Dans son interprétation prophétique, ce psaume exprime l’ardent désir du résidu pieux qui va entrer dans les bénédictions du règne de Christ, mais connaît présentement un chemin de souffrances.
Les expériences du fidèle juif peuvent, dans une large mesure, s’appliquer à la marche du chrétien.
Ainsi par exemple, l’apôtre Paul estimait que “les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir…” Romains 8. 18
Nous rappelons enfin que les fils de Coré sont les descendants, épargnés par grâce, du fils de Jitsehar, qui s’éleva dans son esprit contre l’Éternel et fut englouti par la terre. Mais les fils de Coré ne moururent pas, ils sont ainsi des témoins de la miséricorde de DieuNombres 16. 1, 11, 31-33 ; 26. 11.
Le premier verset du psaume expose, comme cela est souvent le cas, le thème du psaume ; les Corites ont devant eux les beautés des demeures de l’Éternel.
Ce qui en fait l’attrait, la raison pour laquelle le voyageur désire ardemment y entrer, est la présence du Dieu vivant.
N’est-ce pas là aussi le désir du chrétien ? Il se rend vers la maison céleste, où se trouve le Seigneur Jésus, qui a demandé : “Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée…” Jean 17. 24
Comment Dieu ne donnerait-il pas le repos à ses bien-aimés, alors que ses soins se sont étendus au passereau mépriséMatthieu 10. 29 et à l’hirondelle infatigable ?
Les auteurs observent une pause, avant d’évoquer les autels de l’Éternel… le repos de leurs cœurs. Ces autels étaient au nombre de deux.
L’autel de l’holocauste, dans le parvis, est une figure de la croix ; il rappelle les sacrifices qui y sont apportés, images du sacrifice de Christ. A l’intérieur des lieux saints, le sacrificateur faisait fumer l’encens des drogues odoriférantes sur l’autel d’orExode 40. 26, 27, 29, mémorial des perfections de Christ dans sa vie et dans sa mort1.
Le bonheur de ceux qui habitent dans la maison de Dieu a pour source Christ lui-même et son amour.
Si celui qui habite dans la maison de Dieu est bienheureux, celui qui s’y rend peut être déjà “bienheureux” pour deux raisons :
Pour le chrétien, le Seigneur Jésus est la source de sa forceÉphésiens 6. 10 ; il est aussi le chemin qui le conduit à la maison de son Père, où il a préparé sa placeJean 14. 1, 4, 6.
Ainsi fortifié, l’homme pieux est “bienheureux” ; le monde peut constituer pour lui la vallée des larmes : il l’a été pour ChristPsaume 42. 3 ; 126. 6. Mais “Baca” devient une fontaine, car le fidèle, consolé par Dieu, devient capable de faire partager ses consolations à ceux qui sont affligés2 Corinthiens 1. 3, 4. Et de même que les premières pluies favorisent la croissance de ce qui a été semé, les rafraîchissements venus d’en haut suscitent la croissance spirituelle des fidèles. Ils connaissent ainsi “le sentier du juste qui est comme la lumière resplendissante qui va croissant, jusqu’à ce que le plein jour soit établi” Proverbes 4. 18. Et qu’est-ce que le plein jour, sinon la présence de Dieu ?
Cette partie du psaume commence par une double invocation :
Tu es notre bouclier, disent-ils ; considère-nous comme les compagnons de celui que tu as déjà sauvéPsaume 20. 7, et que tu as oint au-dessus de nousPsaume 45. 8. Regarde sa face !
Celui en qui Dieu trouve son plaisir, Christ, est dans la maison de l’Éternel ; les fidèles anticipent alors la joie qu’ils connaîtront au terme de leur pèlerinage.
En attendant ils marchent dans la lumière et sous la protection de l’Éternel, dans l’assurance que sa grâce ne leur manquera pas et qu’ils entreront certainement dans la gloire de sa maisonPsaume 23. 6.
Habiter dans la maison de Dieu pour le louer (verset 6), trouver en lui la force pour le chemin (verset 5), se confier en lui (verset 13), sont les trois caractères du bonheur pour le fidèle.
“L’Éternel donnera la grâce et la gloire” Cette annonce prophétique embrasse tout ce que Dieu se propose en Christ. “Sa propre grâce… nous a été donnée dans le Christ Jésus” 2 Timothée 1. 9. “Le Dieu de toute grâce” … vous appelle “à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus” 1 Pierre 5. 10.
Sous la loi, on offrait continuellement des sacrifices à l’autel de l’holocauste – ou autel d’airain. Celui qui apportait une offrande la présentait à l’entrée de la tente d’assignation, mais il n’y entrait pas. Seuls, les sacrificateurs entraient constamment dans le premier tabernacle où était l’autel d’or (Hébreux 9. 6).
Le chrétien a été fait sacrificateur par l’œuvre de Christ à la croix. Il accomplit donc son service dans le sanctuaire, à l’autel d’or : il offre à Dieu des sacrifices de louanges. Il n’apporte rien à l’autel d’airain, car l’offrande du corps de Jésus Christ a été faite une fois pour toutes, à la croix (Hébreux 10. 10), ce qui lui permet d’entrer dans les lieux saints (Hébreux 10. 19). Voir le Complément (tableau) : Cinq sacrifices – Une seule offrande.