L’épreuve d’Israël dans le désert avait manifesté sa désobéissance et son incrédulité. Malgré les œuvres merveilleuses de Dieu, ils péchèrent encore.
Deux expressions du livre des Juges résument l’état du peuple : “En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël, chacun faisait ce qui était bon à ses yeux” Juges 17. 6 ; 21. 25 ; et “les fils d’Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel” Juges 3. 7, 12 ; 13. 1. A cette ruine répond la grâce de Dieu : l’âme de l’Éternel “fut en peine de la misère d’Israël” Juges 10. 16. C’est pourquoi lorsqu’ils se repentaient, l’Éternel envoyait un “sauveur” aux fils d’Israël, mais eux, à nouveau, oubliaient le Dieu qui les aimait. Combien est grande la miséricorde de Dieu ! Il se souvient que son peuple est chair, un souffle qui passe.
Cette même patience, cette même miséricorde s’est exercée et s’exerce encore à l’égard de l’Église. Le Seigneur Jésus s’occupe d’elle, lui parle, corrige et châtie tous ceux qu’il aime et les invite à se repentirApocalypse 2. 1, 4, 5 ; 2. 19-21 ; 3. 19.
Après avoir rappelé l’infidélité d’Israël dans le désert et en Canaan, Asaph considère l’offense faite à Dieu, par l’indifférence et l’ingratitude de son peuple. Tout abandon des enseignements de Dieu, toute désobéissance des siens, est une cause d’affliction pour lui, car il les aime parfaitement et désire leur bénédiction et leur paix. Le Seigneur Jésus dit aujourd’hui à ses rachetés : “Si vous m’aimez, gardez mes commandements” Jean 14. 15, 21. Ainsi dans l’histoire d’Israël, nous apprenons à connaître l’amour de Dieu pour les siens, bien que cet amour n’ait été pleinement révélé que par le don de son Fils unique1 Jean 4. 10.
Asaph rappelle d’abord tout ce que le Saint d’Israël avait accompli pour faire sortir d’Égypte son peuple, par des signes et des prodiges.
Les neuf premières plaies venues sur l’Égypte ont en effet un sens moral, et correspondent :
Le rappel de ces jugements est à la fois un avertissement aux incrédules en Israël (et aussi à tous les hommes incrédules de notre temps) et un encouragement pour tous ceux qui croient.
Le peuple de Dieu est aussi faible qu’un troupeau de brebis, mais il marche sans crainte, car Dieu le conduit à travers la mer, qui engloutit ses ennemis ; il le mène, par un “grand et terrible désert” Deutéronome 1. 19 jusque dans sa sainte terre et lui donne son héritage.
Dieu accomplit ses promesses, malgré l’incrédulité de son peuple. Les tribus d’Israël ont-elles été touchées par la miséricorde de Dieu ? Bien au contraire, les nouvelles générations se retirèrent comme leurs pères et se livrèrent à l’idolâtrie. C’était là mépriser la grâce de Dieu et affliger le Saint d’Israël.
Devant l’infidélité et l’ingratitude de son peuple, Dieu rompt toutes ses relations avec lui mais il ne l’oublie pas : “si nous sommes incrédules, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même” 2 Timothée 2. 13. Il abandonne la tente où il avait accepté d’habiter en grâce au milieu d’Israël, à
Que reste-t-il à ce peuple, en quoi sera-t-il séparé de tout autre peuple, si l’Éternel ne marche pas avec luiExode 33. 16 ? Devenu semblable aux nations qui l’entourent, Israël est alors livré en leurs mains.
Dieu vient de mettre Israël (et en fait, tout homme) à l’épreuve, par son témoignage, ses œuvres puissantes, ses voies en gouvernement et sa miséricorde. L’homme a tout rejeté et a prouvé qu’il ne peut obtenir la bénédiction en accomplissant la loi de Dieu.
Alors, le Seigneur intervient. Il est comparé à un homme puissant qui, dès qu’il est éveillé, épouvante ses ennemis et les frappe dans leur fuite honteuse. Mais, à l’égard de son peuple, il agit selon le choix souverain de sa grâce.
Il ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde1 Samuel 16. 7 ; il ne considère pas la force apparente des “myriades d’Éphraïm” Deutéronome 33. 17 (verset 9) ; il choisit Juda, car d’entre les milliers de cette tribu devait sortir pour lui, celui qui dominerait en Israël, et duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternitéMichée 5. 1. Il choisit aussi la montagne de Sion, symbole de la grâce, pour y bâtir son sanctuaire.
Enfin, Dieu choisit David, son serviteur, un berger et un roi pour son peuple Israël. David est une figure de Christ, le roi selon le cœur de Dieu. Au début du livre de l’Apocalypse, Jésus Christ est appelé le témoin fidèleApocalypse 1. 5. Quel contraste avec Israël dans ce psaume ! A la fin de ce même livre, le Seigneur déclare : “Moi je suis la racine et la postérité de David”. Il proclame ainsi ses droits à la royauté sur Israël, dans l’accomplissement des promesses de Dieu à son peuple terrestre. Mais il est aussi l’étoile brillante du matin, l’espérance et le désir de l’Église qui, comme épouse de Christ, dit avec l’Esprit : ViensApocalypse 22. 16, 17.
Ainsi, les pensées de Dieu envers les siens s’accompliront, selon deux principes de la grâce :