Dans la famille de Dieu, comme dans toute famille unie et heureuse, c’est l’amour qui constitue le lien des enfants avec le Père, et des enfants entre eux. Ceux qui ont été les objets de l’amour divin sont rendus capables à leur tour, par la puissance de l’Esprit (verset 16), de l’éprouver et de le reproduire.
L’amour est comme le sol fertile dans lequel nous avons été plantés ; nous devons y rester enracinés – c’est l’image d’une plante – et fondés – c’est l’image d’une maison. Il s’ensuivra pour notre être spirituel la stabilité ainsi qu’une source permanente de nourriture et de résistance morale. Là est la condition de tout progrès dans la connaissance d’un Dieu sans limites.
Remarquons en effet le lien entre l’amour et la connaissance de Dieu dans les versets qui sont devant nous. Le plan de Dieu dans toutes ses dimensions se trouve en fait encadré par l’amour. “Fondés dans l’amour” (verset 18) et “afin de connaître l’amour” (verset 19).
En réalité, comment parler de dimension pour ce qui échappe à toute mesure ? Mais afin de le mettre à notre portée, l’Esprit de Dieu nous invite à explorer cet univers moral, comme Abraham l’était à parcourir le pays en long et en largeGenèse 13. 15, et le peuple à le conquérirJosué 1. 3. C’était leur domaine respectif. Or comprendrait-on une personne qui, ayant hérité d’une riche propriété, n’aurait jamais eu même l’envie de la visiter ? Eh bien, comme si un ami nous prenait par la main pour nous faire découvrir le domaine qui sera dorénavant le nôtre, laissons-nous conduire par le Saint Esprit pour explorer cet immense univers de Dieu dans toutes ses directions :
Pris de vertige devant cet infini, l’esprit humain s’essouffle et rencontre toujours un avant ou un après sur lequel il bute pour lui rappeler qu’il n’est qu’une créature aux capacités limitées par son Créateur.
La mention de cette “longueur” amène une autre pensée : celle de l’absolue fidélité de Dieu dans ses desseins. Aucune rupture, aucune interruption dans leur déroulement ; les machinations iniques des hommes ne les ont jamais mis en échec.
Oui, nous nous prosternons avec l’apôtre devant l’infini de ces desseins de Dieu, et nous nous sentons comme un vase ouvert, immergé dans un océan, qui se trouve alors rempli “jusqu’à toute la plénitude de Dieu” (verset 19). Nos cœurs, trop grands pour que le monde puisse jamais les satisfaire, seront toujours trop petits pour contenir cette immensité.
En présence de Salomon, la reine de Shéba a dû constater qu’on ne lui avait pas rapporté la moitié de toute la sagesse et la prospérité du grand roi auquel elle rendait visite1 Rois 10. 7. A plus forte raison en ce qui nous concerne, serons-nous toujours dépassés par ce qui fait la grandeur et la dignité de notre Seigneur.
Nos prières aussi sont limitées, non seulement par les mots qui les traduisent, mais par les pensées qui nous les dictent. Demandons à Dieu que la considération de toutes les immenses richesses de gloire et de grâce déployées devant nous dans ces trois chapitres, nous incite à plus de hardiesse pour nous en emparer par la foi. Et que nous ne vivions pas comme des pauvres en ayant à portée de main un si grand trésor !