Le Seigneur vient de révéler à ses disciples les signes moraux ou prophétiques qui marqueront l’approche de son apparition en gloire. En contraste avec “toutes ces choses” affligeantes (verset 33), certaines seront porteuses d’espérance. Jésus reprend à ce sujet l’exemple du figuier (image d’Israël) pour annoncer ce qu’il fera aussi en son jourMalachie 3. 17. Lorsqu’il n’avait pas trouvé de fruit sur le figuier du chemin, il l’avait frappé de sécheresse (21. 18, 19). Jésus prédit ainsi le jugement soudain qui atteindra cette nation stérile pour Dieu. Mais ici, de nouveaux rameaux poussent (verset 32), présage d’une nouvelle naissance de ce peuple frappé de jugement encore aujourd’hui. L’été venu, au jour du règne de Christ, il portera du fruit.
Le Seigneur lie à nouveau (verset 34 ; 10. 23) la génération d’Israël de son époque, à la génération future qui se lèvera dans les temps de la fin. Elles sont caractérisées par un groupe de fidèles au milieu d’une masse incrédule. Ceux qui, au temps de Jésus, s’étaient opposés à lui pour le rejeter et le mettre à mort, ont subi quelques années plus tard le châtiment annoncéLuc 21. 24. Au retour du Messie, ceux qui porteront les mêmes caractères moraux que cette génération connaîtront le même sort.
Ces paroles du Seigneur sont comme une lampe prophétique qui luira dans l’obscurité avant la lumière du grand jour2 Pierre 1. 19. Par contraste avec la brièveté de la vie de l’homme1 Pierre 1. 23-25 et la durée limitée de la création actuelle (verset 35 ; 5. 18) 2 Pierre 3. 3-7, la parole du Seigneur demeure à toujours et s’accomplira inéluctablement. Il en est de même de toutes les Écritures qui, sans exception, sont la Parole de Dieu. Quant au jour et à l’heure où se dérouleront les événements rapportés dans ces passages, ils sont inscrits dans le conseil secret du Père (verset 36) Actes 1. 6, 7. Les croyants qui attendent la délivrance sont ainsi toujours tenus en éveil.
La génération de Noé était aussi caractérisée par l’incrédulité et l’injusticeGenèse 7. 1. Jésus n’insiste pas ici sur la violence et la corruption qui dominaient alors. Il relève plutôt l’insouciance de ces gens-là, leur recherche des jouissances terrestres, dans la poursuite de leurs intérêts et de leur prospérité. Sans inquiétude pour l’avenir, ces impies fermaient leurs oreilles à la voix divine (par la prédication de Noé), tandis que l’arche se construisait1 Pierre 3. 19, 20 ; Hébreux 11. 7 ; 2 Pierre 2. 5.
Tels sont encore de nos jours ces innombrables mangeurs et buveurs1 Corinthiens 15. 32 qui ne se soucient pas du jugement qui suit la mort. Telle sera aussi cette multitude d’incrédules qui seront attachés à la terre, lorsque le Fils de l’homme viendra. A cause de ces liens, ils auront fermé leur cœur à l’évangile du royaume ; ils seront emportés en un moment2 Thessaloniciens 1. 8, 9. Le Seigneur fait bien la distinction entre ceux qui seront pris pour le jugement et ceux qui seront laissés pour les bénédictions du règne de Christ (versets 40, 41). Ils pourront se trouver en un même lieu et exercer une même activité ; sans se tromper, le Seigneur fera la différence entre l’incrédulité des uns et la foi des autres.
Depuis l’époque où il a prononcé ces paroles jusqu’au moment de son apparition, le Seigneur exhorte les fidèles de tous les temps à veiller, à ne pas s’endormir. Ceux qui lui appartiennent sont tous des fils du jour et sont tenus de l’attendre d’un instant à l’autre. C’est pour ce monde insouciant, endormi, plongé dans la nuit, que le Seigneur vient comme un voleur1 Thessaloniciens 5. 2-7 ; 2 Pierre 3. 10. En un moment, ceux qui n’auront vécu que pour la terre seront dépouillés de tout (verset 43).
Dans cette quatrième partie de sa prophétie, Jésus n’a plus Israël spécialement en vue. Il présente un enseignement qui nous concerne maintenant directement. Lui est le “Maître et Seigneur”, et sa maison sur la terre englobe tous les chrétiens ; ceux-ci se réclament de son nom et sont appelés à le servir comme des domestiques dans la maison. Les apôtres revendiqueront le titre d’esclaves de Jésus Christ ; en leur temps, ils placeront la maison sur un solide fondement, et apporteront une nourriture substantielle.
Le Maître a établi beaucoup d’esclaves depuis lors ; ceux-ci ont dispensé la nourriture spirituelle nécessaire aux “domestiques de sa maison”. Ils l’ont fait avec fidélité, selon les instructions du Seigneur dans sa Parole, et avec prudence, en rapport avec les circonstances et les besoins de chacun. Nous sommes heureux de reconnaître de tels serviteurs dans la maison actuelle, de les encourager, et de leur être soumisHébreux 13. 7, 17. Eux-mêmes auront leur récompense et leur place d’honneur au jour du règne (versets 46, 47).
Si la fidélité dans le service est liée à l’attente imminente du retour du Maître, l’infidélité découle de l’oubli de sa venue. L’esclave devient méchant en repoussant dans son cœur la venue de son Seigneur à un temps fort éloigné ; il se permet dès lors d’agir à sa guise : la tyrannie accompagne la licence. Tel a été le comportement de trop de responsables, dans l’histoire de l’Église ; et ce triste état continuera jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Alors ceux qui, en invoquant leur autorité religieuse, auront été mêlés au monde dans sa violence et sa corruption, subiront la peine de leur hypocrisie et seront retranchés. Ils connaîtront les tourments et les remords éternels1.