L’apôtre se tourne maintenant vers le foyer du chrétien, sa maison sur la terre, qu’il est invité à conduire soigneusement, de la même manière qu’il est exhorté à se conduire dans la maison de Dieu1 Timothée 3. 5, 15.
En premier lieu, l’obéissance est demandée aux enfants. Le refus de la soumission aux parents était un signe distinctif de la corruption païenne, comme il l’est maintenant de l’apostasie morale des derniers joursRomains 1. 30 ; 2 Timothée 3. 2. Les foyers chrétiens doivent montrer la différence. Là, les enfants doivent l’obéissance à leurs deux parents (père et mère), “en toutes choses” (verset 20). Le motif profond est de plaire au Seigneur.
Du côté des parents, seuls les pères sont invités de ne pas irriter leurs enfants, pour ne pas les décourager. Tel serait le résultat d’une sévérité excessive. La manière dont Dieu s’occupe de ses enfants dans sa famille céleste, est le modèle de ce que doit être la conduite des pères à l’égard de leurs enfantsHébreux 12. 7, 9. La fermeté dans l’amour et la droiture engendrent le respect. Une dureté paternelle excessive peut refroidir les affections des enfants, et les pousser à chercher dans le monde le bonheur qu’ils ne trouvent pas dans leur famille. Au contraire, le foyer chrétien doit être un lieu de refuge où les enfants, grandissant dans la faiblesse, trouvent la protection contre les dangers et l’atmosphère délétère du monde.
« Si Christ est reconnu, la famille est un précieux foyer de douces affections, où le cœur est élevé dans les liens que Dieu lui-même a formés… liens qui, en nourrissant les affections, préservent des passions et de la volonté propre », a écrit un croyant.
Le domaine des exhortations s’élargit pour traiter enfin des relations du chrétien avec les autres hommes, en prenant l’exemple des esclaves et des maîtres, à un moment où l’esclavage n’était pas encore aboli1.
Les injustices sociales, tout comme l’esclavage, sont des conséquences du règne du péché et de la mort dans le monde. L’Évangile ne s’emploie pas à les réformer, mais apporte le remède de la grâce pour sortir des âmes du système du monde et leur donner la vie divine. Cette vie de Christ change désormais les rapports de tous les chrétiens avec les autres hommes, en y introduisant Christ.
Les esclaves étaient la propriété de leurs maîtres selon la chair. Mais l’esclave chrétien devenait l’affranchi du Seigneur, sa vraie propriété, comme nous tous vis-à-vis du maître qui nous a achetés1 Corinthiens 7. 22 ; 2 Pierre 2. 1.
Si l’esclave chrétien pouvait recouvrer sa liberté, il devait en profiter1 Corinthiens 7. 21 ; sinon, il devait accepter sa condition, qui lui fournissait l’occasion de servir son vrai maître, le Seigneur Christ. Que son maître soit bon ou fâcheux, chrétien ou incrédule, l’esclave chrétien doit le servir, car à travers lui, c’est Christ qu’il sert. Le nom du Seigneur n’est pas mentionné moins de quatre fois dans cette courte exhortation, pour souligner les vrais motifs qui devaient animer l’esclave chrétien.
Trois choses sont demandées à l’esclave, qui doivent trouver un écho dans le cœur de chacun de nous :
On notera avec profit que les instructions données ici par l’apôtre aux esclaves sont reprises ailleurs pour justifier la soumission de tous les chrétiens aux autorités de ce mondeRomains 13. 5.
L’apôtre conclut cette série d’exhortations pratiques par un appel aux maîtres chrétiens. Il met l’accent sur la justice, plus que sur l’amour. Les maîtres devaient être justes et équitables envers leurs esclaves (croyants ou incrédules). Le motif en était qu’ils avaient Christ comme maître dans les cieux, le même que les esclaves chrétiens. La tentation, irrésistible pour l’homme naturel, est de profiter de sa position d’autorité pour exercer l’oppression sur les autres : ce n’est pas accorder ce qui est juste et équitable.
La conduite de ceux qui ont une position de responsabilité dans l’assemblée, relève du même principe moral. Elle doit être à l’image du souverain pasteur du troupeau ; ne pas dominer sur des héritages, mais être plutôt des modèles de dévouement et d’humilité1 Pierre 5. 2, 3. Au contraire, le méchant esclave, perdant de vue le retour de son maître, s’empare injustement du pouvoir pour battre les autres esclavesMatthieu 24. 48, 49.
Avant que le Seigneur règne sur la terre en justice, le privilège du chrétien est de se conduire justement dans un monde d’injustice, pour glorifier Christ dans toutes ses relations en famille, et dans la société.