Dans ce psaume, Asaph nous fait partager les expériences de ses relations avec Dieu. Il exprime d’abord sa perplexité, le trouble de son âme dans la détresse, jusqu’au moment où, cessant de chercher en lui-même la réponse à ses questions, il pense à Dieu et à ses actes.
Le premier verset résume les expériences d’Asaph : elles aboutissent à l’expression de sa confiance en Dieu. Nous y trouvons la ressource de la foi : l’appel à Dieu ; puis la certitude de la foi : Dieu écoutera.
Le psalmiste expose maintenant ses expériences “au jour de la détresse”. Pour le moment il n’est occupé que de ce qu’il a fait, il est troublé et inquiet.
Il ne connaît pas de repos ; son agitation le prive du sommeil ; il pense aux jours passés, sans que cela lui apporte un encouragement ; il se souvient du temps où il pouvait chanter, sans que cela lui redonne de la joie.
Je médite en mon cœur, dit-il, mon esprit cherche diligemment. Mais que trouve-t-il dans son cœur ? Avons-nous jamais trouvé dans nos propres cœurs des motifs d’espérance et de consolation ? Que cherche son esprit ? Il ne peut le dire.
Occupé ainsi de lui-même, centre de ses pensées, ses réflexions ne peuvent que le conduire à estimer que le Seigneur l’a rejeté, que sa bonté ne s’exerce plus envers lui, que sa colère retient sa miséricorde !
La perplexité d’Asaph nous rappelle celle du psaume 73. Là, il était troublé en voyant la prospérité du méchant ; ici, ses efforts pour trouver du secours en lui-même et dans le souvenir de ses bénédictions passées, aboutissent à la découverte de sa faiblesse.
Mais dès qu’il entre dans les sanctuaires de Dieu, il comprend… (73. 17) ; ici, dès qu’il cesse de penser à lui-même, et se souvient de Dieu, il est consolé et tranquillisé.
N’est-ce pas aussi l’expérience du croyant : dans des temps difficiles, penser aux bénédictions dont nous avons joui “autrefois” (verset 6) ne fera que nous troubler. C’était l’infirmité d’Asaph de regarder aux bénédictions plutôt qu’à celui qui les donne et qui, lui, ne change jamais.
Si, à cause de notre infidélité, Dieu retient la bénédiction, son amour et sa fidélité demeurent. Que notre foi soit active pour le rechercher lui, toujours le même et “ses merveilles”.
Asaph va maintenant se souvenir de Dieu, penser à ce qu’il est, et à ce qu’il a fait. Sa voie est “dans le lieu saint” ; c’est là que le croyant apprend que Dieu agit souverainement. Il est grand, il fait des merveilles, il lui a plu de faire connaître sa puissance parmi les peuples, en faisant sortir de la servitude son faible peuple.
Le psalmiste se souvient alors que les fils de Jacob et de Joseph sont devenus son peuple par la rédemption. La mention des fils de Joseph est ici une touchante allusion à l’amour de Dieu pour son peupleGenèse 37. 3.
Le psalmiste revient maintenant au commencement de l’histoire d’Israël, quand Dieu l’a fait monter du pays d’Égypte et l’a racheté de la maison de servitudeMichée 6. 4.
Dans un admirable langage poétique, l’Esprit Saint exprime, par le moyen d’Asaph, la majesté de Dieu. Toutes choses le servent ; la puissance de la nature est son instrument pour délivrer son peuple et détruire ses ennemis. La terre et ce qui est en elle s’émeut devant les actes merveilleux de Dieu ; elle a tremblé à la mort du Fils de Dieu sur la croixMatthieu 27. 51. Elle tremblera encore pour annoncer et accompagner les jugements de Dieu sur les habitants du mondeMatthieu 24. 7 ; Apocalypse 6. 12 ; 11. 13-19 ; 16. 18.
Ta voie est dans la mer, conclut le psalmiste. Qui peut connaître les sentiers de Dieu et qui pourrait les changer ? Mais Dieu en révèle quelque chose à son peuple éprouvé ; il leur montre ses merveilles dans les eaux profondes de l’affliction, il les conduit au port qu’ils désiraientPsaume 107. 23-30. Car “toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu” Romains 8. 28.
Par des sentiers que la sagesse de l’homme ne saurait discerner, le Seigneur, tel un berger fidèle, conduit les siens dans l’obéissance à la parole qu’il leur a donnée (Moïse) en les soutenant par son intercession (Aaron).