L’apôtre vient d’évoquer le mystère de l’Assemblée : il en conclut que les croyants du temps de la grâce n’ont aucune raison de perdre courage. Ils font partie d’une catégorie de créatures privilégiées entre toutes dans l’histoire de l’humanité et au-dessus même des anges. Leur sort est lié au Christ Jésus lui-même et déterminé par le propos de Dieu qui échappe au temps et à la terre. Les afflictions que rencontrait Paul, comme conséquence de l’évangile qu’il annonçait, étaient non seulement dans l’ordre des choses, mais constituaient un sujet de gloire pour lui comme pour eux. Elle ne pouvait qu’être grande la cause qui justifiait de telles souffrances.
Celles-ci leur fournissaient l’occasion de prouver devant le monde la valeur de leurs convictions. “Nous nous glorifions dans les tribulations” Romains 5. 8, écrivait le même apôtre aux Romains. C’est sur Christ qu’ils devaient s’appuyer et non sur celui qui les avait enseignés.
Mais l’apôtre ne se contente pas d’exhorter les croyants. Il se tourne de nouveau vers son Dieu, fléchit les genoux, et formule une deuxième prière.
Il invoque cette fois non le Dieu mais le “Père de notre Seigneur Jésus Christ”. C’est le second des noms sous lesquels il a désigné celui duquel procèdent toutes nos bénédictions (1. 3). Et déjà cette double appellation donnait d’une certaine manière la clé de l’épître. Si jusqu’ici l’apôtre nous a surtout parlé de la sagesse de Dieu et du plan qu’il a conçu, il va maintenant faire mention de son amour, ce grand secret de famille, et c’est le Père qui est invoqué dans le sens le plus large. En effet ici le terme famille va au-delà de la bénédiction d’Abraham en Genèse 12. 3. Il comprend non seulement “toutes les familles de la terre”, mais “toute famille dans les cieux et sur la terre” 1. A ceux qui ont été adoptés, il a parlé du Père, au Père il parle maintenant de sa famille, imitant en cela le Seigneur lui-même. Dans les chapitres 14 à 16 de l’évangile de Jean, Jésus parle aux siens du Père avant de parler des siens au Père au chapitre 17.
Un renouvellement permanent de leur “homme intérieur” par la puissance du Saint Esprit. Oui, Dieu s’intéresse à notre être intime, à ce qui se passe dans notre cœur, et pas seulement à ce qui peut se voir extérieurement. En relevant son disciple Pierre, le Seigneur s’assure de l’état de ses affections. Il met le doigt à trois reprises sur le ressort caché de tout comportement et service chrétien par cette question : “m’aimes-tu ?” Jean 21. 15-17
Trois autres passages de l’Écriture font mention de l’homme intérieur :
La fin du chapitre 2 nous présentait l’Assemblée comme étant collectivement “une habitation de Dieu par l’Esprit”. Et nous avons évoqué “la promesse du Père”, c’est-à-dire la présence du Saint Esprit dans l’Assemblée depuis le jour de la Pentecôte jusqu’au moment où il quittera la terre avec elle.
Mais Jésus avait annoncé à ses disciples que le Consolateur serait également en eux individuellement. Cette promesse, comme le verset 13 du chapitre 1 nous l’a montré, vient mettre son sceau sur la foi de chaque croyant. Dès lors le corps de celui-ci devient le temple du Saint Esprit1 Corinthiens 6. 19 ; il prend de ce fait aussi ce caractère, très « responsabilisant » d’une “habitation de Dieu par l’Esprit”.
En même temps qu’il avait annoncé aux siens la venue de cet autre Consolateur, le Seigneur pouvait leur promettre, comme réponse à leur obéissance : “si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui” Jean 14. 23.
Le Saint Esprit, dans le croyant obéissant, ouvre pour ainsi dire la porte de son cœur au Père et au Fils en renouvelant sa communion avec les personnes divines. Notre foi s’empare de cette promesse et trouve ainsi à se ressourcer dans l’amour divin. Mais pour cela tenons nos cœurs dans un état tel que Christ puisse y demeurer en permanence et non comme un visiteur occasionnel.