages de l’A.T. donnent les mêmes déclarations formelles concernant le pardon définitif de nos péchés :