Le premier psaume de ce livre en expose le caractère général. Le juste souffre, les hommes impies prospèrent souvent. Mais le juste a accès aux sanctuaires de Dieu. Dans la lumière divine, il voit la fin des méchants et les pensées de grâce de Dieu envers les siens.
Le premier verset exprime le principe général des relations de Dieu avec les siens : il est bon, il agit avec grâce envers les fidèles. Ceux-ci sont les “purs de cœur” Matthieu 5. 8 qui verront Dieu, et comprendront sa manière d’agir dans la lumière du sanctuaire : c’est l’enseignement de ce psaume.
Nous devons nous souvenir qu’en Israël, la prospérité matérielle était considérée comme un témoignage de l’approbation de Dieu. En fait, toutes les bénédictions de l’Israélite étaient liées à son obéissance aux commandements de l’ÉternelDeutéronome 28. 1-14.
En voyant le méchant à l’aise, dans l’abondance et l’insouciance, le fidèle est troublé1 et bien près d’abandonner le chemin de l’obéissance. Comment ces hommes arrogants, qui font leur gloire de tout ce que Dieu condamne (orgueil, violence, railleries, menaces méchantes, esprit hautain, mépris de Dieu et incrédulité) peuvent-ils prospérer ? Ne sont-ils pas un piège, une tentation pour le fidèle ? Mais déjà, Dieu donne une réponse à celui-ci : le méchant prospère “dans le monde”. Il faut donc être avec Dieu, en dehors du monde, pour voir la réalité des choses et leur fin.
Cependant, le fidèle se demande encore : N’ai-je pas fait fausse route ? Je me suis attaché à rendre pure ma voie en y prenant garde selon la parole de DieuPsaume 119. 9, et pourtant je suis affligé tout le jour et chaque matin m’apporte de nouvelles épreuves. Ne nous arrive-t-il pas d’être, nous aussi, découragés de la même manière ?
Mais le psalmiste rejette ces paroles d’incrédulité ; elles n’expriment pas réellement la pensée de son cœur. Il semble plutôt voir la nuée de témoins qui l’entourentHébreux 12. 1. Pourrait-il leur être infidèle et aussi, peut-être, donner un mauvais exemple à ceux qui suivront le chemin de la foi ?
N’avons-nous pas un grand encouragement à tenir ferme, devant “la contradiction des pécheurs”, dans le souvenir de ceux qui, avant nous, ont été fidèles dans la foi ? Et par-dessus tout, Jésus, le chef et le consommateur de la foi, est devant nos yeux, afin que nous ne soyons pas découragés dans notre âme.
De telles pensées sont de nature à nous tourmenter profondément. Mais toute difficulté s’efface lorsque nous entrons dans les
La prospérité du méchant est sa perte ; il glisse vers la destruction et vers la mort ; rien ne subsistera de sa gloire.
Le fidèle a appris que lorsqu’il laissait son âme dans l’aigreur et le tourment, il était “sans connaissance”, comme une bête, c’est-à-dire dans l’oubli de sa position d’enfant de Dieu.
Il a appris aussi que, même alors, Dieu ne l’a pas oublié. Quel bonheur pour lui de reconnaître : Tu m’as tenu par la main droite ! Quelle certitude d’être alors conduit jusqu’au plein accomplissement des desseins de grâce de Dieu envers les siens ! Et c’est dans la révélation de la gloire de Christ, que l’homme pieux aura sa pleine portion dans le royaume (verset 24).
Ce qui est ici une promesse pour le résidu juif pieux, est déjà la bénédiction assurée de ceux qui croient aujourd’hui, car le Seigneur a demandé pour eux à son Père, que là où il est, ils y soient aussi avec lui, afin qu’ils voient sa gloireJean 17. 24
Le fidèle peut maintenant reconnaître qu’il possède des biens excellents : Dieu dans les cieux et, sur la terre, une source de bonheur unique dans la faveur divine. Le chrétien, lui, voit Jésus couronné de gloire et d’honneur, sur le trône de son Père. Il a ainsi la certitude présente de son salut et de la vie éternelle. Tandis qu’il attend l’adoption, la délivrance de son corps, il peut par la foi entrer en possession de son héritage céleste, car il possède les arrhes de l’EspritÉphésiens 1. 13, 14. La nature peut défaillir, mais alors est révélée la puissance qui s’accomplit dans l’infirmité que ressent le fidèle.
Et, tandis que s’approcher de Dieu et se confier en lui est la richesse du fidèle, la louange remplit sa bouche et son cœur.
Dieu est un Dieu de près, et non loinJérémie 23. 23. S’approcher de Dieu est la part personnelle du fidèle qui ne peut lui être ôtée, alors même qu’il est entouré de ceux qui se détournent de Dieu. Il s’approche avec confiance ; lui ayant remis tout son souci, il peut être occupé à raconter ce que Dieu a fait, ce que Dieu est et ce qu’il fait est la substance de la louangePsaume 9. 1 ; 22. 32 ; 79. 13 ; 150. 2.