Dans cette nouvelle prophétie, Dieu s’adressa aux dirigeants d’Israël sous la forme d’une parabole : ils étaient comparés à des bergers1 et le peuple à un troupeau de brebis.
L’Éternel condamna très sévèrement ces hommes qui avaient la charge de diriger son peuple et leur reprocha solennellement leur mauvais comportement. Bien que chaque individu fût responsable devant Dieu (18 ; 33. 10-20), ces conducteurs portaient une responsabilité particulière dans le sort pitoyable du peuple de Dieu.
Des reproches similaires furent aussi adressés par Jésus aux conducteurs de son temps2. L’expression “Malheur aux pasteurs d’Israël” (verset 2) rappelle les sept “malheurs” que le Seigneur prononça contre les scribes et les pharisiens qui égaraient le peuple juifMatthieu 23. 13, 15, 16, 23, 25, 27, 29.
Les motifs de la condamnation des mauvais bergers sont clairement établis. Ils manquaient totalement de crainte de Dieu et d’amour pour son peuple :
Ce paragraphe a également une application spirituelle d’une grande actualité pour tous ceux qui ont un don de pasteurÉphésiens 4. 11, qui accomplissent un service d’ancien dans un rassemblement localActes 20. 17, 28 ; Tite 1. 5-9 ; 1 Timothée 3. 1-7, ou qui sont des conducteurs parmi les chrétiensActes 15. 22 ; Hébreux 13. 7, 17. Tous doivent avoir une autorité morale qui recommande leur service. L’attitude selon Dieu est de ne pas “dominer sur les héritages”, mais d’être des “modèles”, des exemples stimulants pour ses frères1 Pierre 5. 2, 3. Mais les conducteurs ne sont pas les seuls concernés : dans la mesure de ses possibilités, chaque croyant devrait se sentir responsable des brebis du Seigneur1 Thessaloniciens 5. 11 ; Hébreux 10. 24, sans recherche de prestige personnel, ni ambition spirituelleGalates 1. 10.
Dieu aime son peuple, qu’il appelle treize fois dans ce chapitre “mes brebis”. Aussi fait-il deux choses, face à l’état pitoyable de son peuple :
Sans doute est-ce à ces versets que le Seigneur faisait allusion dans la parabole de la brebis perdueLuc 15. 3-7 ou dans l’allégorie du bon bergerJean 10. Ce qu’il fera dans le futur pour le peuple élu, il le fait déjà aujourd’hui pour ses rachetés de la période de la grâce. Il agit personnellement en notre faveur (verset 11), comme le montrent les multiples verbes de ces versets. Les mauvais bergers dispersent, comme le font certains dirigeants religieux, comparés même à des loupsJean 10. 12 qui “n’épargnent pas le troupeau” mais qui cherchent à “attirer les disciples après eux” Actes 20. 29, 30. A l’inverse, le but du bon berger est de sauver (verset 12) pour rassembler (verset 13).
Les quatre expressions du verset 16 sont toujours pour nous un profond encouragement :
Heureux sommes-nous d’être aux soins d’un tel berger !
Quel contraste alors avec la sévérité dont l’Éternel use envers les “brebis grasses et fortes” 3 et les “boucs”, c’est-à-dire envers les mauvais conducteurs (versets 17-22) ! Deux griefs principaux sont retenus contre eux : l’égoïsme (versets 18, 19) et la violence (verset 21). Dieu les séparera des autres par le jugement (verset 20).
Ne nous arrive-t-il pas parfois de ressembler à ces brebis grasses et fortes qui troublent et bousculent les autres ? Forts de nos prétentions ecclésiastiques, de nos connaissances bibliques ou de notre soi-disant fidélité, nous heurtons les brebis faibles en agissant sans égards envers elles et en leur imposant des charges qu’elles ne peuvent porterMatthieu 23. 4. Prenons plutôt exemple sur le bon berger qui “chemine tout doucement au pas du bétail” Genèse 33. 14.
Le dernier paragraphe évoque le royaume millénaire : le Messie, le fils de David, est appelé ici “mon serviteur David” (verset 23 ; 37. 24) Osée 3. 54. Il régnera en justice sur Israël et mettra ainsi fin à toutes les oppressions des mauvais conducteurs, des mauvais docteurs et des faux prophètes (verset 27c). Israël vivra alors sous une triple bénédiction : plus d’ennemis mortels (les bêtes sauvages, verset 25), parfaite sécurité (verset 27b, 28) et abondante jouissance des ressources naturelles du pays promis (verset 27a). Cet idéal, tellement recherché aujourd’hui par les Juifs qui commencent à revenir sur leur terre, sera atteint. Les mauvais traitements des nations et la honte de leur dispersion feront définitivement partie du passé (versets 28, 29). Israël sera pleinement reconnu par Dieu comme son peupleOsée 1. 9 ; 2. 1, 3, 25, Dieu se déclarant leur Dieu (versets 24, 27, 30, 31).
Là encore, le parallèle avec Jean 10 est évident : l’étroite union entre Dieu et son serviteur (versets 23, 24) rappelle la conclusion du Seigneur : “Moi et le Père nous sommes un” Jean 10. 30. Les liens d’Israël avec son Dieu (versets 30, 31) ont leur contrepartie dans la connaissance mutuelle du bon berger et de ses brebis : “Je connais les miens et je suis connu des miens” Jean 10. 14. Combien notre privilège actuel est grand d’être avec le Seigneur dans une relation plus étroite encore que celle que connaîtra Israël rétabli !
Dans l’A.T., le “berger” représente selon les cas :