Le psaume précédent nous a montré la ruine d’Israël et comment la grâce de Dieu est sa seule ressource. Dans celui-ci l’homme pieux reconnaît cette ruine, confesse son péché, et fait appel au pardon d’un Dieu fidèle.
Le caractère prophétique de ce psaume apparaît clairement dans la description qu’il fait de la prise, du pillage, et de la destruction de Jérusalem. Mais, même si ces prédictions ont déjà trouvé un accomplissement, elles envisagent les événements qui précéderont la venue du Seigneur Jésus en gloire pour délivrer son peupleÉsaïe 28. 17-21 ; Zacharie 14. 1-5.
Asaph exprime la douleur et l’indignation du résidu affligé par la puissance de l’ennemi, au moment de la grande tribulation. Si grandes et réelles que soient alors leurs propres souffrances, les hommes pieux seront davantage encore affectés par les outrages faits à Dieu par les nations. Elles se révèlent comme les ennemis de Dieu ; en raillant le peuple de Dieu, c’est de Lui qu’elles se moquent.
Ainsi, le fidèle peut demander : “Jusques à quand ?” Il invoque l’Éternel, le Dieu de l’alliance et des promessesExode 6. 2-4, certain qu’il mettra fin aux attaques des nations. Celles-ci sont les instruments de ses jugements, mais elles ont manifesté leur mépris et leur haine contre Dieu dans leur acharnement contre Jacob. Ce nom est ici un appel à la miséricorde de Dieu, afin qu’il lui pardonne “car il est petit” Amos 7. 2-5.
Remarquons que le psalmiste demande à Dieu de ne pas se souvenir des iniquités anciennes de son peuple : cela nous montre combien la connaissance de la grâce de Dieu était voilée pour les saints de l’A.T. Certes, l’Éternel avait bien dit à son peuple : “Venez, plaidons ensemble… si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige…” Ésaïe 1. 18
Mais seule la foi en l’œuvre de Christ à la croix donne l’assurance du plein pardon de Dieu et de la vie éternelle1 Jean 1. 7 ; 4. 9, 10.
Soulignons pourtant que le psalmiste expose ici le principe immuable de l’obtention du pardon : d’abord la confession des péchés et ensuite la confiance dans les compassions de DieuLuc 23. 39-43 ; Actes 20. 21. Enfin, Asaph invoque le “Dieu de notre salut” ; n’est-ce pas là un de ses titres de gloire ? Car Dieu se glorifie dans la délivrance des siens.
Le fidèle met en regard de sa souffrance et de sa faiblesse, la grandeur de la puissance de Dieu, seule capable de le garantir, en accomplissant le jugement de ses ennemis, qui doit précéder le règne millénial.
Quant au résidu, il demeure, malgré les persécutions de ses ennemis, le peuple et le troupeau du Seigneur : ceci est pour lui encore un sujet de louanges.
Le psaume commence par une invocation “au Berger d’Israël” et rappelle l’ordre et la beauté de la marche du peuple dans le désert, guidé par la nuée au-dessus du tabernacle.
En effet dans l’ordre établi par Dieu, Éphraïm, Benjamin et Manassé suivaient les Kéhatites portant le sanctuaireNombres 10. 21-24.
Le peuple, ici, est appelé du nom de Joseph, en témoignage de l’amour de Dieu pour luiGenèse 37. 3 ; Deutéronome 7. 8.
Le vœu du psalmiste est donc que l’Éternel conduise maintenant son peuple, comme il l’avait fait autrefois. Qui, sinon Dieu, peut ainsi ramener son peuple ? Et comment Israël sera-t-il sauvé, sinon par la grâce de Dieu. Dans le sentiment de cette grâce, Asaph s’adresse alors à Dieu dans des termes très proches de ceux par lesquels Aaron bénissait les fils d’IsraëlNombres 6. 22-27.
Le psalmiste s’adresse maintenant à l’Éternel, Dieu des armées. La marche ordonnée des armées d’Israël, décrite dans le livre des Nombres, a fait place à la dispersion du peuple sous la colère de Dieu. Israël connaît l’affliction et les larmes, et au lieu d’être une armée en ordre, redoutée de ses voisins, il est pour eux un sujet de moqueries et de mépris.
Qui pourrait rétablir l’ordre des tribus sous leurs bannières, sinon le Dieu des armées ? C’est donc à lui qu’Asaph adresse la prière qui clôt cette partie du psaume. Qu’il veuille ramener Israël, le faire jouir de sa faveur comme lorsque, saint à l’Éternel, il marchait après lui dans le désertJérémie 2. 2, 3.
Cette division du psaume comprend deux parties. Dans la première (versets 8-16), Israël est représenté par un cep. Dieu l’avait transporté d’Égypte et planté au lieu préparé pour le recevoir. A l’apogée du règne de Salomon, Israël s’était étendu vers les limites fixées par l’ÉternelJosué 1. 4. Si Asaph écrivait au temps de David1 Chroniques 16. 5, cette partie du psaume, où l’on voit la ruine du royaume livré aux pillards et aux bêtes sauvages (figure de ses ennemis), est prophétique.
Pourquoi as-tu permis que ta vigne soit détruite ? demande Asaph au Dieu des armées… Mais même alors, sachant sans doute que Dieu avait dû châtier son peuple à cause de ses péchés, Asaph le prie de “retourner”, c’est-à-dire de changer de dispositions envers son peuple. “Vois et visite ce cep” demande-t-il, autrement dit, interviens pour le rétablir et le bénir. Le “provin que tu avais fortifié” désigne probablement la lignée de David (comp. verset 17).
La deuxième partie de cette section (versets 17-19), prophétique elle aussi, est la réponse à la prière d’Asaph.
La main du Dieu des armées n’est plus sur David, mais sur le fils de David, le fils de l’homme qui domine sur les œuvres de ses mainsPsaume 8. 7 c’est-à-dire Christ l’homme puissant, qui est fortifié par le bras de l’Éternel (810. 9-22).
Enfin, Asaph adresse sa dernière invocation à l’Éternel, Dieu des armées, ajoutant ainsi le nom du Dieu de l’alliance à celui du conducteur des armées d’Israël. Pour la troisième fois aussi il demande : “fais luire ta face”, avec la certitude que l’apparition glorieuse de leur Messie sauvera les hommes pieux d’Israël, et détruira leurs ennemisZacharie 14. 3-5.