Ce long psaume d’instruction expose l’histoire morale d’Israël, depuis son origine, jusqu’à David. Il met en évidence la grâce de Dieu qui a supporté, pardonné et délivré son peuple ; ainsi que le principe divin souverain de l’élection. Dieu a choisi la tribu de Juda et, dans son amour, la montagne de Sion : c’est le choix de la grâce. Il a choisi David qui, en figure, annonce Christ.
Dans ce psaume, un prophète éminent annonce qu’il va exposer les choses profondes d’autrefois pour l’instruction et la consolation du peuple de Dieu : c’est Christ lui-même qui nous parle par son serviteur.
L’introduction de ce psaume en est aussi la clef. Ce n’est pas seulement l’histoire d’Israël, de ses infidélités, et des rétablissements opérés par la grâce de Dieu que nous y lisons. C’est aussi et d’abord une suite de paraboles, car “ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises… Or toutes ces choses… ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints” 1 Corinthiens 10. 6-11. Nous sommes donc invités à prêter l’oreille, à écouter les paraboles de Dieu, ce qui constitue pour nous “la foi une fois enseignée aux saints” Jude 3.
Les Israélites pouvaient se transmettre de génération en génération le récit des merveilles que l’Éternel avait faites pour son peuple (77. 15) Juges 6. 13.
Nous avons aujourd’hui les Écritures qui rendent témoignage de ChristJean 5. 39 ; ce sont ces “énigmes” pour la sagesse humaine, les choses profondes de Dieu, que l’Esprit de Dieu fait comprendre et que nous transmettons.
Le récit de ce que Dieu a fait pour son peuple et le souvenir de ses promesses, constituent la base de la foi : confiance en lui, qui ne change pas, assurance de l’accomplissement de ses promesses.
Le nom de Jacob évoque les soins de Dieu en discipline, envers un peuple de pèlerins qui habite dans des tentes ; celui d’Israël nous montre un peuple habitant dans “ses demeures”, c’est-à-dire dans le pays de la promesseNombres 24. 5. Dieu n’a-t-il pas fait ce qu’il avait promis à Abraham, Isaac, Jacob, Moïse… ? Genèse 15. 7 ; 26. 3 ; 35. 11, 12 ; Exode 3. 8
Le rappel de la fidélité de Dieu est destiné à affermir les siens dans la foi. Ici, il s’agit d’un encouragement particulièrement destiné au résidu juif.
Pour le chrétien, le souvenir des souffrances du Seigneur Jésus, de sa mort accomplie à JérusalemLuc. 9. 30, 31 et de sa résurrection, l’affermit dans la foi, dans l’amour de Christ et dans l’espérance de son retour.
Nous voyons ensuite ce qu’Israël a fait des exhortations qui lui étaient adressées.
Le peuple est appelé ici “fils d’Éphraïm”, du nom du second des fils de Joseph, qui devait, selon la pensée de Dieu, être plus grand que son frère aîné et devenir une plénitude de nationsGenèse 48. 14-19.
Objets des glorieuses promesses de Dieu, nombreux, bien préparés pour le combat et la victoire, ils ont cependant fui devant leurs ennemis, car ils n’ont pas gardé les commandements de Dieu. Ils ont méprisé les avertissements donnés à leurs pères, et ont oublié ce que la puissance et la grâce avaient fait pour eux (verset 7). En même temps, l’accent est mis ici sur la responsabilité qu’avaient eue les pères de faire connaître aux fils les délivrances de l’ÉternelExode 12. 26 ; 13. 8 ; Deutéronome 6. 7 ; Josué 4. 6. Et ceci n’a-t-il pas son application dans nos familles chrétiennes aujourd’hui ?
Ce sont ici celles que Dieu a opérées en Égypte, à la mer Rouge, et dans le désert jusqu’à Sinaï.
En les frappant de plaies, l’Éternel avait fait connaître sa puissance aux Égyptiens, tandis que le sang de l’agneau de la Pâque mettait Israël à l’abri de la destruction de ses premiers-nés. Par la traversée de la mer Rouge, Israël était racheté de la servitude du Pharaon. La nuée conduisait le peuple et le mettait à l’abri de ses ennemis. L’eau, sortant du rocher frappé, le désaltérait dans le désert.
Tous ces signes accomplis en faveur d’Israël ont leur contrepartie pour le chrétien.
Par les catastrophes qui frappent le monde, Dieu montre aux hommes sa force et leur impuissance ; en même temps il leur présente le sacrifice de Christ dont le sang sauve ceux qui croient en lui et leur donne la vie éternelleJean 3. 16. Il délivre le croyant de la loi du péché et de la mort, et le conduit dans le chemin de la foi.
Cette partie du psaume expose l’incrédulité des Israélites dans le désert, en relation avec leur nourriture. Rien ne pouvait croître dans le désert pour rassasier ce peuple ; Dieu alors ouvre les portes des cieux et leur donne la manne.
De la même manière, le monde que le chrétien traverse comme un voyageur ne peut pourvoir aux besoins de son cœur. Il lui faut Christ, “le pain vivant qui est descendu du ciel” Jean 6. 51-57.
En méprisant la manne, “le blé des cieux” (verset 24), témoignage quotidien des soins de Dieu envers son peuple, et en désirant de la viande, le peuple manifestait son incrédulité et son ingratitude. Pis encore, il parla contre Dieu ! “Tu as frappé le rocher pour nous donner de l’eau, mais es-tu assez puissant pour nous donner la chair que nous voulons ?”, disent-ils en substance. L’incrédulité d’Israël est une figure du mépris dans lequel les incrédules de notre époque tiennent le don de Dieu. Le rocher frappé est une image du jugement de Dieu tombant sur Christ à la croix, afin que les flots de la grâce et de l’amour divins se répandent sur le monde et que l’Esprit Saint soit donné à ceux qui croient au Fils de Dieu.
Dieu pourtant consent à montrer sa puissance aux fils d’Israël ; il leur donne ce qu’ils ont voulu en abondance, “comme de la poussière”. C’est la nourriture qui convient à l’homme tiré de la terre ; mais la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu1 Corinthiens 15. 47-50. Cette nourriture tombe “au milieu de leur camp”, et non pas, comme la manne, sur la rosée, autour du campExode 16. 13.
Combien est puissant celui qui a “rassemblé les vents dans le creux de ses mains” Proverbes 30. 4 ! Il rappelle ainsi à son peuple qu’il est le Dieu Tout-puissant ; tandis qu’Israël se montre, de cœur, encore attaché à l’ÉgypteNombres 11. 4-6.
Mais on ne se moque pas de Dieu. Ces hommes qui se livrent sans honte à leurs convoitises réveillent sa colère contre ceux qui auraient dû guider les plus faibles dans le chemin de l’obéissance. Dieu les abat.