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Essayer maintenant
Si le Seigneur s’est réservé de faire lui-même la toute première mention de l’AssembléeMatthieu 16. 18 – car elle est sienne et c’est lui qui la bâtit – il a désigné pour en établir les bases et les principes un instrument qualifié : l’apôtre Paul. Qualifié par quoi ? Par la grâce dont il a lui-même été l’objet. En présence de cette grâce de Christ qui, pour sauver son âme, l’a soudainement arrêté dans la guerre qu’il lui faisait, Paul se nomme “le premier des pécheurs” 1 Timothée 1. 15. En présence du déploiement de cette même grâce dans le mystère confié à son administration, il estime qu’il est “moins que le moindre de tous les saints”. Plus sont hautes les gloires présentées à notre vision spirituelle, plus nous nous sentons petits. Appelé à annoncer l’immensité de la grâce, l’apôtre commence par en sentir l’effet sur sa propre âme. Et Paul considère aussi comme une grâce le service qu’il a reçu du Seigneur. D’une manière générale, quand le Maître veut bien nous employer, n’oublions jamais notre insignifiance ni notre indignité. Estimer tout service pour lui comme une grâce imméritée nous tiendra dans l’humilité.
Deux aspects du ministère de Paul sont distingués dans les versets 8 et 9. Le premier consistait à annoncer (litt. : à évangéliser) parmi les nations “les richesses insondables du Christ”. Proclamer combien le Seigneur est riche fait partie de la bonne nouvelle de l’évangile. Ne réduisons pas celui-ci au simple pardon des péchés, si important que soit ce côté.
Le second but de son ministère était de mettre en lumière devant tous “l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu”. “Devant tous” : de même que l’évangile du salut est pour tous ceux qui croient, le mystère n’est pas réservé à quelques initiés, comme c’était et c’est encore le cas dans certaines religions ésotériques. Il est pour tous, l’Église étant composée de tous les rachetés du temps actuel de la grâce, Juifs ou Gentils, qu’ils en aient ou non conscience. La gloire de la grâce (1. 6) exige la plus grande variété dans son expression. Et serait-ce la grâce, si, dans la période actuelle qui la caractérise, certains croyants devaient être exclus d’une seule des bénédictions qu’elle apporte ? Pour Paul c’était une urgence que de publier cette bonne nouvelle partout et à tous.
Mais la communication du mystère n’intéressait pas seulement la terre. Voici qu’il est de nouveau question au verset 10 des lieux célestes. Après y avoir trouvé toutes nos bénédictions (1. 3), admiré le Seigneur Jésus à la droite de Dieu (1. 20), appris que nous y sommes nous-mêmes assis en lui (2. 6), nous découvrons avec cette quatrième mention qu’il s’y trouve aussi une multitude de créatures de Dieu, invisibles pour nous qui sommes sur la terre. Ce sont les anges, au milieu desquels sont établies des hiérarchies : principautés et autorités, avec des fonctions différentes. Ils appartiennent à une création antérieure à celle de l’homme, et comprennent, comme le chapitre 6 le confirme en les distinguant des autres, les anges qui ont suivi Satan dans sa chute, et Satan lui-même.
Du fait qu’ils sont invisibles, nous sommes en général peu conscients de leur existence, mais parfois Dieu lève le voile sur ce monde mystérieux des esprits pour nous rappeler en particulier deux faits :
Le premier c’est qu’il est bien “l’Éternel des armées”, le Seigneur Sabaoth de l’A.T., ayant à sa disposition des légions d’anges qu’il peut à tout moment mobiliser au service de “ceux qui doivent hériter du salut”. Il a par exemple, en une certaine occasion, ouvert les yeux du serviteur d’Élisée pour lui faire découvrir ce monde-là et ainsi le rassurer2 Rois 6. 17.
Le second fait, plus important encore, c’est que ces êtres célestes, y compris Satan, sont des témoins vis-à-vis desquels Dieu se glorifie. L’histoire de Job en est un exemple saisissant dans les deux premiers chapitres de son livre.
Or ces principautés et autorités s’intéressent prodigieusement à ce qui se passe sur la terre. Pierre nous dit que les anges désirent regarder de près dans ce qui a trait à l’évangile de la grâce1 Pierre 1. 12. Paul écrit ailleurs que les apôtres ont été faits “un spectacle pour… les anges” 1 Corinthiens 4. 9. Il explique aussi que c’est à cause des anges, témoins attentifs du respect de l’ordre selon Dieu, que la femme doit porter sur la tête une marque de l’autorité à laquelle elle est soumise1 Corinthiens 11. 10.
En remontant le cours de l’histoire jusqu’à la création, à laquelle il est fait référence (verset 9), nous apprenons qu’en présence des merveilles sorties des mains de leur Créateur, ces “fils de Dieu éclataient de joie” Job 38. 7. En même temps que sa puissance, sa sagesse était l’objet de leur admiration. “Que tes œuvres sont nombreuses, ô Éternel ! Tu les as toutes faites avec sagesse” ! Psaume 104. 24
Or la sagesse de Dieu est “diverse” (verset 10). Si elle a paru être mise en échec par la ruse de Satan et par la fragilité morale de l’homme, elle aura pourtant le dernier mot. C’est une exigence de sa gloire. Oui, Dieu avait un plan sage, un “propos des siècles”, qu’il attendait de pouvoir présenter aux créatures célestes, témoins de l’outrage qu’il avait subi.
Ce qui tient pour ainsi dire tout le ciel en suspens ne mérite-t-il pas à plus forte raison d’intéresser ceux qui sont directement concernés par le mystère, c’est-à-dire les saints de la période de la grâce ? L’effet produit sur eux est de nature à leur donner “hardiesse et accès en confiance”. Ils sont partie prenante dans ce plan magnifique, conçu dans l’éternité passée, qui se déroule dans notre temps, et dont toutes les conséquences seront éternellement sujet de louange à la gloire du Père et du Fils.