Le chapitre 11 continue le déroulement de la vision commencée au chapitre 8. Ézéchiel fut amené vers la porte orientale où il vit 25 des princes du peuple (verset 1). Ces hommes conseillaient au peuple de désobéir au commandement que Dieu avait donné par le prophète Jérémie quelques années auparavantJérémie 29. 1. Jérémie avait écrit une lettre aux exilés en Babylonie pour leur indiquer que la captivité durerait 70 ans et qu’ils devraient se bâtir des maisons dans le lieu où ils avaient été transportés.
Ces princes essayaient de faire croire au peuple que la situation de la nation n’était pas tragique à ce point. Ils comparaient la ville de Jérusalem à une marmite en fer et sa population à la viande1 : la viande contenue dans une marmite est protégée du feu ; de même, les murailles de la ville entouraient Jérusalem et protégeaient ses habitants des armées des envahisseurs (verset 3). L’image se comprend mieux en hébreu : le même mot “basar” est utilisé pour la “viande” et la “chair” mais aussi souvent pour désigner un “homme” ou un “être humain” (comp. Ésaïe 40. 6 et Joël 3. 1).
Après avoir mis en lumière les égarements des chefs religieux (chapitre 8), Dieu allait dénoncer la mauvaise influence de ces chefs politiques (verset 2).
Dieu réagit à cette séduction en reprenant la comparaison (versets 4-12) : Jérusalem est comme une marmite, certes, mais la viande, ce sont les hommes qui avaient été assassinés dans cette ville coupable. Quant aux personnes vivant à Jérusalem, elles ne seraient pas protégées par les murs de la ville mais elles seraient contraintes de quitter la ville comme captives. Une fois sortis, plusieurs périraient par l’épée près de la frontière du pays (versets 10, 11). Ce jugement s’est accompli exactement, comme le rapportent d’autres livres2 Rois 25. 6, 7, 18-21 ; Jérémie 39. 1-6.
Ainsi ces chefs politiques, qui tournaient en ridicule les paroles de Jérémie, en verraient l’accomplissement exact. De même aujourd’hui, certains se moquent des jugements apocalyptiques, sans se rendre compte qu’ils risquent de bientôt les subir eux-mêmes2 Pierre 3. 3, 4. En dépit de leurs moqueries, restons de fidèles témoins du Dieu dont la parole ne manque pas de s’accomplir.
Ces versets donnent un principe général important : on ne peut pas compter sur la délivrance de Dieu lorsque arrive l’épreuve (verset 8) si l’on ne tient habituellement aucun compte des enseignements de sa Parole (verset 12).
Au moment précis où Ézéchiel prophétisait, Pelatia, un des deux hommes qui avaient une place prééminente parmi les 25 princes (verset 1), mourut (verset 13). Son nom est significatif : il veut dire “l’Éternel délivre”. La mort de cet homme sonna le glas de tout espoir de délivrance politique pour le peuple ; elle démontra aussi au prophète que Dieu intervient pour juger les hommes2. La réaction spontanée du prophète fut une supplication ardente pour qu’un reste d’Israël puisse survivre et être gardé.